C’est avec une profonde tristesse que la communauté du Gan du Beth Loubavitch annonce la disparition de Mora Lisa Bensemoun, enseignante bien-aimée qui a marqué des générations d’enfants par sa dévotion et son amour du ‘Hinou’h. Dans cet hommage émouvant, Martine Uzan, directrice du Gan, évoque les souvenirs d’une femme remarquable qui, sans avoir eu d’enfants, a consacré sa vie à l’éducation des plus petits avec un dévouement exemplaire. De la Porte Dorée à la Place des Fêtes, de Tlemcen à Paris, Mora Lisa laisse derrière elle l’héritage d’un sourire indélébile et d’un enseignement qui a touché des milliers de cœurs.

Mora Lisa, il y a longtemps que vous n’êtes plus au Gan. Et pourtant ce soir, je ressens un grand vide. Le Gan est orphelin.

Comme Hanna, vous n’aviez pas d’enfant. Avec votre sourire et votre sens du ‘Hinou’h, vous avez choisi d’éduquer des milliers d’enfants.

J’entends vos récits de la Paracha : « Maman Rivka, Tonton Lavane ».
Et vos remarques : « Avant tout le confort de l’enfant ». L’amour que vous portiez à vos élèves est immense, et il vous accompagne, témoin d’une vie remplie au service de la communauté, du ‘Hinou’h des petits. Vous allez rentrer au Gan Eden des morot et vous direz à D. : « Envoie Machiah ! Ils n’en peuvent plus ! »

Très vite, que nous vous retrouvions, avec ce sourire qui ne vous quittait jamais.

Il y a eu des grèves qui ont duré un mois. Vous êtes venue à pied de la Porte Dorée à la Place des Fêtes tous les jours ! Vous arriviez tremblante de froid. Après un thé chaud, vous preniez votre classe.

Je vous revois, grande queue de cheval sitôt transformée en perruque ! Notre blonde Mora Lisa.

Vous veniez de Nemours près de Tlemcen.

Un jour, je vous ai dit que mon père aimait une spécialité locale. Vous l’avez préparée avec soin et transmise (galettes salées) très souvent.

Ma fille, grand-mère, vous a eue au Gan d’Orly à 2 ans et demi.
C’est dire si les souvenirs sont anciens.

Vous veniez au cours du mardi régulièrement en métro.
Souvent très fatiguée.

Nos enfants vous doivent toutes ces choses, ces moments, ces belles histoires, ces chansons !
Et le Aleph-beth de Mora Lisa !

Au revoir.
Que toutes ces belles choses vous accompagnent.
Vous nous laissez bien tristes…

Martine Uzan