Dans une avancée médicale majeure, la start-up israélienne RedC Biotech développe une technologie révolutionnaire permettant de produire des globules rouges en laboratoire sans recours aux donneurs. Cette innovation pourrait transformer radicalement l’approche des transfusions sanguines à l’échelle mondiale.

 

Dans les laboratoires de RedC Biotech, à Tel-Aviv, une équipe de chercheurs s’affaire autour de bioréacteurs high-tech. L’enjeu est de taille : produire des globules rouges sans donneur, une innovation qui pourrait bouleverser la médecine transfusionnelle.

« C’est une révolution comparable à l’arrivée de l’insuline synthétique pour les diabétiques », affirme le Dr Ari Gargir, fondateur de RedC Biotech. Son équipe a développé une technique permettant de cultiver des globules rouges à partir de cellules souches, évitant ainsi le recours aux donneurs.

Un besoin mondial croissant

La problématique est connue : chaque année, des millions de patients nécessitent des transfusions sanguines. « Nous parlons de victimes d’accidents, de femmes en hémorragie post-partum, de patients atteints de cancer », explique le Dr Gargir. « La demande est constante, mais l’offre, elle, reste tributaire des donneurs. »

De la science-fiction à la réalité

Le procédé, qui s’inspire des mécanismes naturels de la moelle osseuse, permet de produire des globules rouges compatibles avec tous les groupes sanguins. « C’est comme une usine miniature qui reproduit ce que fait notre corps », illustre un chercheur de l’équipe.

Vers une industrialisation

Les défis restent nombreux. « Nous devons encore passer les phases d’essais cliniques », tempère le Dr Gargir. Mais l’objectif est clair : déployer des unités de production dans le monde entier d’ici cinq ans.

Encadré : Les chiffres clés
– 32 jours : durée de conservation actuelle d’une poche de sang
– 200-600$ : coût d’une unité de sang
– 200 000 : nombre de décès annuels dus aux hémorragies post-partum dans le monde

L’impact sur la médecine de demain

Cette innovation pourrait avoir des répercussions bien au-delà des transfusions classiques. « Nous envisageons déjà des applications pour les missions spatiales ou les zones reculées », confie le Dr Gargir. Une perspective qui fait du sang artificiel non plus une solution de dernier recours, mais peut-être bien la transfusion de demain.

À suivre : RedC Biotech prévoit de débuter ses essais précliniques dans les deux ans à venir.