Le « Washington Post » a rapporté que les bippers qui ont explosé chez les terroristes du Hezbollah au Liban le mois dernier ont été conçus et assemblés en Israël. Selon le rapport, ils ont été conçus de telle sorte que l’explosion soit activée dans un processus en deux étapes dans lequel les activistes de l’organisation terroriste devaient appuyer simultanément sur deux boutons pour lire un message crypté – c’est-à-dire utiliser leurs deux mains, et par conséquent presque certainement blesser leurs deux mains « de sorte qu’ils ne soient pas capables de combattre.
Tout commence en 2022, dans les bureaux feutrés du Mossad à Tel-Aviv. Face à la menace croissante du Hezbollah, les stratèges israéliens élaborent un plan aussi audacieux que risqué : infiltrer l’organisation libanaise avec des appareils de communication piégés. L’idée est de jouer sur la paranoïa bien connue du Hezbollah en matière de sécurité des communications pour lui faire adopter des appareils apparemment sûrs, mais en réalité mortels.
Deux types d’appareils sont développés : des talkies-walkies et des pagers. Ces derniers, commercialisés sous la marque taïwanaise Apollo, deviennent la pièce maîtresse de l’opération. Conçus et assemblés secrètement en Israël, ces pagers sont de véritables chefs-d’œuvre d’ingénierie. Chaque appareil, pesant moins de 100 grammes, contient une charge explosive soigneusement dissimulée dans la batterie, indétectable même aux rayons X.
La vente et l’infiltration
Pour contourner la méfiance du Hezbollah, le Mossad met en place un réseau de distribution complexe. Une ancienne représentante commerciale de la marque Apollo, ignorant tout de l’opération, devient le pivot involontaire de ce plan. Elle propose au Hezbollah le modèle AR924, vanté pour sa robustesse et son autonomie. Séduits, les dirigeants du groupe en achètent 5 000 unités, les distribuant à leurs cadres intermédiaires et personnel de soutien.
Le jour J
Le 17 septembre 2024, après des débats houleux au sein du gouvernement israélien sur les risques d’une telle opération, le Premier ministre Netanyahu donne le feu vert. Des milliers de pagers vibrent simultanément à travers le Liban et la Syrie, affichant un message crypté. Lorsque les utilisateurs suivent la procédure de décryptage, nécessitant l’usage des deux mains, les explosifs se déclenchent. En quelques minutes, près de 3 000 membres du Hezbollah sont tués ou grièvement blessés.
Les conséquences immédiates
L’opération « Apollo » paralyse instantanément une grande partie de la structure de commandement du Hezbollah. Profitant de cette désorganisation, Israël enchaîne avec des frappes aériennes massives sur les infrastructures du groupe. Le 28 septembre, l’impensable se produit : Hassan Nasrallah, le chef charismatique du Hezbollah, est tué lors d’une frappe ciblée.
Répercussions régionales et internationales
Le succès de l’opération provoque un séisme géopolitique dans la région. L’Iran, principal soutien du Hezbollah, riposte en lançant des missiles sur Israël, faisant craindre une escalade régionale. La communauté internationale est partagée entre admiration pour l’ingéniosité de l’opération et inquiétude face aux risques d’embrasement du Moyen-Orient.
L’opération « Apollo » restera dans les annales comme l’une des opérations d’espionnage les plus audacieuses et réussies de l’histoire moderne. Elle illustre la complexité des enjeux sécuritaires au Moyen-Orient et la sophistication croissante des méthodes de renseignement. Alors que la région est plongée dans une nouvelle phase d’incertitude, une chose est sûre : le paysage géopolitique du Moyen-Orient a été profondément reconfiguré par cette opération, dont les répercussions se feront sentir pendant des années.