– Je te l’ai déjà dit, joseph, cet été nous ne pouvons partir en vacances.
– Que ferais-je donc seul ici pendant que papa et toi travaillez ?
– Le jeune Rabbin m’a parlé du centre aéré qu’il vient de monter dans la commune, le Gan Israel l’appelle-t-il. Ce sera une première a-t-il dit, nous ne sommes qu’une poignée de familles juives potentiellement concernées mais je suis sûre qu’il réussira avec sa ferveur et son enthousiasme à les convaincre d’également y inscrire leurs enfants.
– Un centre de détention tu veux dire.
– Tu exagères, tu ne le connais pas !
– S’il ressemble à celui dans lequel vous m’avez mis la dernière fois, je ne risque pas de l’apprécier davantage.
– Celui ci est très différent.
– En quoi ?
– Disons qu’il est davantage fait pour toi…
– Bien, essayons-le dans ce cas et je suppose que de toute façon je n’ai pas le choix.
– Précisément.
Un mois plus tard…
– Alors Joseph, bilan du centre aéré ?
– Le Gan Israel tu veux dire ! Que dire, c’était tout simplement merveilleux.
– A ce point ?!
– Plus encore !
– Comment ça ?
– C’était… c’était différent de tout ce que j’ai vécu jusqu’à présent, ou plutôt je prends conscience de tout ce que je n’ai pas connu et qui était tout ce qui me manquait.
– Eh bien, je savais notre jeune rabbin plein d’ardeur mais j’ignorais que c’était à ce point contagieux. Mais qu’as-tu fait de si extraordinaire ?
– Tout. Du matin au soir. C’était tel que le Rav l’avait décrit sur l’annonce « Des journées illuminées du soleil des prières enflammées, l’immensité d’une mer pleine des promesses d’un judaïsme authentique, une joie enracinée qui transplante les plus majestueuses montagnes à l’horizon de chaque maison juive ».
– Nous trouvions déjà à ce jeune rabbin une fibre poétique, visiblement il joint l’action à la parole.
– Oui, comme le disait le Rabbi citant son beau père Rabbi Yossef Itshak “Une bonne action est mieux que toutes les autres choses même qu’une parole de prière”. Et le Rav m’a même invité à personnellement m’impliquer au bien-être collectif.
– Ah oui et comment ?
– En investissant d’abord, mon bien être individuel en tant que jeune garçon et jeune juif et fréquenter assidûment le beth hamidrach dès que je le peux après l’école, « pas à pas », m’a-t-il dit.
– Il est doué ce jeune rabbin !
– Je crois surtout qu’il y croit vraiment…
– Eh bien, s’il y croit à ce point, joignons-nous à lui et prenons un peu d’avance en souhaitant «l’An prochain à Jérusalem».