Maroc : La Convention régionale des Chlou’him du Rabbi dans les pays d’Afrique a ouvert ses portes à Casablanca

 

Des représentants venus des quatre coins du monde ont convergé vers le Maroc pour inaugurer la Convention des Chlou’him, un événement annuel qui rassemble des émissaires du Rabbi de Lubavitch d’Afrique et des petits pays d’Europe.

Des dizaines de Chlou’him du Rabbi participent à la convention, y compris des invités spéciaux venus du Canada, comme le Chalia’h Rav Mendel Raskin, fils du long-temps Chalia’h au Maroc, le Rav Leibel Raskin a’h. Rav Mendel Raskin est né et a grandi à Casablanca, au Maroc, dans une atmosphère pétrie de foi et d’engagement. Ses parents, Rabbi Yehuda Leib Raskin de mémoire bénie et Madame Raizel Raskin, longue vie à elle, avaient été envoyés au Maroc par le Rabbi de Loubavitch en 1960. Rav Mendel Raskin et son épouse Sarah, ont fondé le Beth Habad de la Côte Saint-Luc, au Canada, en 1986

L’hôte de la convention est le Rav Levi Banon, le Chalia’h du Rabbi à Casablanca.

Etaient également présents le Rav Yossef Itshak Matusof, Chaliah du Rabbi à Toulouse et le Rav Moché Kotlarsky.

Rav Moché Kotlarsky occupe le poste de vice-président du Merkos L’Inyonei Chinuch, le bras éducatif du mouvement Habad-Loubavitch. Son rôle a été crucial dans l’envoi de Chlou’him (émissaires) dans une myriade de pays à travers le monde. Il préside également le Kinus Hashluchim, la conférence internationale des émissaires de Habad, qui se tient chaque automne à New York. Il dirige le Jewish Learning Institute et « Chabad on Campus », deux organismes qui jouent un rôle clé dans l’éducation juive et la vie juive sur les campus universitaires.

Siyoum Harambam hayomi à  Fès

Au centre des festivités, une cérémonie marquante a eu lieu à Fès, l’ancienne demeure du Rambam. Les Chlou’him ont assisté à un « Siyoum » (conclusion) du cycle d’étude du Rambam.

Maimonide, connu également sous le nom de Rambam (un acronyme de Rabbi Moses ben Maimon), était un philosophe, un médecin et un érudit juif du 12ème siècle. Bien que né en Espagne, il a passé une partie importante de sa vie au Maroc, plus précisément à Fès, à cause de la persécution religieuse.

La période du Rambam au Maroc a eu une influence significative sur son travail. C’est pendant son séjour à Fès qu’il a écrit son commentaire sur la Michna, l’un de ses ouvrages les plus influents. Le contexte culturel et intellectuel du Maroc à cette époque a sans aucun doute contribué à façonner la pensée du Rambam.

Cela dit, il est important de noter que le Rambam n’a pas seulement laissé son empreinte au Maroc, mais aussi dans l’ensemble du monde juif et du monde islamique. Son œuvre a eu une influence profonde sur la philosophie, la théologie et la médecine, et continue d’être pertinente jusqu’à aujourd’hui.

Le Rav David Rafael Banon, dirigeant de la communauté sépharade de Montréal, a également récité une prière pour la santé du roi Mohammed VI du Maroc.

Né à Casablanca, au Maroc, et établi au Québec depuis 1987, le Rav David Rafael Banon est une personnalité rabbinique de premier plan de la Communauté juive de Montréal. Membre du Beth Din de Montréal, au sein duquel il assume la fonction de Juge Rabbinique, et ancien Rosh Yéchiva de l’Académie Yéchiva Yavné, le Rav Banon est un éducateur chevronné et un spécialiste internationalement reconnu des questions halakhiques.

 La Convention régionale des Chlou’him

La Convention des Chlou’him, après une cérémonie grandiose et pleine d’énergie, a trouvé sa prochaine destination dans la ville vibrante de Casablanca. Cette magnifique cité marocaine, connue pour sa mosaïque culturelle et historique, accueille aujourd’hui la suite de cette importante réunion.

Les Chlou’him consacrent cette journée à des discussions essentielles pour l’avenir de leur mission. Le premier thème sur l’agenda est le « branding » de la Chli’hout. Dans un monde de plus en plus globalisé et interconnecté, l’importance d’une image de marque forte et cohérente n’est plus à prouver. Les Chlou’him cherchent à définir comment ils peuvent préserver l’authenticité et l’identité de leur mouvement tout en le rendant plus accessible et compréhensible pour un public plus large.

Ensuite, la préservation d’un environnement éducatif hassidique pour les enfants est un autre sujet crucial qui sera abordé. Les Chlou’him sont déterminés à maintenir et à transmettre les valeurs et les traditions de leur mouvement aux générations futures. Cela implique de trouver un équilibre entre l’intégration des technologies modernes et des méthodes d’enseignement innovantes, tout en restant fidèle à l’essence de l’éducation hassidique.

Enfin, l’accroissement de l’interaction avec les touristes est également à l’ordre du jour. Casablanca, avec son mélange fascinant de modernité et de tradition, attire des visiteurs du monde entier. Les Chlou’him voient dans cette affluence une opportunité d’élargir la portée de leur message et de partager la richesse de la culture hassidique. Ils discuteront donc des moyens de renforcer leur présence et leur engagement dans la communauté touristique.

Suite au tragique attentat qui a eu lieu près de la grande synagogue de Djerba la semaine dernière, un atelier spécifique sera consacré à une question cruciale : la sécurité au sein des Beth Habad. Les Chlou’him ont bien compris que, dans un monde de plus en plus complexe et incertain, il est essentiel d’assurer la sécurité de leurs espaces sacrés.

Le Beth Habad, lieu de rassemblement communautaire, d’enseignement et de célébration, doit être un endroit où chacun se sente en sécurité et protégé. Toutefois, l’augmentation des menaces et des incidents antisémites à l’échelle mondiale met en évidence la nécessité de renforcer ces espaces face aux dangers potentiels.

Cet atelier réunira des experts en sécurité, des représentants des Beth Habad du monde entier et des Chlou’him pour examiner les meilleures pratiques et les stratégies les plus efficaces en matière de sécurité. Les participants aborderont des sujets tels que la sécurité physique des bâtiments, les protocoles d’urgence, la formation du personnel et des volontaires, et les mesures de prévention du risque.

Une attention particulière sera accordée à la manière dont ces mesures de sécurité peuvent être mises en place sans compromettre l’ouverture et l’accueil caractéristiques des Beth Habad. Comment peut-on, par exemple, maintenir un sentiment de communauté tout en introduisant des contrôles de sécurité plus stricts ? Comment former le personnel et les volontaires à réagir de manière efficace et calme en cas d’urgence ?

Enfin, l’atelier sera également l’occasion de partager les expériences et les leçons tirées des différentes communautés à travers le monde. Cela permettra non seulement de renforcer la sécurité de chaque Beth Habad, mais aussi de resserrer les liens entre les différentes communautés, en mettant en commun leur savoir et leurs expériences pour le bien de tous.

La question de la sécurité est un enjeu majeur pour les institutions juives aujourd’hui. Cette session de la Convention des Chlou’him démontre leur engagement à aborder ces problèmes de front, en cherchant des solutions pragmatiques et efficaces pour garantir la sécurité et la tranquillité de leurs communautés.

Sous le thème « Le salut vient du conseil », une session spéciale sera organisée, offrant à chaque Chlou’h une tribune pour partager ses réflexions et ses idées pendant une dizaine de minutes.

La Convention se terminera par un banquet festif et une veillée tard dans la nuit, avant une dernière journée consacrée à la visite des institutions de la ville. La Convention promet de se clôturer sur une note forte, apportant inspiration et renouvellement à tous les participants.