l’histoire

Le mérite de la tsniout

Rabbi Yichmaël ben Kim’hit était le Cohen Gadol, l’homme le plus saint du peuple juif, chargé d’accomplir tous les rites dans le Beth Hamikdach, l’endroit le plus saint du monde – en particulier le jour de Yom Kipour, le jour le plus saint de l’année.

Un jour, deux Cohanim l’appelèrent de toute urgence : le gouverneur du pays souhaitait le voir et recevoir sa bénédiction. Rabbi Yichmaël hésita : on était justement le jour de Yom Kipour, alors que tout le rituel dans le Temple ne pouvait être accompli que par lui ! Mais il comprit aussi qu’il ne pouvait pas refuser : cela risquait de nuire à tout le peuple juif ! Il sortit donc du Temple, répondit avec courtoisie aux salutations du gouverneur et le bénit même comme celui-ci l’avait demandé.

C’est alors qu‘un incident fâcheux se produisit : le gouverneur éternua puissamment, au point de salir l’habit majestueux du Cohen Gadol ! Il s’excusa mais Rabbi Yichmaël l’assura que ce n’était pas grave.

Pourtant, c’était très grave ! La Torah recommande que le Cohen Gadol veille soigneusement à sa pureté ! Or il avait été sali par un homme qui était complètement étranger à toute idée de pureté. Il devait donc maintenant se tremper dans l’eau du Mikvé et attendre jusqu’au soir que s’achève sa purification ! Comment agir pour la suite du culte de Yom Kipour ?

Heureusement, Rabbi Yichmaël avait un frère, Yossef, qui était lui aussi d’une grande élévation morale. Celui-ci prit donc sur place la relève et assura la continuité des sacrifices.

C’est ainsi que Kim’hit eut l’immense satisfaction de voir le même jour ses deux fils agissant comme Cohen Gadol. De fait, elle avait sept fils qui, tous, devinrent Cohen Gadol. Par quel mérite ? « Je veille scrupuleusement à la Tsniout !» expliqua-t-elle. Non seulement quand je sors de chez moi mais même à la maison ! » ajouta-t-elle sur le ton de l’évidence.

De là nos Sages ont déduit ce jeu de mots : « Toutes les Kema’him (farines) sont de bonne qualité mais la Kéma’h de Kim’hit est de la fine fleur de farine ! ».

L’enseignement du Rabbi

Les tresses de Kim’hit

La ‘Hassidout nous enseigne que tout Juif peut atteindre en un seul instant le niveau auquel accédait le Grand-Prêtre lors de son entrée dans le Saint des Saints le jour de Kippour !

Afin d’y parvenir, il nous faut prendre exemple de la conduite de Kim’hit.

La Guémara relate au sujet de Kim’hit – dont les sept fils ont servi comme Grands-Prêtres dans le Temple – que cet honneur extraordinaire leur revint par le mérite de leur mère.

En effet, celle-ci, après son mariage, ne laissa jamais apparaître les tresses de ses cheveux, pas même au sein de sa propre maison !

Il ne s’agissait pourtant que des cheveux : ceux-ci ne font pas partie du corps de la personne, ni de ses membres extérieurs ni même de sa chair. Ils sont même si communs qu’on pourrait supposer qu’une éventuelle exception aux règles de la Torah ne porterait pas à conséquence.

De plus, il ne s’agit pas ici d’un commandement de la Torah ou de nos Sages mais simplement d’une coutume profondément ancrée dans la vie juive.
Cependant la pudeur en général et celle des cheveux en particulier est primordiale, surtout en ce qui concerne l’éducation de nos enfants.

Le sort de nos enfants dépend donc de la conduite de chaque femme et mère juive, bien plus que du rôle du père.

Les voies de D.ieu ne sont pas connues et qui peut deviner le destin choisi par Hachem pour Ses enfants ? Cependant, nous avons la possibilité et donc presque le devoir de mettre de notre côté toutes les chances pour réussir leur éducation.

C’est en observant scrupuleusement les coutumes et les traditions – et surtout celles de la Tsniout – que nous mériterons d’avoir des enfants en bonne santé et de les élever harmonieusement, matériellement et spirituellement !

(D’après Torat Mena’hem – Hitvaadouyot, Vol 16, Page 262. Si’ha Parachat Chemini 5756)

Edition : Beth Habad 3ème est, Meir Lubecki