La parabole du ‘Roi dans les champs’ racontée par notre Maître, le Alter Rebbe, était fréquemment citée par le Rabbi de Loubavitch. Chaque année, il comptait et énumérait ses mots, les déchiffrait et en extrayait des pierres précieuses et des perles de la Hassidout sur les jours d’Elloul et sur la voie du service divin qui en découle et qui est requise. De son contenu, nous avons extrait les perles suivantes pour vous.
Le langage de l’Admour Hazaken dans la parabole du ‘Roi dans les champs’ est – « Les gens de la ville sortent à sa rencontre et l’accueillent dans les champs ».
Apparemment, l’essentiel de la parabole vise à dire que quiconque le souhaite, même les gens les plus simples comme les gens des champs, peuvent venir et accueillir le Roi en ce moment spécial de sa sortie dans les champs ; alors pourquoi notre Maître a-t-il choisi de dire que ce sont les gens de la ville qui sortent à sa rencontre et l’accueillent dans les champs ? Il faut aussi expliquer l’expression « Parabole d’un Roi qui, avant son arrivée en ville, sort etc. »
Cette formulation suggère que la place principale du Roi est dans les champs et que de là il va en ville. Mais apparemment, la vraie place du Roi n’est-elle pas dans son palais royal situé en ville, et ce n’est que de manière exceptionnelle et comme une occasion spéciale qu’il sort dans les champs ?!
L’explication sera comprise selon ce qui est expliqué dans la Hassidout (Tanya chapitre 36, basé sur le Midrash Tanhuma Nasso 16) que le but de la création de ce monde est parce que le Saint, béni soit-Il, a « désiré » que les enfants d’Israël, par leur service dans la Torah et les Mitsvot dans le monde matériel inférieur, lui fassent « une demeure dans les mondes inférieurs ».
Du fait de Sa volonté dans le monde inférieur, la demeure principale du Saint, béni soit-Il, n’est pas dans les mondes spirituels supérieurs, dans la ‘ville’, mais précisément dans ce monde – dans le ‘champ’ où les enfants d’Israël travaillent « pour le cultiver et le garder » et l’améliorent par le labour et les semailles, c’est le travail dans la Torah et les Mitsvot revêtues de choses matérielles.
C’est pourquoi notre l’Admour Hazaken fait allusion au fait que la place principale du Roi, le Saint, béni soit-Il, est dans les ‘champs’, le lieu de l’occupation à introduire la divinité dans la matérialité.
Mais d’où les enfants d’Israël tirent-ils la force d’amener la divinité dans la matérialité du monde ? À cela, notre Maître dit qu’en réalité, dans leur intériorité, les enfants d’Israël sont des ‘gens de la ville’, « la ville de notre D.ieu ». Chaque Juif est « littéralement une partie de D.ieu d’en haut », et même dans la descente de son âme ici-bas, rien n’a été diminué de sa pureté et de sa sainteté. C’est la source de la force pour surmonter l’obscurité du monde et la transformer en sainteté.
(Basé sur le discours « Ani Ledodi » 5735)
Le don de la force – d’en haut ; le travail – d’en bas
L’Admour Hazaken enseigne dans son discours qu' »Elloul est le temps de la révélation des 13 attributs de miséricorde ». Et il pose la question : « Pourquoi sont-ce des jours de semaine et non des jours de fête ? » C’est-à-dire, si c’est un temps de révélation divine spéciale (13 attributs de miséricorde), pourquoi les jours du mois ne sont-ils pas désignés comme des jours de fête ? N’est-ce pas que l’aspect intérieur des Chabbat et des jours de fête est qu’en eux est attiré un supplément de lumière divine, c’est pourquoi ils sont interdits de travail, « les travaux de semaine » qui contredisent la réception de la lumière ; et si c’est ainsi, il devrait en être de même apparemment pour les jours d’Elloul.
Une question supplémentaire se pose : comment les paroles de l’Admour Hazaken concernant la révélation divine spéciale des jours d’Elloul s’accordent-elles avec ses paroles au début de ce discours, que l’essence du service de l’homme dans le mois d’Elloul est « Ani Ledodi, Je suis à mon bien-aimé », un travail personnel de l’homme (« éveil d’en bas »), alors que le temps de « Ve Dodi Li, et mon bien-aimé est à moi » (« éveil d’en haut ») ne commence qu’après – à Roch Hachana et Yom Kippour ?! N’est-ce pas apparemment que la révélation des 13 attributs de miséricorde en ces jours est un éveil d’en haut, qui éveille d’en haut l’homme au service de D.ieu ?
Ces deux questions sont résolues par la parabole mentionnée, qui compare la révélation d’Elloul au Roi dans les champs.
Lorsque le Roi est dans son palais royal, il y a des conditions et des restrictions pour le voir, et les affaires profanes de l’homme constituent une interférence pour le recevoir ; ce qui n’est pas le cas de la particularité de la révélation du Roi en Elloul, où le Saint, béni soit-Il, sort et ‘descend’ dans les champs et se révèle à chaque Juif à quelque niveau qu’il soit, même lorsqu’il est occupé par ses affaires profanes comme le labour et les semailles, et même à un Juif qui a péché. C’est pourquoi cette révélation ne nécessite pas un détachement complet des affaires profanes comme pendant le Chabbat et les fêtes.
Cela explique aussi pourquoi il n’y a pas de contradiction entre la révélation des 13 attributs de miséricorde et le fait que le travail principal d’Elloul est « Ani Ledodi, Je suis à mon bien-aimé » : La révélation du Roi dans les champs (n’éveille pas l’homme comme un éveil d’en haut, mais) est seulement une préparation et un don de force pour le travail de repentance de l’homme. Le travail lui-même doit être fait par l’homme. L’homme doit s’éveiller lui-même, « Je suis à mon bien-aimé », pour accepter le joug du royaume des cieux et sortir à la rencontre du Roi.
(D’après Likoutei Sichot, volume 4, suppléments pour le mois d’Elloul)
L’éveil qui renforce la volonté : « un visage souriant à tous »
Il est dit dans la parabole que le Roi « reçoit tout le monde avec un visage avenant ». L’intention en soulignant « tout le monde » est que même ceux qui veulent seulement accueillir le Roi mais sont prisonniers de leur mauvais penchant, et même quand s’éveille en eux la volonté de se repentir et d’accepter le joug du royaume des cieux mais que cela ne se concrétise pas – même ceux-là, le Roi les reçoit avec un visage avenant. Et cela même éveille en eux une volonté forte et puissante d’accueillir le Roi, et par cette volonté, ils surmontent les obstacles et les empêchements.
Et l’Admour Hazaken ajoute et dit que le Roi « montre aussi un visage souriant à tous » : la racine du sourire du Roi, le Saint, béni soit-Il, est Son plaisir dans Israël eux-mêmes, ce plaisir étant au-dessus du plaisir suscité par l’accomplissement de la Torah et des Mitsvot et du repentir d’Israël.
Et lorsque D.ieu révèle ce plaisir, « montrant aussi un visage souriant à tous », l’homme s’éveille également avec le désir de se repentir. Comme il est dit « l’eau reflète un visage », l’homme ressent alors le plaisir dans la divinité, au point que ce plaisir divin devient son plaisir essentiel. Cela lui donne encore plus de force pour surmonter les obstacles et les empêchements, et pour accomplir un repentir complet.
(D’après le discours « Ani Ledodi 5726 » – Maamarim Meloukatim, partie 4, p. 365)