Extrait d’une Si’ha sur Re’é-Elloul – Likouté Si’hot volume 34
לקוטי שיחות:
זה גופא שזוכים בדין על פי שורת הדין הוה בגדר ‘צדקה’ מלמעלה, לפי שאין מעשה בני אדם (הנבראים) תופסים מקום אצלו יתברך; ועוד זאת, שגם עשיית מעשים טובים (על ידי האדם) היא בכוחו של הקב’ה, כמו שנאמר: ‘מי הקדימני ואשלם גו » (איוב מא, ג). ולכן זה גופא שהקב’ה (משפיל את עצמו כביכול ו)דן את האדם ומחשיב את מעשיו הטובים לזכותו משום כך בדין, הרי זה חסד וצדקה מאיתו יתברך וצריך על זה תחנונים כו’.
Likouté Si’hot :
Le fait même de gagner au jugement, selon la Loi, constitue une Tsedaka céleste, car les actions des hommes n’ont aucune implication sur D.ieu. De plus, l’accomplissement des bonnes actions provient par la force de D.ieu, ainsi qu’il est dit (Job 41, 3) : « Qui M’a rendu un service que J’aie à payer de retour ? ». C’est pourquoi, le fait même que D.ieu Se « rabaisse » pour juger l’homme en considérant ses bonnes actions pour le faire gagner au jugement – constitue une bonté et une Tsedaka divine, pour laquelle il faut supplier D.ieu.
D.ieu étant la source de toute existence, tout ce qui existe, y compris nos propres capacités et potentiels, provient de Lui. Cette idée est exprimée dans le verset du livre de Job (41:3) : « Qui M’a rendu un service que J’aie à payer de retour ? ». Ce verset suggère que tout ce que nous possédons et tout ce que nous sommes capables de faire vient initialement de D.ieu.
Bien que le judaïsme reconnaisse le concept de libre arbitre, permettant à l’homme de choisir entre le bien et le mal, la capacité même de faire ce choix et d’agir en conséquence est considérée comme un don divin. La force, l’intelligence, et les ressources nécessaires pour accomplir de bonnes actions sont vues comme des cadeaux de D.ieu.
Cette perspective encourage une profonde humilité. Elle nous rappelle que, même lorsque nous accomplissons des actes de bonté ou de vertu, nous ne devrions pas nous en attribuer tout le mérite. Au contraire, cela devrait nous pousser à une reconnaissance constante envers D.ieu pour nous avoir donné la capacité et l’opportunité d’agir positivement.
Cette idée souligne également notre interdépendance constante avec le divin. Même nos actions les plus nobles et les plus altruistes ne sont pas totalement « les nôtres », mais plutôt le résultat d’une collaboration entre notre volonté et la force divine qui nous anime.
Paradoxalement, cette perspective n’amoindrit pas la valeur de nos bonnes actions. Au contraire, elle les élève en les plaçant dans un contexte plus large de partenariat avec le divin. Nos actes deviennent ainsi un moyen de manifester la volonté divine dans le monde.
Comprendre que notre capacité à donner est elle-même un don divin peut servir de puissante motivation pour la pratique de la Tsedaka. Cela nous encourage à voir nos ressources non pas comme notre propriété exclusive, mais comme des outils confiés par D.ieu pour faire le bien dans le monde et transformer ce monde en une demeure pour D.ieu.
Cette perspective cultive à la fois un sentiment de profonde gratitude envers D.ieu et un sens aigu de notre responsabilité d’utiliser à bon escient les capacités qui nous ont été accordées.
Le fait que D.ieu juge nos actions pourrait sembler paradoxal, étant donné que tout ce que nous avons et sommes vient de Lui. Cependant, ce jugement est en réalité une expression de l’amour et de la bonté divine. En nous jugeant, D.ieu affirme notre importance et notre responsabilité morale.
Que D.ieu prenne en compte nos actes de bonté dans Son jugement est effectivement un acte de Tsedaka (charité) de Sa part. C’est comme si un parent valorisait les efforts d’un enfant qui utilise l’argent de poche qu’il lui a donné pour faire une bonne action. Le mérite appartient ultimement au parent, mais il choisit de l’attribuer à l’enfant.
Cette approche du jugement divin révèle l’infinie bonté de D.ieu. Il aurait pu simplement nous considérer comme des réceptacles passifs de Sa volonté, mais Il choisit de nous voir comme des partenaires actifs dans l’œuvre de création et de réparation du monde.
Cette perspective donne un nouvel éclairage sur le processus de Techouva pendant Elloul. Notre repentance et nos efforts d’amélioration sont eux-mêmes des dons divins, mais D.ieu, dans Sa grande bonté, les considère comme nos propres mérites.
Comprendre que D.ieu valorise nos actions malgré leur origine divine devrait nous motiver à agir encore plus. Chaque bonne action devient une opportunité de « faire plaisir » à D.ieu, pour ainsi dire, en utilisant correctement les dons qu’Il nous a accordés.
Cette idée nous aide à maintenir un équilibre délicat. D’un côté, nous restons humbles en reconnaissant que tout vient de D.ieu. De l’autre, nous gardons une estime de soi positive en sachant que nos actions ont une valeur aux yeux de D.ieu.
À l’approche de Roch Hachana, cette compréhension peut influencer notre attitude face au jugement divin. Nous nous présentons avec gratitude pour l’opportunité qui nous est donnée d’être jugés, conscients que ce jugement lui-même est un acte de bonté divine.
La Tsedaka pendant Elloul est donc à la fois la nôtre et celle de D.ieu. Elle est nôtre dans notre choix de donner et dans l’effort que nous y investissons. Elle est celle de D.ieu dans sa source et dans le pouvoir qui nous est accordé de la pratiquer. Cette double nature de la Tsedaka reflète la beauté et la complexité de notre relation avec le divin, une relation que nous cherchons à approfondir et à renforcer pendant ce mois de préparation spirituelle.
La pratique de la Tsedaka par l’homme devient alors une reconnaissance consciente de cette vérité fondamentale. C’est une façon concrète de « couronner » D.ieu comme Roi, en imitant Sa bonté et en reconnaissant notre dépendance à Sa générosité. Cette pratique établit un lien profond entre l’humain et le divin, renforçant notre connexion spirituelle à l’approche de la nouvelle année.