Adapté d’une Si’ha de Chabbat Nitsavim-Vayelekh 5713, Torat Menahem, volume 9, page 21

Dans les Selihot, on dit « לך ה’ הצדקה ולנו בושת הפנים » (« À Toi, D.ieu, la justice, et à nous la honte du visage »). Cela signifie que D.ieu est juste, tandis que nous devons être honteux des actes indésirables que nous avons commis au cours de l’année.

Cependant, selon cette interprétation que D.ieu est juste, ils auraient dû dire « לך ה’ הצדק » (« À toi, D.ieu, la justice »). Pourquoi utilise-t-on le terme « צדקה » (« charité »), qui signifie également donner de la charité aux pauvres ?

La différence entre justice (« צדק ») et charité (« צדקה ») est que justice signifie donner à quelqu’un ce qu’il mérite, tandis que la charité signifie donner gratuitement. Autrement dit, non seulement il n’a pas le droit d’être payé selon la loi, mais il n’a même pas droit à un cadeau gratuit. Ce qui lui est donné relève uniquement de la charité.

C’est pourquoi on dit « לך ה’ הצדקה », qui a deux sens (à la fois justice et Tsédaka) : D.ieu est juste dans toutes Ses voies et nous ressentons de la honte. En conséquence, nous sentons que nous ne pouvons rien réclamer de D.ieu en matière de justice, mais seulement demander la charité, comme il est dit dans les Selihot « פנים אין לנו פניך לחלות, צדקה לך לבד נבקש » (« Nous n’avons pas le visage pour Te demander, seulement la charité à Toi seul nous demandons »).

En réalité, nous pourrions réclamer en toute justice car « כל ישראל בני מלכים הם » (« tout Israël sont des enfants de rois »), et en tant que fils de roi, il mérite une grande récompense pour chaque petit acte accompli. Mais si nous réclamions ce qui nous est dû, le flux de bénédiction que nous recevrions viendrait d’un niveau inférieur. Nous souhaitons plutôt recevoir des bénédictions d’un niveau supérieur, sans limitations.

C’est pourquoi nous disons « צדקה לך לבד נבקש » (« seulement la charité à Toi seul nous demandons »). Ce n’est pas parce que nous ne pouvons pas réclamer, mais parce que nous ne voulons avoir affaire à personne d’autre que D.ieu Lui-même – « לך ה’ הצדקה », « את פניך ה’ אבקש » (« À toi, D.ieu, la justice », « Ton visage, D.ieu, je chercherai »). Et le moyen de trouver « Ton visage » n’est pas à travers des réclamations, mais à travers « ולנו בושת הפנים » (« et à nous la honte du visage »). L’annulation de soi est le moyen d’atteindre l’Essence et de puiser de là.

Sans tenir compte du fait que c’est un endroit où les actions des créatures inférieures n’ont pas d’impact, les enfants d’Israël ont le pouvoir de mettre en œuvre « ביקשתם משם – ומצאת » (« Vous chercherez de là et vous trouverez »), de réclamer que la charité leur soit donnée, et ils sont certains que cela sera fait. Ils sont confiants que D.ieu exaucera les désirs de leur cœur pour le bien, dans les enfants, la santé et la subsistance, pour une nouvelle année bonne et douce, tant matériellement que spirituellement.

 


Résumer : Le Rabbi explique le concept de « Tsedakah » (charité) dans le contexte des « Seli’hot » (prières de repentir). Il examine la différence entre « Tsedek » (justice) et « Tsedakah » (charité), et pourquoi les deux termes sont importants dans notre relation avec D.ieu. Selon le texte, « Tsedek » est ce qu’on mérite en retour de ses actions, tandis que « Tsedakah » est un don gratuit, non mérité.
Le Rabbi explique que lorsqu’on s’adresse à D.ieu, il est possible de revendiquer la justice divine (« Tsedek ») parce que chaque Juif est considéré comme un « fils de roi ». Cependant, le Rabbi suggère que réclamer ce que l’on mérite nous limite à recevoir uniquement ce qui est dû selon la loi divine, ce qui peut être restreint et limité. À l’inverse, demander « Tsedakah » à D.ieu permet de recevoir des bénédictions sans limites.
En résumé, le Rabbi suggère que la meilleure approche dans les prières de repentir est de demander la « Tsedakah » divine plutôt que la « Tsedek », car cela nous ouvre la porte à des bénédictions illimitées, tant matérielles que spirituelles.