Contenu de l’entrevue de l’Admour de Toldot Aharon, le Rav Avraham Its’hak Kahn, avec le Rabbi, le 26 Chevat 5721-1961. Cette réunion traite principalement et largement du sujet de la nécessité de l’étude de la Hassidout avant la prière.

 

Biographique du Admour de Toldot Aharonצ Rav Avraham Isaac Kahn (décédé en 1996) :

Naissance :

En 1914, à Safed, fils du Rav Aharon David et Sheindel Braha (petite-fille du Rav Avraham Isaac Heller)
Formation :
– Déménage en Transylvanie durant son enfance
– Élève du Rav Israel Freund de Huniad
– Élève du Rav Yehuda Segal Rosner
– Disciple du Rabbi Joel Teitelbaum de Satmar
Leadership :
– Devient Admour de Toldot Aharon en 1947 après le décès de son beau-père Rabbi Aharon Roth
– Dirige pendant environ 50 ans
– Développe les institutions en Israël et aux États-Unis
Succession et division :
– À son décès en 1996 (Hanoukka 5757), la communauté se divise :
– Majorité suit son fils Rav David Kahn (Toldot Aharon)
– Minorité suit son frère aîné Rav Shmuel Yaakov Kahn (nouvelle dynastie Toldot Avraham Isaac)
– Principal disciple : Rav Meir Brandsdorfer

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Le Rabbi : Qu’étudie-t-on avant la prière ?

L’Admour de Toldot Aharon : La Guemara avec le commentaire de Rachi et Tossafot.

Le Rabbi : Et qu’en est-il de l’étude de la Torah de la ‘Hassidout ? – De même qu’il y a des horaires fixes pour l’étude du Nigléh, ainsi faut-il fixer un temps précis durant la journée pour l’étude de la ‘Hassidout. (Et il ajouta avec un sourire 🙂 Je ne dis pas qu’ils doivent étudier précisément la ‘Hassidout ‘Habad – bien que ce soit une chose très importante, bien entendu – l’essentiel est qu’ils étudient la Torah du Baal Chem Tov et de ses disciples.

L’Admour de Toldot Aharon : Il y a aussi un cours de 10-15 minutes pour l’étude de la ‘Hassidout. (Et il ajouta 🙂 Il est écrit dans le livre Ateret Tzvi que par l’étude de la Guemara-Pirush-Tossafot avant la prière, l’esprit et le cœur deviennent plus purs.

Le Rabbi : La purification du cœur et de l’esprit n’est que comme la purification du réceptacle, qui est une préparation pour pouvoir ensuite y mettre quelque chose, et de manière que non seulement le réceptacle ne cache et ne dissimule pas, mais au contraire etc., et de même concernant la purification du cœur et de l’esprit qui se fait par l’étude mentionnée, ce n’est qu’une préparation pour qu’ensuite puisse avoir lieu la compréhension et l’intelligence de meilleure manière ; mais en plus de la purification du réceptacle, il faut aussi étudier avant la prière un sujet qui explique la grandeur du Créateur,

Et comme l’écrit le Rama qu’avant la prière il faut méditer sur la grandeur de D.ieu etc., et par cela on arrive à Son amour et Sa crainte, comme l’écrit le Rambam dans les lois des Fondements de la Torah « Comment est le chemin pour L’aimer et Le craindre, lorsque l’homme médite sur Ses actions et Ses créatures merveilleuses et grandes et voit en elles Sa sagesse etc. »,

Et puisque « méditation » signifie compréhension et intelligence, il faut donc étudier aussi la partie de la Torah où sont expliqués les sujets de la grandeur du Créateur – la partie intérieure de la Torah, la Torah de la ‘Hassidout, et après avoir étudié ces sujets avant la prière, alors pendant la prière, qui est « l’heure propice pour tout homme… pour approfondir sa connaissance dans la grandeur de l’Infini béni soit-Il etc. », il a sur quoi méditer, et la méditation sera mieux reçue chez lui.

Et il est explicitement écrit dans le Choul’han Aroukh lois de la prière : « Ainsi faisaient les pieux et les hommes d’action, qui s’isolaient et se concentraient dans leur prière jusqu’à atteindre le dépouillement de la matérialité etc. », et puisque cela est rapporté dans le Choul’han Aroukh lois de la prière, cela concerne donc chacun et chacune, c’est-à-dire par la méditation sur la grandeur de D.ieu etc., après l’introduction de l’étude de ces sujets qui ne sont expliqués que dans les livres qui traitent de la partie homilétique et secrète de la Torah.

L’Admour de Toldot Aharon : Pendant la prière il faut investir toutes les forces pour que soit l’attachement et la connexion au Saint béni soit-Il, sans y mêler aucune autre chose, quelle qu’elle soit, tandis que les sujets homilétiques et similaires – il est bon de les étudier après la prière, mais avant la prière, la pensée à cela perturbera et empêchera l’attachement requis pendant la prière, où il faut méditer uniquement sur l’explication des mots. Et en général, le temps de la Torah est à part et le temps de la prière est à part, et pendant la prière l’essentiel est de s’attacher au Saint béni soit-Il, et par cela on fait toutes les attractions et les unifications, et après c’est le temps de la Torah.

Le Rabbi : En général il y a une différence entre Torah et prière, que la prière est dans une formulation identique chaque jour, selon la formulation qu’ont établie les hommes de la Grande Assemblée, dont on ne peut retrancher ni ajouter, et la même formulation exacte qu’on dit le jour 1, on la répète le jour 2, et la dit une troisième fois le jour 3 ; ce qui n’est pas le cas dans la Torah où il doit y avoir un renouvellement précisément, comme il est écrit dans le Zohar : « pour la faire fructifier chaque jour », que chaque jour on doit ajouter dans l’étude elle-même : aujourd’hui on étudie cette michna ou ce chapitre, et demain on doit étudier une nouvelle michna ou un nouveau chapitre, et ainsi chaque jour on doit ajouter à ce qu’on a étudié le jour précédent.

Cependant, même dans la prière qui est chaque jour dans la même formulation, il peut et doit y avoir un ajout dans la manière de dire les mots de la prière – tant dans la vitalité et l’enthousiasme, que dans la compréhension de l’explication des mots, c’est-à-dire qu’on ne doit pas se contenter de la manière de comprendre l’explication des mots ce jour-ci, mais le lendemain il faut y ajouter, chacun selon sa capacité, car dans chaque chose il y a quatre interprétations, selon le Pchat, le Remez, le Drouch et le Sod, et donc on ne doit pas se contenter de comprendre l’explication des mots selon le Pchat uniquement, mais il faut ajouter et comprendre aussi selon le Remez et le Drouch et le Sod.

L’Admour de Toldot Aharon : Le changement chaque jour est dans la mesure de vitalité et d’enthousiasme, et comme on le voit concrètement que la vitalité d’un jour ne ressemble pas à celle du suivant, mais chaque jour se crée une nouvelle vitalité et un nouvel enthousiasme, mais la méditation elle-même doit être uniquement sur l’explication des mots, afin de s’attacher et se connecter au Saint béni soit-Il.

Le Rabbi : Selon cela, même dans la Torah on pourrait étudier toute sa vie uniquement une michna, et chaque fois l’étude serait avec une nouvelle vitalité et un nouvel enthousiasme, et certainement la loi n’est pas ainsi, mais comme l’écrit l’Admour HaZaken dans les lois de l’étude de la Torah – décision de loi dans la partie révélée de la Torah – que « chaque âme a besoin pour sa réparation de s’occuper du Pardès… jusqu’à ce qu’elle atteigne et sache tout ce qu’il est possible à son âme d’atteindre de la connaissance de la Torah, tant dans le simple des lois, que dans les allusions et les homélies et les secrets », et dans le langage du Tanya : « selon la capacité de sa compréhension et la racine de son âme en haut ». Et ainsi en est-il concernant la prière – qu’on ne peut pas se contenter de ce qu’on a compris hier le Pchat dans ce verset ou dans ce psaume, et rester sur place (« bliben chtein »), car alors c’est comme quelqu’un qui étudie toute sa vie uniquement l’explication des mots dans la Torah, et rien de plus.

Il est entendu que celui qui n’est pas capable de comprendre plus que l’explication des mots, on ne lui demande pas plus ; mais celui qui a la possibilité de savoir et de comprendre plus, ne peut pas se contenter de l’explication des mots uniquement.

Et comme nous trouvons dans la Guemara au sujet de Nakdimon ben Gourion, que bien qu’il ait donné à la charité une très grande somme, il n’est pas sorti de son obligation, puisque « il n’a pas fait comme il aurait dû faire », c’est-à-dire que le don n’était pas à la mesure de sa capacité. Et de même que les choses sont dites concernant les biens matériels, ainsi en est-il concernant les biens spirituels – que lorsqu’on peut comprendre aussi la partie homilétique, on ne peut pas se contenter de la partie simple uniquement, et de même concernant l’explication des mots.

Et puisqu’après la prière il étudie la Guemara, le Kal va’Homer et la Guezéra Chava etc., et descend dans la profondeur de l’intelligence par l’étude du Maharcha, du Maharam Chif et des autres commentateurs, il est donc prouvé qu’il a la capacité de comprendre plus que l’explication simple uniquement, et si c’est ainsi il faut donc utiliser cette possibilité aussi dans la prière, et il ne peut pas se contenter de la connaissance et de la compréhension de l’explication des mots selon le Pchat uniquement.

Et pour cette raison il doit y avoir aussi un ajout dans la manière de méditer sur la grandeur du Créateur : bien que dès l’âge de treize ans s’applique déjà à lui la mitsva et l’obligation de méditer sur la grandeur du Créateur (comme il est obligé dans toutes les lois du Choul’han Aroukh), cela ne ressemble pas à sa façon de comprendre quand il atteint l’âge de dix-huit ans, car alors sa compréhension est plus grande, puisque se sont ajoutées chez lui plusieurs connaissances en Torah, et il n’est pas concevable qu’à l’âge de dix-huit ans il étudie de la même manière qu’à l’âge de treize ans seulement. Et de même il faut ajouter en cela – « la faire fructifier » – de jour en jour.

L’Admour de Toldot Aharon : Il est écrit dans le livre Sour MéRa VaAssé Tov, que pendant la prière il faut retirer de sa pensée toutes les choses, même les sujets de Torah, et penser uniquement au sujet de l’attachement à D.ieu, et que lui manque-t-il quand il dit dans la prière « et à Sa grandeur il n’y a pas de limite », ou « Voici mon D.ieu et je L’embellirai », et médite sur l’explication simple – de cela il arrivera à l’émotion et à l’attachement, et il ne faut pas plus que cela.

Le Rabbi : Au contraire : si de l’explication simple il arrivera à l’enthousiasme – alors quand il saura aussi l’explication selon le Drouch, il arrivera à un enthousiasme encore plus grand !

Et par exemple :

Dans le verset « Voici mon D.ieu et je L’embellirai », il y a l’explication du Chla : « Quand voici mon D.ieu… du côté de ma compréhension et ma connaissance, alors je L’embellirai, expression de je et Lui, c’est-à-dire moi et Lui attachés ensemble pour ainsi dire », c’est-à-dire qu’en plus de l’explication des mots selon le Pchat, « expression de beauté, je raconterai Sa beauté etc. », « je vais L’embellir », mais d’une manière où Il (« mon D.ieu ») se trouve (« je sais où »…) dans le septième ciel… s’ajoute une explication plus intérieure – que l’homme qui prie devient attaché ensemble avec le Saint béni soit-Il. Et il est compréhensible que lorsqu’il étudie cette explication, et ensuite médite sur cela dans la prière, alors il arrivera à une émotion grande et merveilleuse.

Et de même dans le verset « Chantez à l’Éternel un chant nouveau » :

Apparemment il faut comprendre : quelle est l’explication de « chant nouveau », et quel est le besoin d’un « chant nouveau », et pourquoi ne peut-on pas se contenter du « chant » qui existe jusqu’à présent ?

Et le sujet en est : il y a « un chant nouveau » – au féminin, et il y a « un chant nouveau » – au masculin, et la différence entre eux – que « tous les chants sont au féminin, sauf le chant du futur qui est au masculin, c’est-à-dire que la femelle a des douleurs d’enfantement, ainsi tous les miracles sont suivis de souffrance, sauf dans le futur, qui n’est pas suivi de souffrance » – une délivrance qui n’est pas suivie d’exil.

Et selon cela, lorsqu’un Juif prie maintenant, au temps de l’exil, et dit « Chantez à l’Éternel un chant nouveau », l’explication en est – qu’il a la possibilité de se placer (« zich avekchteln ») dans un état de délivrance, c’est-à-dire qu’il n’a pas besoin d’attendre jusqu’au temps de la venue du Machia’h, mais il lui est donné la force de sortir d’un état et d’une situation d’exil et de s’élever à un état et une situation de délivrance.

Et donc, lorsqu’il étudie ce sujet avant la prière, et ensuite quand il dit ce verset dans la prière il médite sur cette explication intérieure – alors il arrivera à une grande émotion.

Et de même dans le verset « Israël se réjouira de ses créateurs » :

L’explication simple du verset est qu’un Juif se réjouit du Saint béni soit-Il qui l’a créé. Mais lorsqu’il médite sur cela, une question s’éveille chez lui : pourquoi est-il dit « se réjouira » au futur, et « ses créateurs » au pluriel ?

Et l’explication en est : « ses créateurs » au pluriel – se réfère à « ce monde matériel rempli d’écorces et de Sitra A’hra qui est appelé domaine public et montagnes de séparation » (comme il est écrit « faisons (l’homme) », au pluriel, qui donne « argument aux hérétiques » pour dire qu’il y a deux domaines D.ieu préserve, « et celui qui veut se tromper se trompera »).

Et puisque dans le futur même la Sitra A’hra se transformera en bien et sainteté, c’est pourquoi il est dit « se réjouira (au futur) Israël de ses créateurs », à la venue du Machia’h.

Et on dit à l’homme, qu’il sache, qu’il n’a pas besoin d’attendre jusque là, mais même maintenant, au temps de l’exil, il a la capacité d’attirer ce sujet et cette joie, comme ce sera dans le futur.

Et ainsi en est-il concernant l’explication de chaque verset et verset, et comme il est écrit dans les écrits de l’Arizal que dans chaque verset il y a de nombreuses explications dans les quatre parties du Pardès de la Torah, et chacun a la possibilité de les étudier et de les connaître, car ces explications se trouvent dans des livres imprimés et on peut les acheter et les étudier.

Et puisqu’il en est ainsi, lorsqu’il y a la possibilité qu’un jeune homme ou un adulte sache et comprenne l’explication des mots (en plus de l’explication simple) aussi selon le Drouch et le Sod, et que par cela il arrivera à un enthousiasme et une émotion plus grands – est-il possible qu’on les en empêche ?!

Un des présents a dit qu’il est écrit dans les livres que lorsqu’on prie simplement, on accomplit toutes les choses que la prière doit accomplir.

Le Rabbi : Dans quels cas les paroles sont-elles dites – pour celui qui ne peut pas étudier et avoir l’intention etc., ou lorsqu’il n’a pas le temps d’avoir l’intention etc., alors il prie avec une intention simple, et accomplit toutes les choses ; mais celui qui peut étudier et avoir l’intention etc., ne sort pas de son obligation sans cela, comme mentionné ci-dessus des paroles de la Guemara au sujet de Nakdimon ben Gourion, que bien qu’il ait donné plus de charité que les autres, néanmoins, « il n’a pas fait comme il aurait dû faire ».

Et comme dit plus haut, qu’on ne demande pas plus que leurs forces ; celui qui ne peut pas comprendre plus – on ne lui demande que l’explication simple des mots, mais celui qui a la capacité de comprendre plus – et comme mentionné ci-dessus que la preuve en est de la manière d’étudier le Nigléh – on lui demande et on exige de lui aussi cette compréhension et intelligence, et comme dit, que par cela son enthousiasme aussi sera plus grand.

Et encore ceci : Le sujet de l’enthousiasme dans la prière de manière que « tous mes os diront » n’est pas seulement concernant les membres du corps, qu’il balance son corps, frappe dans ses mains et tape des pieds, mais toutes les parties de l’homme doivent prier, aussi le cerveau dans la tête, et toutes les parties du cerveau.

Et s’il a seulement l’intention de l’explication des mots selon le Pchat, et n’approfondit pas pour comprendre aussi selon le Drouch etc., il se trouve qu’il y a une certaine partie dans son cerveau – une réalité de chose qui se trouve dans le cerveau dans la tête, comme prouvé de ce qu’il l’utilise quand il étudie un sujet dans le Nigléh de la Torah – qu’il n’utilise pas au moment de la prière, et si c’est ainsi, il lui manque dans le sujet de « tous mes os diront », puisqu’une certaine partie dans le cerveau (qui appartient à la partie du Drouch etc.) ne prie pas, mais elle dort… et pourquoi dormira-t-elle et ne priera pas ?! – elle aussi doit prier !

Ce sujet (qu’il ne faut pas se contenter de l’explication des mots selon le Pchat, mais il faut savoir aussi l’explication selon le Drouch etc., et par cela s’ajoutera dans l’enthousiasme etc.) est prouvé aussi de l’ordre de la prière lui-même :

Apparemment, quel est le contenu de la différence entre les parties de la prière : Hodou, Psouké deZimra, bénédictions du Chema, Chema et Chemoné Esré – selon vos paroles, il suffirait de dire un verset avec enthousiasme, par quoi on s’attache au Saint béni soit-Il, et quel est le besoin de toutes les autres parties de la prière, et qu’est-ce qui s’ajoute par elles ?!

Et certainement il y a des changements et des différences de niveaux dans les parties de la prière – que dans la récitation de Hodou, il n’y aura pas encore l’attachement au Saint béni soit-Il comme l’attachement qui vient par la récitation de Psouké deZimra, les bénédictions du Chema, le Chema et la Amida.

Et compréhensible aussi des détails des lois concernant la réponse d’amen et similaire au milieu de la prière, qu’il y a une différence s’il se tient dans la partie de la prière de Hodou et Psouké deZimra, ou s’il se tient dans les bénédictions du Chema et le Chema et à plus forte raison dans la Amida, et s’il était dans l’attachement parfait immédiatement dans la récitation de Hodou, il n’aurait pas été permis d’interrompre et de répondre, comme dans la Amida.

Et l’ensemble du sujet en cela – comme connu que les quatre parties de la prière sont correspondantes aux quatre mondes ABYA : Hodou jusqu’à Barou’h chéAmar – monde de la Assiya ; Psouké deZimra – monde de la Yetsira ; bénédictions du Chema et Chema – monde de la Beria, et Chemoné Esré – monde de l’Atsilout. Et donc, quand il dit Hodou, il est encore dans le monde de la Assiya, et ensuite il monte au monde de la Yetsira et au monde de la Beria, et jusqu’à ce qu’il arrive à la Amida, où alors il se trouve dans le monde de l’Atsilout, où là « Lui et Sa vie sont un etc. », et dans le langage de la Guemara : « comme un serviteur devant son maître », et donc il doit être dans l’annulation parfaite etc.

Et il est compréhensible que lorsque celui qui prie sait cela – pas seulement la connaissance des mots Assiya Yetsira en eux-mêmes, sans savoir ni comprendre quoi que ce soit dans ce sujet, à part le fait qu’il existe une telle réalité, mais il étudie et sait et comprend les détails des sujets en cela, alors lorsqu’il prie et arrive à « Barou’h chéAmar » et sait qu’il monte maintenant au monde de la Yetsira, et dans les bénédictions du Chema monte au monde de la Beria, et dans la Amida monte au monde de l’Atsilout – alors la prière est d’une manière complètement différente.

Et cette étude doit être avant la prière précisément, et il ne suffit pas de l’étude à d’autres moments, car, c’est seulement lorsqu’il étudie ces sujets avant la prière, que cela agit et influence sur la prière de la manière la plus élevée.

Mon beau-père l’Admour a raconté une fois une longue histoire au sujet du Maguid :

Avant qu’il devienne disciple du Baal Chem Tov, le Maguid était un génie aussi dans le Nistar de la Torah, et il priait avec les intentions de l’Arizal, et il avait un ami qui s’occupait aussi de ces sujets. Et après que le Maguid est devenu disciple du Baal Chem Tov, il est arrivé qu’ils se sont rencontrés ensemble, et lorsqu’ils se sont mis à prier, son ami a terminé sa prière un certain temps avant le Maguid, et son ami lui a demandé la raison de la chose, en disant : autrefois nous priions ensemble, et terminions au même moment, et qu’est-ce qui a changé maintenant ?

L’ami du Maguid avait l’habitude de s’occuper de l’étude de la Torah durant la majeure partie de l’année, et son épouse gérait le commerce, et seulement une fois par an il s’interrompait de son étude pendant quelques semaines, et voyageait à Leipzig à la « foire » pour acheter de la marchandise, et ensuite il retournait chez lui et continuait à s’occuper de Torah. Et le Maguid lui a demandé : pourquoi dois-tu perdre du temps et voyager à Leipzig – il vaudrait mieux que tu médites sur le voyage, et penses qu’aujourd’hui tu es ici, et demain tu es là, jusqu’à ce que tu penses que tu es à Leipzig, et ensuite tu médites et penses au déroulement du voyage de ton retour chez toi, et ainsi tu feras le voyage en un temps très court.

Lorsque l’ami a entendu cela, il l’a regardé avec étonnement, et a dit : Reb Ber, je ne savais pas que tu étais un si grand oisif ! Que servira ma pensée – je dois être à Leipzig pour en rapporter la marchandise effectivement !

Et le Maguid lui a répondu : ainsi en est-il concernant le sujet des intentions dans la prière : il ne suffit pas seulement de penser et d’avoir l’intention maintenant je suis dans la Assiya ou dans la Yetsira etc., mais il faut être là effectivement, pour rapporter la « marchandise »… et pour cela il faut un temps plus long.

Et puisqu’il faut être là – la possibilité pour cela est seulement lorsqu’on étudie et sait ce que c’est Atsilout Beria Yetsira et Assiya (et comme dit, pas seulement savoir qu’il existe une telle réalité, sans savoir quoi que ce soit de ce qu’est le sujet du monde, et quelle est l’explication de « être là »).

L’Admour de Toldot Aharon : Qui est celui qui peut arriver à de tels niveaux qui appartiennent aux intentions de l’Arizal ?!

Le Rabbi : S’il en est ainsi – pour qui a été imprimé le Siddour du Chla et le Siddour du Rachach ?! Certainement pas pour ces rares élus qui avaient le « manuscrit » ; l’ordre d’imprimer était pour « tout le monde ».

Il faut donc savoir que « elle n’est pas dans le ciel », et l’étude de ces sujets appartient à chacun et chacun, et en particulier après que les choses ont été expliquées par le Baal Chem Tov et ses disciples avec longueur d’explications, par des paraboles et des exemples etc., et ont déjà été imprimées dans des livres, et il faut seulement étudier et les examiner.

Le Rabbi : Mon beau-père l’Admour a raconté une fois au sujet du Tsema’h Tsedek, qu’il y avait des moments où il s’interrompait dans la prière avant de dire « Ezrat », et écrivait les sujets de Torah qui lui étaient résolus pendant la prière.

Et en introduction – mon beau-père l’Admour ne racontait pas simplement des histoires, même pas pour raconter la grandeur et le merveilleux du Tsema’h Tsedek, à moins qu’il y ait en cela une instruction et un enseignement concernant le service pratique, car sinon, c’est dans la catégorie des « paroles vaines » D.ieu préserve. Et il est nécessaire de dire que même cette histoire mentionnée ci-dessus, qui est parvenue à notre connaissance, concerne et appartient à notre service dans notre état et notre situation.

Et en introduction au sujet expliqué dans le Tanya dans l’interprétation des paroles de la Guemara sur le verset « Que demande l’Éternel ton D.ieu de toi si ce n’est de Le craindre etc. », « est-ce que la crainte du Ciel est une petite chose, oui, pour Moïse c’est une petite chose », « qui apparemment n’est pas compréhensible la réponse, car il est écrit ‘demande de toi’, mais le sujet est que chaque âme des enfants d’Israël a en elle de l’aspect de Moché notre maître, car il est des sept bergers etc. », et donc, « bien que qui est celui qui oserait s’approcher.. néanmoins l’extrémité du rien et une parcelle de cela.. éclaire pour tout Israël.. comme il est écrit dans les Tikounim que son extension est dans chaque génération etc. », c’est-à-dire que dans chacun il y a le niveau de Moïse en « petit visage », et pour le niveau de Moïse qui est en lui, la crainte est une « petite chose », et on exige de lui qu’il éveille cette force qui se trouve chez lui.

Et comme il est écrit dans Tana deBei Elyahou, que « chacun d’Israël est obligé de dire quand mes actions atteindront-elles les actions de mes pères Avraham Isaac et Jacob », c’est-à-dire que dans chacun d’Israël il y a le niveau des « pères » – « on n’appelle pères que les trois », sauf qu’il faut éveiller cette force.

Et selon cela compréhensible aussi concernant l’instruction qu’on apprend de l’histoire mentionnée ci-dessus au sujet du Tsema’h Tsedek :

Certainement nous ne pouvons pas nous comparer D.ieu préserve au Tsema’h Tsedek – à sa manière d’étudier à son niveau à lui, les questions qu’il avait dans l’étude de la Torah, et leur résolution par sa prière à lui ; mais, ce qu’on peut apprendre de cette histoire est – qu’il y a la possibilité que par la prière on trouve une réponse et une nouvelle « ouverture » dans l’étude de la Torah, et ce sujet peut être aussi chez chacun et chacun, bien que selon son état et sa situation, bien entendu.

Et de cela est prouvé que le sujet de la Torah n’est pas du tout en contradiction avec le sujet de la prière, bien que le temps de la prière est à part et le temps de la Torah est à part, car, dans la sainteté tous les sujets vont ensemble, et la différence est seulement quel est l’essentiel à cette heure.

Et de cela compréhensible aussi dans la suite de ce qui a été parlé plus haut au sujet de l’étude avant la prière – qu’il ne peut pas être que l’étude de la partie homilétique de la Torah avant la prière soit en contradiction avec le sujet de la prière ; si c’est un Drouch véritable, certainement il ne peut pas perturber le sujet de la prière ; et non seulement il ne perturbe pas, mais au contraire – il aide le sujet de la prière, que par cela s’ajoute davantage dans la qualité de la prière, comme mentionné ci-dessus.

Et on peut prouver cela aussi du sujet de la récitation du « Leshem Yi’houd » :
Chez nous on dit « Leshem Yi’houd » seulement une fois par jour – avant la prière, et on s’acquitte avec cela pour toute la journée, mais dans plusieurs endroits on dit « Leshem Yi’houd » avant chaque mitsva et mitsva, et aussi avant de dire un Drouch.

Et voici, l’ensemble du sujet de « Leshem Yi’houd », « unification du Saint béni soit-Il et Sa Chekhina », c’est le sujet de la prière, où on accomplit cette unification dans tous les mondes (dans les quatre mondes Atsilout Beria Yetsira Assiya : dans Hodou jusqu’à Barou’h chéAmar – dans le monde de la Assiya ; dans Psouké deZimra – dans le monde de la Yetsira ; dans les bénédictions du Chema et le Chema – dans le monde de la Beria ; et dans la Amida – monde de l’Atsilout) ; tandis que dans les mitsvot – par chaque mitsva particulière se fait l’unification dans ce sujet particulier.

Et comme il est écrit dans le Zohar dans l’explication de la formulation des bénédictions, « Béni sois-Tu Éternel notre D.ieu Roi du monde », qui est le sujet de l’attraction (Barou’h – expression d’attraction), du monde de l’Atsilout, jusqu’au monde de la Assiya (Roi du monde) ; et jusqu’à ce que ce soit attiré dans ce sujet particulier sur lequel est dite la bénédiction – « qui crée le fruit etc. ». C’est-à-dire que c’est le même sujet que la prière, sauf que dans la prière l’unification est dans l’ensemble des mondes, et au moment de dire la bénédiction c’est en « petit visage » – que l’unification est concernant ce sujet et cette étincelle particulière.

[Comme la différence entre Roch Hachana et les autres jours de l’année, qu’à Roch Hachana et Yom Kippour se fait l’attraction dans l’ensemble, et ce sujet est attiré ensuite dans tous les jours de l’année – attraction particulière chaque jour].

Et encore ceci : dans les mitsvot, chaque mitsva est une préparation et un moyen d’une certaine manière pour attirer cette unification ; mais dans la prière – la prière elle-même est le sujet de l’unification en soi, et pas seulement une préparation et un moyen, car tout son sujet est l’unification du Saint béni soit-Il et Sa Chekhina.

Et puisqu’on dit « Leshem Yi’houd » aussi avant de dire un Drouch, il se trouve que même par un Drouch se fait le sujet de l’unification comme par la prière. Et si c’est ainsi, il ne peut pas être que le sujet du Drouch soit en contradiction avec le sujet de la prière, alors que leur sujet est un.

Et si les paroles sont dites concernant l’ensemble du sujet de Torah et prière, à plus forte raison lorsqu’il est question de l’étude des sujets de Drouch etc. qui expliquent l’explication des mots qui sont dans la prière, que certainement ce n’est pas en contradiction avec le sujet de la prière.

Et par exemple :
Le verset « Écoute Israël » qui est dans la prière – est aussi une partie de l’étude de la Torah, et comme nous trouvons qu’il y a une réalité que « même si quelqu’un n’a lu que le Chema matin et soir il a accompli ‘il ne quittera pas' ».

Et si on peut prier avec la partie Pchat qui est dans le verset « Écoute Israël », qui certainement n’est pas en contradiction avec le sujet de la prière, et au contraire etc. – pourquoi ne pourrait-on pas prier avec les autres explications qui sont dans le verset « Écoute Israël » selon le Remez Drouch et Sod qui sont dans la Torah ?!

Et de même concernant les autres versets qui sont mentionnés dans la prière, qui sont aussi une partie de l’étude de la Torah, et de même que la partie Pchat qui est en eux n’est pas en contradiction avec le sujet de la prière, et au contraire etc., ainsi en est-il aussi concernant toutes les explications dans les autres parties de la Torah, que par elles s’ajoute dans le sujet de la prière.

Sauf qu’il y a une différence entre Torah et prière – que le sujet de la Torah est de haut en bas, tandis que le sujet de la prière est de bas en haut, et par exemple – dans le verset « Voici mon D.ieu et je L’embellirai », que lorsqu’il étudie ce sujet dans la Torah, c’est d’une manière où il étudie un sujet qui est au-dessus de lui, et l’attire dans son intelligence, et ensuite dans la prière c’est d’une manière où il élève le bas et le relie avec le haut.

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L’Admour de Toldot Aharon a ajouté pour raconter que chaque jour, ils disent aussi Tehilim (après l’étude) avant la prière. Et le Rabbi a mentionné ce qui est écrit à la fin du livre du Tanya, dans la suite de la répartition du Chas, que « chacun des élèves terminera pour lui-même chaque semaine les huit facettes qui sont dans les Tehilim 119 », et a expliqué que le livre de Tehilim en général est l’intermédiaire qui relie Torah et prière, et a ajouté qu’il n’avait pas entendu pourquoi il faut dire « les huit facettes qui sont dans les Tehilim 119 » précisément.

le Rabbi a aussi mentionné que chez le Tsema’h Tsedek, même sa récitation de Tehilim était très merveilleuse.

Il a aussi été parlé au sujet du mikvé « Bor Ta’hat Bor », et le Rabbi a dit que c’est la réparation la plus correcte de tous les mikvés, car alors l’immersion est dans le réservoir lui-même, car le sol qui le divise en deux parties est annulé de son sujet par les trous qui sont en lui.