Par le Rav Haim Mellul

Un acte contesté

A A’haron Chel Pessa’h 5734-1974, le Rabbi dit :

« L’emprisonnement insuffla une vigueur particulière à l’étude de la ‘Hassidout. Ceci peut être comparé à un acte officiel dont la valeur est contestée. Lorsque, par la suite, celui-ci est certifié par le tribunal, il reçoit une force particulière, car, même s’il a été mis en cause, il est clair, désormais, qu’il ne peut plus l’être, qu’il restera toujours valable, de sorte que sa qualité résulte effectivement de la contestation.

Il en est de même pour le 19 Kislev. Avant l’emprisonnement, la ‘Hassidout était déjà connue. Puis, l’Admour Hazaken fut arrêté. Une accusation fut portée devant le Tribunal céleste et, en conséquence, également ici-bas. Par la suite, la diffusion des sources de la ‘Hassidout put donc être beaucoup plus forte. »

 

Diffusion grâce à l’emprisonnement

Dans le Séfer Ha Si’hot Torat Chalom, page 26, le Rabbi Rachab explique :

« Quand l’Admour Hazaken revint de Pétersburg, la ‘Hassidout reçut une dimension profonde. En effet, on écrase une olive pour que celle-ci donne l’huile. De même, les accusations et l’emprisonnement avaient révélé cette dimension profonde ».

A ce sujet, le Rabbi précise (Séfer Ha Maamarim Meloukat, tome 1, page
416) :

« L’ajout obtenu de cette façon fut sans aucune commune mesure avec ce que l’on possédait au préalable. De ce fait, il est précisé que l’olive écrasé ‘donne l’huile’ et l’on sait que ‘quiconque donne le fait avec largesse’. »

Le Rabbi Rachab dit encore (Séfer Ha Si’hot Torat Chalom, page 112) :

« Je considère que la diffusion des sources a essentiellement commencé après Pétersburg, car c’est là que l’Admour Hazaken vit le Baal Chem Tov. »

Le Rabbi explique (Séfer Itvaadouyot 5745-1984, tome 2, page 845) :

« L’emprisonnement et la libération par les autorités, ici-bas, furent, comme on le sait la conséquence d’événements similaires qui se déroulèrent là-haut.

L’Admour Hazaken fut emprisonné parce que l’on se demandait, là-haut, si l’on pouvait, si l’on avait le droit de diffuser l’enseignement profond de la Torah. Et, le Rabbi fut arrêté, dans ce monde, précisément parce que le Tribunal céleste avait formulé cette interrogation.

Par la suite, le Tribunal céleste prit la décision que l’on avait non seulement le droit, mais aussi le devoir de diffuser ces connaissances, bien plus qu’il fallait en diffuser les sources à l’extérieur, sans se demander si celui qui les recevait était apte à les intégrer ou non.

Grâce aux souffrances de l’exil, aux épreuves que les Juifs avaient surmontées jusqu’à cette époque-là, tous étaient aptes à étudier les sources de la Torah, en plus du Talmud et des écrits des Décisionnaires. »

Le 19 Kislev 5730-1969, le Rabbi dit encore :

« Il fallut avoir recours à un emprisonnement, même si, déjà avant celui-ci, les Juifs faisaient don d’eux mêmes pour étudier la ‘Hassidout. De fait, ils sont coutumiers de tels sacrifices. Ainsi, ils reçurent la Torah grâce à l’abnégation dont ils furent preuve en Egypte et qui leur permit, en outre, de quitter ce pays. Puis, la Torah leur fut donnée avec largesse et, quand ils entrèrent en Erets Israël, ils en pratiquèrent les Mitsvot également avec largesse.

Il en fut de même pour la ‘Hassidout. D.ieu voulut la donner pleinement, avec toute sa profondeur et toute sa largesse, la révéler jusqu’à l’extérieur. Les autorités du pays devaient donc décider la libération de l’Admour Hazaken, reconnaître que les Juifs étaient en droit d’accepter cette conception de la Torah. Un non Juif devait également pouvoir comprendre tout cela. »

Le Séfer Ha Maamarim Meloukat, tome 1, page 396, dit :

« C’est précisément pour cette raison que l’Admour Hazaken fut incarcéré pendant cinquante trois jours, valeur numérique du mot Gan, jardin.

Car c’est bien grâce à cela que, par la suite, il fut possible de diffuser les sources de la ‘Hassidout dans ce monde matériel, qui est le jardin du Saint béni soit-Il. »

Le Chabbat Parchat Vaychla’h 5733-1972, le Rabbi expliqua :

« Il y eut un miracle, le 19 Kislev, parce que la situation, dans un premier temps, était plus basse que la nature. Il fallut donc avoir recours aux voies surnaturelles.

Commentant le verset ‘C’est un moment de détresse pour Yaakov et de lui, il sera sauvé’, le Baal Chem Tov souligne que la détresse elle-même, la situation la plus basse, conduit vers le sommet le plus élevé.

C’est pour cela qu’après la libération, la diffusion des sources prit des proportions nouvelles. Et, cet enseignement permet de répondre à la question de ceux qui se demandent pourquoi, dans la mesure où l’on attend d’eux de diffuser les sources, des obstacles se dressent devant eux, lors de cette diffusion. En effet, le 19 Kislev montre que l’élévation la plus grande est celle qui fait suite à la chute. »

 

Les discours ultérieurs

Le Rabbi Rachab explique, dans le Séfer Ha Si’hot Torat Chalom, page 26 :

« Les ‘Hassidim savaient qu’avant Pétersburg, avant l’emprisonnement et la libération, la ‘Hassidout de l’Admour Hazaken faisait brûler le monde, car elle se limitait à entourer les concepts. Or, par nature, ce qui ne fait qu’entourer brûle. Nul ne pouvait alors entendre son enseignement et rester ce qu’il était au préalable.

Puis, après Pétersburg, tout fut différent. Car, après sa libération, il introduisit la ‘Hassidout dans la dimension intérieure. »

Le Rabbi Rayats donne, à ce sujet, une explication légèrement différente, dans le Likouteï Dibbourim, page 28. Et, le Chabbat Parchat Chemot 5737- 1976, le Rabbi précise :

« Alors, commença la diffusion des sources et c’est pour cela qu’après la libération du 19 Kislev, les discours ‘hassidiques de l’Admour Hazaken purent être intégrés en soi, mieux compris. »

Le Rabbi Rachab dit encore (Séfer Ha Maamarim 5679-1919, additifs) :

« Le Baal Chem Tov vint révéler l’enseignement profond de la Torah, mais il ne fit pas en sorte qu’on la comprenne pleinement et l’on sait que le Maguid de Mézéritch, avant de la commenter, disait toujours : ‘Venez écouter les secrets de la Torah !’.

Le monde n’était pas encore capable de contenir un dévoilement aussi élevé. Le service de D.ieu était, à l’époque, particulièrement haut. Pour autant, l’essence de la Torah n’était pas encore dévoilée. L’expression rationnelle de la ‘Hassidout est l’œuvre de l’Admour Hazaken et, grâce à lui, cette essence devint perceptible. »

 

La source

Le 19 Kislev 5715-1954, le Rabbi expliqua :

« Une source contient de l’eau, mais cette eau vive n’a pas d’existence indépendante. Elle est partie intégrante de la source, jusque dans la moindre goutte qui la constitue.

L’eau fait allusion à la Torah, qui a une partie révélée et une dimension profonde, tout comme on distingue l’eau qui sort de la source et reçoit une existence propre de celle qui reste dans la source et en est une partie.

La partie révélée de la Torah reçut d’emblée une formulation logique, appliquée aux préoccupations de ce monde. Elle fait même état de mensonges et, de ce point de vue, elle a effectivement quitté la source. La dimension profonde de la Torah, par contre, se trouve toujours dans la source, dont elle reste une partie.

C’est pour cela que les sources doivent être diffusées à l’extérieur. Leur eau, proche de son origine, conserve la qualité de la soumission. Elle peut donc, sans crainte, se rendre à l’extérieur. Elle y reste la source elle-même et n’a pas d’autre motivation que de mettre en pratique la Volonté de D.ieu, dans l’espace et dans le temps, d’illuminer par ‘la bougie (qui) est une Mitsva et la Torah (qui) est une lumière’.

C’est de cette façon que l’on se prépare à la venue du Machia’h, lorsque ‘tous Le serviront d’une seule épaule’. »

 

La diffusion

Le 19 Kislev 5735-1974, le Rabbi dit :

« Un Juif peut se trouver ‘à l’extérieur’. Certes, la Torah plaide sa cause, mais l’on ne peut ne trouver aucun élément permettant de justifier qu’il soit à l’intérieur. Or, la Torah et les Mitsvot doivent pouvoir lui parvenir également. Plus encore, on les lui donnera telles qu’elles se trouvent dans la source, dans l’essence de l’âme.

Comment obtenir un tel résultat ? Grâce à la diffusion, qui doit être menée avec une grande force, de la manière la plus large. »

Le 11 Nissan 5737-1977, le Rabbi poursuivit :

« La diffusion consiste, avant tout, à étudier et à propager avec force. Et, l’on ne peut se contenter d’apporter à l’autre un verre d’eau provenant de la source, ni même un fleuve relié à la source. On ne peut lui offrir la puissance de ce fleuve tout en conservant la source pour soi-même. C’est, à proprement parler, la source qui doit se trouver à l’extérieur.

Bien plus, il ne suffit pas de placer cette source à quatre coudées de soi-même, ou même dans toute la ville, dans tout le pays. Il faut l’envoyer à l’étranger, jusqu’à l’extérieur le plus éloigné. Là, les sources elles-mêmes participeront à cette diffusion. »

Et, le Likouteï Si’hot, tome 30, page 292, précise :

« Il est dit que les sources doivent se diffuser à l’extérieur. Cela veut dire que la voie de la ‘Hassidout ‘Habad est la compréhension et la rationalisation de tous les concepts ‘hassidiques. »

L’effet de la diffusion

Dans le Séfer Ha Maamarim Meloukat, tome 6, page 72, le Rabbi explique :

« Il ne suffit pas de placer l’eau vive à l’extérieur. Les sources elles-mêmes doivent s’y trouver. De la sorte, on peut mettre en évidence la nature profonde de l’extérieur et s’apercevoir qu’il est, en réalité, lui-même une source.

La diffusion des sources à l’extérieur commença le 19 Kislev parce qu’une Lumière céleste transcendant l’enchaînement des mondes, à l’image de l’huile qui ne se confond pas aux autres liquides, se révéla alors. De ce fait, la diffusion put commencer après la libération et la source se plaça en tout endroit, tout comme l’huile imbibe toute chose. »

Et, le Séfer Ha Maamarim Meloukat, tome 1, page 416, dit aussi :

« On peut comprendre l’importance de la révélation qui résulta de l’emprisonnement si l’on sait que l’Admour Hazaken l’accepta de son plein gré. En effet, un Juste est maître de tout événement physique qui lui arrive. Chaque événement de sa vie doit donc recevoir son accord.

L’Admour Hazaken accepta la prison, malgré les souffrances qu’il en conçut, l’impossibilité d’enseigner la ‘Hassidout pendant son incarcération. On peut en déduire l’importance de diffuser les sources à l’extérieur, comme il put le faire après sa libération. Car c’est bien cette diffusion qui justifia l’emprisonnement. »

Dans une lettre (Iguerot Kodech, tome 10, page 304), le Rabbi Rayats ajoute :

« En ce jour, prêtez attention à ce qui est le besoin du moment, la diffusion de l’enseignement de la ‘Hassidout dans tous les cercles de nos frères, les enfants d’Israël.

L’étude de la ‘Hassidout n’est pas le fait d’un groupe. L’obligation en incombe à tous les Juifs, en général et aux érudits de la Torah, en particulier. »

 

La soumission

Le 19 Kislev 5723-1962, le Rabbi dit :

« Chacun s’efforcera de diffuser les sources de la ‘Hassidout auprès des autres.

Pour mener à bien une telle mission, il faut soi même être profondément soumis. C’est seulement dans ce cas que s’accomplissent les termes du verset : ‘Comme le visage se reflète dans l’eau, le cœur de l’homme se reflète dans celui de son prochain’. »

 

L’extérieur de l’homme

Le Séfer Itvaadouyot 5744-1893, tome 2, page 601, rapporte :

« En enseignant la ‘Hassidout, surtout après la libération du 19 Kislev, l’Admour Hazaken introduisit un fait nouveau en permettant que les sources en soient diffusées à l’extérieur.

Ceci est vrai pour l’extérieur, au sens littéral, mais aussi pour l’extérieur de la personne qui étudie la ‘Hassidout. De cette façon, la ‘Hassidout sera clairement comprise, appliquée à l’action concrète. Elle pénétrera toutes les forces de l’âme, de l’intellect à la force d’action. »

 

Unité d’Israël

Le 19 Kislev 5726-1965, le Rabbi expliqua :

« Après sa libération, l’Admour Hazaken s’efforça que tout soit pacifique, que tous les Juifs s’unissent dans un même but, ‘accomplir Ta Volonté d’un cœur entier’, grâce à la lumière et à la vitalité de la dimension profonde de la Torah.

Pour cela, il fallait convaincre d’autres personnes, se rapprocher d’elles, accomplir de plus en plus fortement les termes de la mission confiée par D.ieu, celle de diffuser les sources à l’extérieur, jusqu’à parvenir au sommet de la perfection, la période du Machia’h. »

 

Révélation de la source

Le Chabbat Parchat Vayéchev 5730, 1969, le Rabbi souligna :

« C’est le 19 Kislev que ‘Il a libéré mon âme dans la paix’. Il faut donc diffuser les sources à l’extérieur, en sorte que celles-ci parviennent en tout endroit, car c’est bien la le sens de cette paix, supprimant les différences, réalisant l’union.

Bien plus, c’est en l’occurrence la source qui se révèle et celle-ci ne connaît pas la limite. Elle confère la pureté, par quarante Séa d’eau ou bien avec une seule goutte, de manière totalement identique. Et, cette absence de limite se marque également dans le temps, puisque l’on peut étudier la ‘Hassidout à n’importe quel moment de la semaine.

C’est la raison pour laquelle nos maîtres, en général et mon beau-père, le Rabbi, chef de notre génération, en particulier, demandèrent de diffuser les sources de manière pacifique. Tel fut précisément l’apport du 19 Kislev. »

 

L’enseignement pour le 19 Kislev

Le Séfer Ha Itvaadouyot 5743-1982, tome 1, page 559 dit :

« Chaque année, quand revient le 19 Kislev, on doit éveiller en soi une motivation particulière, intensifier la diffusion des sources à l’extérieur. Bien plus, cet ajout doit être une ‘délivrance’ par rapport à la situation antérieure, à la manière dont ont diffusait ces sources avant le 19 Kislev.

En d’autres termes, la différence entre la diffusion précédant le 19 Kislev est celle qui la suit, chaque année, est comparable au passage de l’emprisonnement à l’état d’homme libre, comme ce fut le cas la première fois. »

Le Séfer Ha Maamarim Meloukat, tome 6, page 56, explique encore :

« La diffusion des sources de la ‘Hassidout consiste à les conduire jusqu’au point le plus extérieur que l’on puisse imaginer, afin que leur profondeur s’y révèle pleinement.

C’est précisément de cette manière que cette diffusion des sources provoquera la venue du roi Machia’h, qui, lui aussi, révélera le stade le plus élevé jusqu’au point le plus bas. »