Chabad.org, traduit par Hassidout.org

 

Bien que les murs du ghetto vénitien n’existent plus depuis 1797 – lorsque Napoléon les a démolis et a mis fin à la séparation du ghetto de la ville – une présence juive y est encore fortement ressentie, 500 ans après sa création.

Établi par le doge Leonardo Loredan le 29 mars 1516, le ghetto juif de Venise – où les Juifs ont été contraints de vivre sous la République de Venise – était l’un des premiers endroits au monde où des citoyens étaient séquestrés de force à cause de leur religion.

« La vie juive du ghetto de Venise a eu un impact très profond sur la vie juive et ce jusqu’à aujourd’hui, avec son aspect positif et son aspect négatif », dit le Rav Eli Brackman, directeur de la « Oxford Habad Society ». « La liberté et la protection que Venise offrit aux Juifs au XVIe siècle, alors que d’autres pays, comme l’Espagne en 1492, expulsaient ses juifs, donnèrent naissance à une vie juive et à des érudits uniques en Europe. Cela se reflète dans la publication de nombreux ouvrages hébraïques à cette époque, dont beaucoup sont au cœur de l’etude Toranique d’aujourd’hui. »

« L’aspect négatif », explique-t-il, « Ce premier ghetto a eu un impact durable et a jeté le modèle, d’une certaine manière, sur les événements tragiques du 20ème siècle. Cependant l’histoire du guetto continue d’être d’un grand intérêt et une inspiration pour les gens dans le monde entier. « 

Pour célébrer ce 500ème anniversaire, la « Oxford Habad Society », en Angleterre, a organisé un séminaire d’études juives intitulé «500 ans du ghetto juif à Venise» au « Slager Jewish Student Center » d’Oxford.

Au programme, le Dr. Stefania Silvestri, camarade de l’Université de Manchester, a relaté en détails l’histoire du ghetto, de la culture et plus particulièrement de la vie des femmes qui vivait là-bas. le Rav Eli Brackman présenta Simone Luzzatto et les disputes juridiques juives dans le ghetto. Pauline Malkiel, bibliothécaire de la Bibliothèque Valmadonna, a parlé des différentes édition hébraïque dans le ghetto. Le Dr. Naftali Loewenthal, professeur à l’University College de Londres, a fait un lien entre les enseignements de Rabbi Moshe Haim Luzzato et de Rabbi Schneur Zalman de Liadi. Et le Dr. Israel Sandman, expert en philosophie juive médiévale à l’University College de Londres, a exposé la vie intellectuelle juive dans l’Italie médiévale avant les ghettos en mettant l’accent sur les manuscrits.

La présentation du Dr. Naftali Loewenthal, mettant l’accent sur l’interaction du hassidisme et des juifs dans l’Italie de la Renaissance, était particulièrement captivante.

« La Hassidout ne peut pas être considérée isolément des événements historiques juifs pendant le 16ème et le 17ème siècle d’autres parties de l’Europe », affirma le Rav Eli Brackman.

Bien que le 500ème anniversaire ne soit pas quelque chose à célébrer mais à commémorer, ce séminaire d’Oxford Habad Society vise à améliorer la compréhension et l’appréciation de la communauté juive vénitienne.

Malgré le fait que la ville n’abrite aujourd’hui qu’entre 450 et 500 juifs, bien moins que les 5000 habitants au 17ème siècle, elle reste culturellement et spirituellement très active. La communauté possède cinq synagogues et un Beth Habad prospère, située dans le ghetto. Le Beth Habad gère une Yechiva, un restaurant et un centre touristique. Il propose des repas de Chabbat, des plats à emporter Cacher et fournit une mine d’informations pour les résidents et les touristes.