Avec le contexte actuel, croyants comme non croyants sont confrontés à d’intenses peurs et de prises de panique. Chacun assiste impuissant à une hécatombe mondiale, et tout le monde se demande, qu’en sera t-il de ma famille, de moi, de mes proches et du futur ? Les médias n’aident en rien, ils nous noient sous une vague d’informations négatives.
En même temps quoi de plus normal que de produire du sensationnel et un climat de terreur pour multiplier les vues, leur visibilité étant leur gagne-pain. Et ce, sans jamais avoir l’honnêteté de mettre les données réelles en perspective (que dirons nous du Coronavirus, duquel 99% des gens guérissent, contre les 70.000 morts du tabagisme en 2019 en France, et des autres 70.000 morts qui le seront en 2020?).
Grace à D.ieu les princes de Habad, les Rebbeim, nous ont donné les clés pour déraciner toutes les peurs du quotidien , dans toutes les situations possibles et inimaginables. Ce texte s’affaire à vous proposer la pensée de la hassidout habad et n’a qu’un but : vous rassurer. Et si malgré tous les arguments, la peur persiste, il faudra traiter cette peur irrationnelle, dénuée de raisons, par un travail quotidien de méditations et surtout s’abstenir de se gaver d’informations anxiogènes. Vous gagnerez la tranquillité d’esprit, et surtout cultiver une peur irrationnelle, c’est souffrir deux fois : une fois dans l’attente de l’événement , et une fois pendant l’événement (s’il arrive, A D.ieu ne plaise)
Traitons la plaie en profondeur : D’où vient la peur ? La peur est le produit de deux choses : le manque d’information et le manque de contrôle d’une situation.
Toute personne a fondamentalement peur de l’inconnu. L’instabilité que procure ce qui est inconnu est une source de stress. Et ce stress est bien légitime, c’est ce qui permet à l’homme de survivre dans un environnement, condamné à évoluer et à se transformer.
D.ieu en a fait ainsi, car l’homme lui-même est condamné à évoluer, à se bonifier et à construire par des interactions toujours plus dynamiques dans l’environnement dans lequel il évolue. Ces angoisses sont donc 100% légitimes.
Ce qui l’est un peu moins, c’est lorsque l’homme connaît une panique exacerbée de cette situation, qui le paralyse dans ses activités quotidiennes, alors que le but premier de cette situation était de le faire grandir.
Voyons ce que dit l’admour hazaken : האיך יעלה על דעתו כי רע לו (…) רק מפני שאינו מושג, לכן נדמה לו רע או יסורים Traduction : « Comment cela lui viendrait en tête (que la situation à laquelle il fait face est mauvaise) … Il en est ainsi , uniquement car il ne saisit pas (ce que recèle la situation). C’est pourquoi l’inconnu (de la situation et du futur) lui paraît mauvais, le fait souffrir »
Toute personne croyante ou non, se doit de relativiser. Sa peur ne repose sur rien, elle ne provient que de l’inconnu des éventualités dans le futur . Etre apeuré du futur, c’est gâché son présent et en même temps perdre toutes les bonnes perspectives que le futur lui réserve. Une infinité de possibilité s’offre à lui , alors pourquoi angoisser plutôt que de penser positivement? De plus, l’homme aurait t-il ne serait-ce que l’ombre d’un choix ? Nullement. Alors pourquoi angoisser ?
L’admour hazaken continue : אבל באמת, אין רע יורד מלמעלה, והכל טוב « Mais en réalité, aucun mal ne descend d’en haut (D.ieu agit toujours dans l’intérêt de ses créatures étant la Source du bien), toutes Ses actions sont bonnes.» Ce même D.ieu qui nous a donné la vie, la possibilité de grandir, d’aimer, de respirer, de construire, de se marier, d’avoir des enfants de profiter des petites comme des grandes choses, d’aider, de vieillir en bonne santé, c’est Lui même qui est à l’initiative de la situation inédite dans laquelle nous sommes. Il n’existe pas une chose dans ce monde qui n’est pas reçu l’aval et le consentement de D.ieu pour se produire.
Alors pourquoi s’inquiéter lorsque l’on sait qu’un gardien bienveillant veille sur le monde constamment ? Et si l’homme s’obstine à croire que cela est mauvais, il n’est plus objectif, car il réduit sa vision à celle d’un humain, par définition limitée dans sa prise en compte de tous les facteurs de la vie.
Un humain pourrait-il saisir tous les facteurs qui génèrent ce monde-ci, avec ses milliards de milliards de causes et de détails , alors qu’il ne souvient même plus de ce qu’il a mangé deux jours auparavant ?
En résumé : l’inconnu dont nous avons peur n’est que l’expression du Créateur du monde qui nous a tout donné et qui nous a porté depuis notre naissance. Alors pourquoi s’inquiéter ?
2) Cette raison nous mène au deuxième levier de la peur : la croyance illusoire que l’on maitrise tout. On l’a dit, l’homme déteste l’instabilité , c’est pourquoi il a développé un mécanisme de défense : Nier le danger de la réalité en pensant qu’il a un contrôle dessus. Cette illusion de contrôle est encore plus renforcée par notre mode de vie sédentaire occidentale du 21è siècle, rythmée par notre routine : Métro-Boulot-(Synagogue)-Dodo .
Tout est programmé, tout est maîtrisé. Or que voit-on ? Lorsque l’illusion s’effondre, et c’est bien le cas aujourd’hui, cela procure à l’homme une panique vertigineuse. L’extérieur devient hostile, une ambiance d’insécurité s’empare des lieux publics et des sphères privées. Plus d’économie, plus de système boursier, plus de routine, plus de travail, plus de transports. Bref plus de repères. Donc lorsqu’une personne s’obstine à penser qu’elle maîtrise sa réalité, elle se ment à elle-même, et exclut D.ieu de sa vie et de ses projets .
Ce déchirement entre la réalité souhaitée (vu comme un îlot de tranquillité) et la situation telle qu’elle est ne procurera que du soucis, de l’inquiétude et de la douleur. Sauf si chacun se met à travailler sur sa vision de la réalité. L’homme peut adopter les bonnes lunettes et changer son rapport à la réalité. Alors voilà le conseil : lâcher prise. Se décharger de son fardeau comme le dit le Hovot Halevavot, se décharger de son stress, de ses peurs et de toutes les incertitudes que lui réserve l’avenir.
C’est à ce moment là qu’une personne, religieuse ou non , devient croyante. C’est lorsqu’elle renonce à sa perception biaisée de la réalité, abandonne sa volonté de maîtriser son environnement et se laisse bercer par la réalité que D.ieu lui propose. C’est à ce titre que nous disons tous les matins : רַבּוֹת מַחֲשָׁבוֹת בְּלֶב-אִישׁ; וַעֲצַת יְהוָה, הִיא תָקוּם « Nombreuses sont les pensées dans le coeur de l’homme, mais seuls les plans d’Hachem s’accomplissent »
Ainsi en agissant comme cela, la hassidout affirme que chacun fera de son coeur non plus un autel pour les idoles (penser maîtriser sa réalité , c’est se prendre pour D.ieu) mais un autel pour louer D.ieu et toutes ses volontés dans ce monde. Car oui, il faut le rappeler : Chaque millimètre dans ce monde, et tout ce qui s’y passe, est l’expression de Sa volonté.
Pour finir avec une parole de l’admour Haemtsaï, en espèrant qu’elle aura un effet positif dans le coeur de chacun des lecteurs : « Celui qui ne met pas sa crainte au service de D.ieu, la mettra inéluctablement au service de ses ennemis (c’est à dire de ses plus grandes peurs) »
Chacun possède un capital journalier de confiance , de crainte et d’amour. Efforçons-nous, chaque jour, de les investir dans la valeur la plus sûre que les hommes aient connu depuis la nuit des temps : Le seul Maître à bord , D.ieu lui même. L’issue n’est certes pas dans nos mains, mais les bonnes réactions à mettre en place face à cette situation le sont : efforçons-nous de cultiver la confiance en D.ieu par la joie tangible (dansez, chantez , remerciez, pensez bien) et de méditer au fait que tout ce qui arrive dans ce monde a été validé en amont par Lui.
Et si chacun pense positif et est farouchement convaincu que tout ira bien, comment D.ieu pourrait-Il se permettre de nous décevoir ? (Voir Likoutei Sihot hélek 36, paracha chemot) Cela fait 5780 ans qu’Il nous porte, notre existence présente en est la preuve, ce n’est pas aujourd’hui que cela va changer.
Un bon mois de la Gueoula, Pessah Cacher Vesamea’h. En nous souhaitant à tous, de tout coeur, de sortir de l’étroitesse morale, spirituelle et matérielle que la situation nous impose. Et que l’on puisse chacun accueillir le Machia’h au plus vite, en bonne santé. Basé sur : Tanya Igueret hakodech lettre 11, Chaar hatechouva Admour haemtsaï, Likoutei sihot helek 36 chemot, inspiré de Chaar Yihoud Véhaémouna chapitre 1-7