Shvicha, Eliyahou
La fête de Pourim est pour moi un jour très spécial, j’ai eu le mérite d’être auprès du Rabbi. J’étais certes un bébé, âgé de 7 mois seulement et je ne m’en souviens évidemment pas, mais j’ai beaucoup entendu les souvenirs de mes parents de ce Pourim exaltant, j’ai acquis auprès de JEM les extraits vidéo des distributions de dollars et de l’audience générale à laquelle j’ai eu le mérite de participer, et j’ai eu le privilège d’écouter les enregistrements des discours sacrés prononcés alors pendant les jours de semaine. Je vais présenter ici ces impressions et souvenirs.
Mois d’Adar II 5749, nous sommes partis chez le Rabbi depuis la Terre Sainte, mes parents et moi. Nous sommes restés deux semaines auprès du Rabbi, deux semaines pleines d’expériences spirituelles. Distributions de dollars, discours et Farbrenguen les Chabbat, pièces que le Rabbi m’a données plusieurs fois, audiences pour les visiteurs, et bien sûr la fête de Pourim.
À notre arrivée, le Rabbi priait encore dans la maison du RaShag (Rabbi Shemaryahu Gurary), son beau-frère, comme le Rabbi avait l’habitude de faire depuis son décès le 6 Adar I. Ce n’est que pour la prière de Minha du jeûne d’Esther, veille de Pourim, que le Rabbi est revenu prier au 770 en bas, et c’est ainsi que cela est resté.
Pourim 5749-1989, tout le monde pensait qu’il y aurait un rassemblement un jour de semaine, car c’était la première fête après la fin de l’année de deuil pour la Rebbetzin Haya Mouchka, puis on a appris que le Rabbi ne ferait pas de Farbrenguen. Les émissaires du monde entier ont écrit au Rabbi un Pan (note de demande) pour qu’il y ait un Farbrenguen à Pourim, mais le Rabbi a répondu qu’il y aurait un discours, pas un Farbrenguen.
Après Minha, le Rabbi a prononcé un discours très particulier, sur les commandements de Pourim en général. Le Rabbi a expliqué le verset « Les Juifs eurent la lumière, la joie, l’allégresse et l’honneur », chaque élément séparément, et après le discours, le Rabbi a distribué des dollars.
L’ambiance était encore ordinaire. Mais ce qui s’est passé ensuite était très particulier. Nous sommes allés au repas de Pourim chez le Rav Moshe Kotlarsky, l’atmosphère était spéciale, beaucoup de bienfaiteurs proches de lui sont venus, et il a placé un jeune homme marié à côté de chaque bienfaiteur, et une femme à côté de chaque épouse de bienfaiteur. Ainsi, mes parents étaient assis et conversaient quand soudain, une alerte.
Quand il y a une alerte à Crown Heights, cela signifie que le Rabbi va donner un discours ou distribuer des dollars de façon inattendue.
Tout le repas s’est dispersé en un instant, nous avons tous couru vers le 770, ma mère courait tout en fermant la fermeture éclair de mon manteau sur moi, petit, et nous sommes arrivés au 770. Le Rabbi a prononcé un discours très spécial.
Le Rabbi a parlé dans son discours du fait que même à la fin de Pourim, on peut encore compléter la joie de Pourim, car il y a des endroits comme Jérusalem, qui est l’endroit le plus essentiel et complet au monde, où Pourim ne fait que commencer, et cela agit sur le monde entier. Aussi parce que dans les questions de sainteté, la nuit suit le jour, et donc nous devons faire la joie jusqu’à ne plus savoir, au-delà de toute mesure et limite, littéralement, ne pas s’acquitter de l’obligation en dormant, mais se réjouir littéralement sans chercher de permissions.
Et le Rabbi a ajouté que celui qui accomplit ainsi le commandement, heureux est son sort et grande est sa vertu, et puissent les gens le voir et faire de même.
En un instant, l’ambiance est devenue exaltée et si joyeuse.
Après le discours, le Rabbi a distribué des dollars, wow, quelle distribution inoubliable ce fut.
Le Rabbi distribuait tout en illuminant son visage pour tous, avec un si large sourire. C’était un plaisir de voir cela.
Quand je suis passé devant le Rabbi, dans les bras de ma mère, le Rabbi nous a donné, à elle et à moi, des dollars et nous a souri d’un sourire si large, et a continué à nous accompagner de son sourire jusqu’à ce que nous passions et sortions du chemin. Nous avons la vidéo de cela, et c’est simplement émouvant de voir la quantité de ‘visages rayonnants’ que le Rabbi a alors accordés à tous. C’était spécial et inhabituel.
Mes parents sont retournés au rassemblement du repas de Pourim avec une joie immense.
À propos d’un autre moment personnel que nous avons eu avec le Rabbi, ma mère a raconté dans sa chronique dans le supplément pour filles du magazine Kfar Habad:
« Plusieurs fois durant ces deux semaines, je me suis tenue avec mon petit fils à côté de moi, et avec d’autres femmes, nous nous tenions dans la salle d’entrée du 770, entre le bureau du Rabbi et le secrétariat, attendant que le Rabbi sorte pour la prière et distribue des pièces de Tsédaka aux enfants. Le Rabbi s’arrêtait devant chaque enfant et donnait à chaque enfant dans sa petite main ».
« J’étais prête, et chaque fois que le Rabbi donnait à mon fils, je prenais la pièce, la mettais dans le petit compartiment de mon porte-monnaie, puis je prenais une autre pièce et la donnais à mon fils pour qu’il la donne à la Tsédaka ».
« Mais une fois, c’était différent. Le Rabbi a donné une pièce à mon fils, et a continué d’attendre en le regardant. J’ai pris la pièce que j’avais reçue du Rabbi et j’allais la mettre dans mon porte-monnaie comme toujours, mais le Rabbi a fait signe de sa main de mettre cette pièce dans la boîte de Tsédaka fixée au mur du 770 entre le secrétariat et la petite Shoul.
« Je n’ai pas compris au début l’intention du Rabbi, et le Rabbi le regarde et fait signe à nouveau. Maintenant j’ai compris, il m’était difficile de renoncer à la pièce du Rabbi et j’ai cherché rapidement une pièce de rechange à donner à mon fils pour qu’il la mette, mais je n’en ai pas trouvé. Le Rabbi a continué d’attendre et a fait signe de sa main sacrée pour la troisième fois de mettre la pièce. Les femmes derrière étaient déjà stressées, mais le Rabbi avait pour nous tout le temps du monde. Tout cela a pris quelques secondes mais semblait une éternité.
« Bien sûr, je n’ai plus attendu, le temps sacré du Rabbi est plus sacré que tout, j’ai pris la main de mon fils bébé et il a mis la pièce dans la boîte de Tsédaka.
« Le Rabbi voulait voir comment le bébé donne la Tsédaka. Le Rabbi a continué et a distribué à tout le monde. Au début, il m’était difficile d’avoir manqué une pièce de monaie sacrée du Rabbi parce que je n’étais pas prête avec une pièce de monaie de rechange immédiatement, mais au fil des années, j’en ai tiré un message énorme. Le Rabbi nous enseigne, non seulement à ne négliger aucun enfant, le Rabbi nous enseigne aussi à ne pas négliger le temps, à ne pas repousser un commandement, à accomplir le commandement le plus rapidement possible, ‘ne laisse pas passer un commandement qui se présente à toi’, il est possible de donner la Tsédaka plus tard, et il est possible de donner maintenant – nous devons donner maintenant.
Quand Mordehaï le Juif a demandé à la reine Esther d’aller voir le roi Assuérus, elle lui dit: ‘Et moi, je n’ai pas été appelée à venir chez le roi depuis trente jours’. Les commentateurs expliquent qu’Esther a argumenté auprès de Mordehaï: ‘Quelle est l’urgence, puisque la date d’exécution du décret est dans presque un an, il ne m’a pas appelée depuis un mois, mais il va sûrement m’appeler, ce n’est pas urgent, on peut attendre un peu.’ Mais Mordehaï lui répond ‘Qui sait’, aujourd’hui tu peux accomplir le commandement, tu es reine, qui sait si demain tu le pourras et ce que tu seras demain? Nous ne devons pas reporter une bonne action, si tu as la possibilité de faire, fais maintenant, pas demain ni plus tard.
Ne négliger aucune personne, et ne négliger aucune bonne action.
C’est ainsi que nous éclairerons le monde et le préparerons pour la rédemption.