Une exposition exceptionnelle dédiée à William Brui, artiste de renommée internationale et père de Yaacov Brui « Coco Russe », bien connu des anciens du Beth Loubavitch des années 80, ouvrira ses portes le 22 janvier 2025 au Centre Européen du Judaïsme de Paris. Cette rétrospective retrace le parcours fascinant d’un artiste qui a traversé le XXe siècle, de Léningrad à Paris, en passant par Kfar Habad, mêlant dans son œuvre spiritualité hassidique et modernité artistique.

 

Le Centre Européen du Judaïsme accueillera, à partir du 22 janvier 2025, une exposition exceptionnelle dédiée à l’œuvre de William Brui (le père de Yaacov Brui « Coco russe », qui a fréquenté le Beth Loubavitch pendant les annees 80), figure marquante de l’art contemporain dont le parcours unique entre Orient et Occident continue d’interroger les liens entre spiritualité et création artistique.

Le vernissage, prévu le mercredi 22 janvier à 19h, ouvrira deux mois d’exposition dans ce lieu emblématique du judaïsme parisien, situé au 10 Place de Jérusalem dans le 17e arrondissement. Cette rétrospective promet d’éclairer d’un jour nouveau le travail d’un artiste dont l’histoire personnelle résonne avec les grands bouleversements du XXe siècle.

L’itinéraire de William Brui est jalonné de choix décisifs qui ont façonné son art. En 1970, sa famille et lui s’exilent en Israël, s’établissant à Kfar-Habad, au sein d’une communauté hassidique. Cette immersion dans un monde de stricte observance religieuse marque un tournant dans sa vie d’artiste. Confronté à l’impossibilité de concilier création artistique et vie orthodoxe, il prend la décision de s’installer à Paris en 1971.

Cette arrivée dans la capitale française marque le début d’une période féconde, catalysée par sa rencontre avec Alexandre Lieberman, alors directeur artistique du magazine Vogue. Cette amitié déterminante propulse Brui vers une reconnaissance internationale, période que beaucoup considèrent comme l’apogée de sa carrière.

L’exposition mettra en lumière des œuvres témoignant d’une évolution majeure dans l’approche artistique de Brui. Ses toiles révèlent l’émergence de formes biologiques qui semblent naître spontanément, traduisant une recherche spirituelle profonde. Comme l’artiste l’exprime lui-même : « J’aimerais qu’on regarde mes tableaux non pas pour voir telle influence ou tel message, mais pour entendre les vibrations qui guident le pinceau : sentir l’air, la lumière, la terre. »

Cette démarche artistique singulière, qui transcende la simple représentation pour atteindre une dimension cosmique, trouve un écrin idéal dans les espaces du Centre Européen du Judaïsme. L’exposition sera enrichie par divers événements complémentaires dont la programmation sera annoncée prochainement.

Informations pratiques :
– Vernissage : Mercredi 22 janvier 2025 à 19h
– Lieu : Centre Européen du Judaïsme, 10 Place de Jérusalem, 75017 Paris
– Accès : Métro Porte de Champerret (ligne 3)
– Durée de l’exposition : deux mois

L’exposition promet d’être un événement majeur du calendrier culturel parisien 2025, offrant une occasion unique de découvrir l’œuvre d’un artiste dont le travail conjugue avec brio héritage spirituel et modernité artistique.

 

 

William Brui : Parcours d’un Artiste entre Léningrad et Paris

Né en 1946 à Léningrad, William Brui trace un parcours artistique remarquable qui le mène des rives de la Neva aux grandes institutions culturelles occidentales. Son itinéraire illustre l’histoire d’un talent qui a su transcender les frontières géographiques et culturelles de la Guerre froide.

Formation et Premières Années
Dès son plus jeune âge, Brui manifeste un talent artistique prononcé. De 1953 à 1961, il poursuit sa formation à l’école secondaire tout en entreprenant des études aux Beaux-Arts de Léningrad, posant ainsi les fondations de sa future carrière artistique.

L’Exil et le Nouveau Départ
1970 marque un tournant décisif dans sa vie lorsqu’il obtient l’autorisation de quitter l’URSS pour Israël. Ce premier exil est rapidement suivi d’un second : en 1971, il s’installe à Paris, où sa carrière prend un essor considérable. Cette même année voit ses premières expositions occidentales à la Cité Internationale des Arts à Paris et à la galerie Anton Meyer à Genève.

La Rencontre Décisive
L’année 1971 est également marquée par sa rencontre avec Alex Liberman, directeur artistique du prestigieux magazine Vogue à New York. Cette relation devient déterminante : Liberman, devenu son mécène, lui ouvre les portes du monde artistique new-yorkais.

La Période « Unified Fields » (1973-1977)
Cette période constitue l’apogée de sa reconnaissance institutionnelle. Le Guggenheim Museum acquiert une de ses œuvres, tandis que le Musée de l’Art Contemporain enrichit sa collection de quatre tableaux et du livre « Ex Adverso ». Norton Doch joue un rôle crucial dans la diffusion de son travail en acquérant plus de trente œuvres pour son musée de l’Art russe non officiel et en organisant plusieurs expositions.

La Consécration Française (1977-1978)
La France reconnaît officiellement son talent : la Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques de Paris fait l’acquisition d’un ensemble significatif comprenant trois grandes toiles, trois pastels sur papier, dix dessins et dix gravures sur métal. Le Centre Georges Pompidou complète sa collection avec le livre « Ex Adverso » et une toile de la série « Unified Field ».

L’Ancrage Parisien (1985-2002)
Paris devient son port d’attache définitif. Durant ces années, il développe une œuvre mature qui synthétise ses diverses influences, de son héritage russe à son expérience occidentale.

Cette trajectoire exceptionnelle, des contraintes de l’Union soviétique à la liberté créative de l’Occident, fait de William Brui un témoin privilégié des transformations artistiques de la seconde moitié du XXe siècle. Son œuvre, présente dans les plus grandes collections internationales, témoigne d’une vision artistique qui transcende les frontières géographiques et culturelles.

La prochaine exposition au Centre Européen du Judaïsme permettra de redécouvrir ce parcours unique, où l’excellence artistique dialogue constamment avec l’histoire personnelle et collective.