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Pin’has – Education à la Tsedaka
Source : Likouté Si’hot volume 38, deuxième Si’ha sur Pin’has

1 – Maïmonide sur les devoirs du tuteur (liés aux lois de l’héritage, dans notre Paracha) 

Maïmonide, lois de l’héritage 11, 10-11 : Les tuteurs font pour les orphelins [en bas âge] un Loulav, une
Soucca, des Tsitsit, un Choffar, un Sefer Torah, des Tefillines, des Mezouzot et une Meguila. Telle est la
règle générale : toutes les Mitsvot positives qui impliquent [des dépenses] fixes, qu’elles relèvent de la Torah
ou soient d’ordre rabbinique, on le fait pour les orphelins, bien que ces derniers ne soient astreints à ces
Mitsvot que dans le but de les éduquer. Cependant, les tuteurs ne feront pas d’engagement à la Tsedaka sur
le compte des orphelins, même pour le rachat des prisonniers, car ces Mitsvot n’ont pas de limite.
Une personne qui devient aliénée ou sourde-muette, le tribunal lui impose pour la Tsedaka, si elle en a la
capacité [financière] (car certainement tout homme est intéressé à ce qu’on fasse la Tsedaka avec son argent – Kessef Michné).

Guemara Guittin 52a : Les tuteurs ne feront pas d’engagement, pour les orphelins, sur la Tsedaka, ni sur le
rachât des prisonniers et ni sur toute chose qui n’a pas de limite (car il y a toujours des pauvres, et le patrimoine des
orphelins finira donc par être intégralement dépensé – Rachi).

2 – Analyse : Les montants de la Tsedaka ne sont-ils pas délimités par la Hala’ha ? 

Maïmonide, lois des dons aux pauvres 7, 1-5 : Il est un commandement positif de donner la Tsedaka aux pauvres, selon [les montants] convenables [pour les besoins] du pauvre, si le donneur en a les moyens.
…Si le pauvre se présente et demande ce dont il a besoin mais que le donneur n’a pas les moyens, il lui donne selon ses moyens. Combien ? Un cinquième du patrimoine, c’est la Mitsva de choix ; un dixième du patrimoine, c’est [un comportement] moyen. S’il donne moins, [on considère qu’il a] un mauvais œil.

Likouté Si’hot : En quoi les orphelins sont-ils différents des autres ? Le risque de tout dépenser concerne chacun, mais on n’y prête pas attention car l’obligation concrète de la Tsedaka dépend des moyens de chacun.

3 – Peut-on estimer justement le montant que l’enfant souhaite donner?

Responsa du Ya’abetz 1, 1 : Toute chose qui est liée a un moment fixe et qui est une obligation personnelle – on le fera pour les orphelins. Le cas échéant, tout ce qui dépend de la bénédiction divine, que l’homme a le choix de donner le montant du don, de rajouter pour avoir plus de salaire – on préfèrera attendre que les orphelins grandissent afin qu’ils fassent eux-mêmes cette Mitsva, ce qui est un plus grand mérite que le faire par l’émissaire.
Par ailleurs, la Tsedaka n’est limitée que pour le montant maximal mais pas le montant minimal : les barèmes établis par les Sages ne sont que pour « une Mitsva de choix », l’homme est donc libre d’augmenter ou de réduire le don à sa guise. Or, on ne peut mesurer l’esprit des orphelins pour déterminer combien auraient-ils voulu donner, un petite ou une grande somme. Dans le doute, on ne peut donc sortir cet argent de leur possession.

4 – Développement : Comment éduquer un enfant à la pratique d’une Mitsva ?

Choul’han Arou’h Admour Hazakène, Ora’h ‘Haïm 343, 3 : La mesure de l’éducation pour une Mitsva positive dépend de la vivacité d’esprit et de la connaissance de chaque enfant, dans chaque chose, selon les détails du sujet. Par exemple : un enfant qui sait ce que c’est Chabbat – devra écouter le Kiddouch et la Havdala.

Likouté Si’hot : Les obligations du tuteur lui sont imposées dans le cadre de l’éducation de cet orphelin ; or, les méthodes éducatives imposent de ne pas obliger des enfants à faire une chose dont la nécessité n’est pas délimitée. C’est une notion fondamentale dans l’éducation : il n’y a aucun lieu d’éduquer un enfant à une chose que l’enfant n’est pas en mesure de comprendre, au point de l’étonner. En pareil cas, il est préférable de s’en abstenir et de compter sur le fait qu’une éducation générale dans l’accomplissement de la Torah et des Mitsvot fera en sorte que lorsque cet enfant arrivera à l’âge d’assujettissement des Mitsvot, il réalisera cette Mitsva aussi.

5- Tsedaka de montant un délimiter à enfant un éduquer on-Peut : Explication

Likouté Si’hot : Etant donné que la nécessité de ces Mitsvot n’est pas limitée et que les mesures imposées (un dixième ou un cinquième – et pas plus !) ne sont là que pour éviter au donateur de s’appauvrir – un enfant aura beaucoup de mal à comprendre ce concept : il y a là un pauvre nécessiteux, le don selon les mesures imposées ne suffit pas à combler les besoins, et pourtant on interdit au donateur de gaspiller plus qu’un cinquième de son patrimoine, pour laisser le pauvre dans sa détresse et le captif dans sa captivité ! C’est pourquoi, les Sages disent qu’on n’impose pas la Tsedaka aux orphelins, pour ne pas les embrouiller dans l’ensemble de leur éducation.
On comprend aisément que cela ne s’applique qu’aux orphelins et que cela ne concerne pas les enfants en général (qui n’ont pas de biens personnels), qu’il faudra donc éduquer à donner une pièce à un pauvre etc.

6 – Le lien avec la Hala’ha suivante sur l’attention du « Père de ces orphelins » 

Maïmonide, lois de l’héritage 11, 12 : Bien que le tuteur n’ait pas à rendre compte [de sa gestion], …il doit lui-même faire un compte personnel, être minutieux et prendre garde au Père de ces orphelins [D.ieu] qui chevauche dans les hauteurs célestes, ainsi qu’il est dit (Psaumes 68, 5) : « Exaltez (‘Solou’) Celui qui chevauche dans les hauteurs célestes… le père des orphelins… ». Fin des lois relatives à l’héritage, avec l’aide de D.ieu.

7 – Enseignement : Le but de l’éducation : tracer un « chemin » éternel de Torah ! 

Notes du Rabbi Tsema’h Tsedek, Tehillim 68 : « Exaltez (‘Solou’) Celui qui chevauche dans les hauteurs célestes » signifie : tracer un chemin (« Messila ») à D.ieu afin qu’Il puisse se révéler ici-bas, comme il est écrit : « Nivelez, nivelez, faites une route .. et ce sera un chemin pour le reste de son peuple » (Isaïe 57, 14 ; 11, 16).

Likouté Si’hot : Le rôle du tuteur est d’éduquer les orphelins dans la voie de la Torah et des Mitsvot, pour faire ainsi « des chemins dans leurs cœurs » (Psaumes 84, 6) pour ce qui est relatif à la conduite selon la Torah, afin de faire en sorte que cette conduite devienne le « chemin » tracé pour eux, pour toute leur vie : « éduque le jeune homme selon son chemin, même quand il vieillira il ne s’en écartera point » (Proverbes 22, 6).