Un rapport du NYT allègue que les autorités de Téhéran sont «grandement alarmées» par la capacité d’Israël à frapper des cibles à volonté et craignent un «réseau d’agents».

Le New York Times a révélé le niveau d’embarras et d’appréhension auxquels sont confrontés les responsables à Téhéran à la suite de la série d’assassinats et d’attaques mystérieuses attribuées au Mossad ces derniers mois. Celles-ci comprenaient une série de frappes contre les installations nucléaires, les navires de transport et les convois d’armes de la République islamique, ainsi que les assassinats de hauts responsables du programme nucléaire de l’État, commençant par le meurtre du « cerveau » du plan du pays pour parvenir à une percée nucléaire, Muhsin Fahrizadeh.

Un article publié dans le New York Times révèle à quel point le réseau de renseignement redouté d’Israël a fait naître la peur dans les cercles supérieurs du service de contre-espionnage iranien, qui soupçonnent que l’État juif a peut-être réussi à implanter de nombreux agents dans les endroits les plus sensibles du pays.

Le NYTimes cite le chef du centre stratégique du parlement iranien disant que «l’Iran est devenu un havre d’espionnage», tandis qu’un ancien commandant des Gardiens de la révolution a appelé à une «refonte générale» de l’appareil de sécurité et de renseignement du pays.

Certains législateurs du parlement iranien ont également demandé la démission de hauts responsables de la sécurité et du renseignement à la suite des attaques.

La plus grande crainte en Iran est que les services de renseignement israéliens aient réussi à déployer un vaste réseau d’espions et de collaborateurs anti-régime dont les autorités ne sont pas au courant et que la prochaine frappe pourrait être une surprise totale. La confusion au sein des services de renseignement iraniens a fermenté un environnement dans lequel même des actions qui ne sont pas nécessairement perpétrées par des États ennemis deviennent immédiatement un terrain fertile pour de nombreuses théories du complot et des problèmes de sécurité.

Ce fut le cas avec la mort du commandant adjoint de la Force Qods du Corps des Gardiens de la Révolution iranienne, le général de brigade Mohammed Hejazi , qui a déclaré mort dimanche dernier, 18 avril, selon le CGRI, alléguant une « crise cardiaque » comme la cause de sa mort sans fournir de détails supplémentaires.

À la suite du décès du haut responsable du CGRI, on a immédiatement soupçonné que sa mort soudaine était le résultat d’une autre frappe israélienne. L’article du NYTimes indique qu’un rapport des services de renseignement israéliens de 2019 a qualifié Hajazi de « figure de proue » des efforts du Hezbollah pour obtenir des missiles de précision et le renforcement de l’armée iranienne au Liban.

L’un des points fascinants de l’article rappel le succès du Mossad dans le transfert de dizaines de milliers de documents nucléaires iraniens top-secrets vers Israël. Les journalistes citent un ancien responsable du renseignement israélien qui affirme que pour mener à bien une telle opération, « des agents se rendaient dans la zone du réacteur et créaient de fausses crises telles que des accidents de voiture ou des urgences médicales civiles pour demander de l’aide du personnel de l’établissement» et «identifiaient ainsi les failles du système de sécurité, permettant à d’autres agents de les neutraliser ».

L’article cite également des commentateurs militaires iraniens affirmant que Téhéran a très peur d’entreprendre des opérations de vengeance directe contre l’État juif , qui pourraient déclencher un conflit militaire total, en particulier alors que le pays s’enfonce plus profondément dans une nouvelle vague du coronavirus.