Une épidémie de fièvre du Nil occidental sévit actuellement en Israël, entraînant une augmentation significative des hospitalisations.

 

Cette maladie virale est généralement bénigne, se manifestant par des symptômes grippaux qui disparaissent spontanément. L’incubation dure de 5 à 21 jours (en moyenne 6 jours), et la maladie persiste habituellement de 3 à 6 jours.

Symptômes à surveiller

Les signes caractéristiques incluent fièvre, maux de tête, fatigue, douleurs articulaires et musculaires, conjonctivite, éruptions cutanées, et parfois nausées et diarrhées. Dans de rares cas, des complications graves comme une encéphalite ou une méningite peuvent survenir.

Mode de transmission

Le virus se propage principalement via les piqûres de moustiques infectés, notamment les espèces Culex pipiens et Culex perexiguus en Israël. La période d’activité virale la plus intense s’étend de mi-août à mi-octobre.

Prévention primordiale

En l’absence de vaccin, la prévention reste la meilleure défense. Il est essentiel de se protéger des piqûres de moustiques, particulièrement du crépuscule à l’aube. Les mesures recommandées incluent :

– Le port de vêtements couvrants
– L’installation de moustiquaires
– L’utilisation de ventilateurs
– L’application de répulsifs cutanés
– L’emploi de pièges à moustiques
– La diffusion de produits répulsifs dans l’environnement

Conduite à tenir en cas de piqûre

En cas de piqûre, il est conseillé d’appliquer une crème apaisante si nécessaire. Une consultation médicale s’impose en cas de réaction allergique sévère ou d’infection secondaire. Si des symptômes grippaux apparaissent dans les 5 à 21 jours suivant une piqûre, il est impératif de consulter rapidement un médecin pour un diagnostic et une prise en charge appropriés.

Cette épidémie survient dans un contexte déjà tendu pour le système de santé israélien, mis à rude épreuve par les conflits en cours et les séquelles de la pandémie de COVID-19. Les autorités sanitaires appellent la population à la plus grande vigilance et à l’application rigoureuse des mesures préventives pour endiguer la propagation de cette maladie potentiellement grave.

Histoire et de la propagation du virus du Nil occidental

Le virus du Nil occidental a une histoire riche et complexe qui s’étend sur près d’un siècle. Découvert pour la première fois en 1937 en Ouganda, ce virus a rapidement attiré l’attention des chercheurs. Les années suivantes ont vu une série de découvertes importantes, notamment sa présence en Égypte en 1942 et en Inde en 1953. Les études sérologiques menées dans les années 1950 ont révélé une prévalence élevée d’anticorps dans certaines populations, suggérant que le virus circulait déjà largement dans certaines régions.

L’importance médicale du virus est devenue évidente en 1957, lorsqu’il a été associé à des cas graves de méningoencéphalite en Israël. Cette découverte a marqué un tournant dans la perception du virus, le faisant passer d’un simple pathogène tropical à une menace potentielle pour la santé publique. Dans les années 1960, le virus a étendu son aire géographique, touchant non seulement les humains mais aussi les animaux, notamment les chevaux en Égypte et en France.

Cependant, c’est à la fin du 20e siècle que le virus du Nil occidental a véritablement émergé comme un problème de santé publique mondial. Son arrivée en Occident en 1994, suivie de sa propagation aux États-Unis en 1999, a marqué le début d’une nouvelle ère. Partant de New York, le virus s’est rapidement répandu à travers l’Amérique du Nord, centrale et les Caraïbes, infectant une large gamme d’hôtes, des oiseaux aux primates.

Cette expansion rapide a suscité un intérêt médiatique considérable au début des années 2000, ce qui a eu pour effet positif d’augmenter le financement de la recherche sur ce virus et d’autres pathogènes transmis par les arthropodes. Cette attention accrue s’est traduite par une multiplication par dix du nombre d’articles scientifiques publiés sur le sujet.

Un aspect particulièrement préoccupant des souches américaines et israéliennes du virus est leur taux de mortalité élevé chez les oiseaux, en particulier les corvidés. Cette caractéristique a fourni un indicateur précoce utile de la présence du virus dans de nouvelles zones.

L’histoire du virus du Nil occidental illustre parfaitement comment un pathogène peut évoluer d’une curiosité scientifique locale à une menace sanitaire mondiale en l’espace de quelques décennies. Elle souligne l’importance de la surveillance continue et de la recherche dans le domaine des maladies infectieuses émergentes, ainsi que le rôle crucial de la coopération internationale dans la lutte contre ces menaces pour la santé publique.

 

Distribution des cas de contamination par le virus du Nil occidental en Europe en 2018
Crédits : Encyclopædia Universalis France
La carte décrit l’extension géographique en Europe des cas de contamination par le virus du Nil occidental pendant la saison 2018 (carte établie au 13 décembre 2018). De nombreux foyers épidémiques (en rouge) ont été décelés, surtout en Europe du Sud et du Centre. Les États dans lesquels aucun cas n’a été rapporté sont en beige. Les États qui ne sont pas concernés par l’étude sont en gris.

 


Cycle de transmission des virus Usutu et du Nil occidental (WNV)
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Le cycle des virus Usutu et du Nil occidental (West Nile Virus, WNV) implique des réservoirs aviaires et un vecteur (moustiques, principalement de type Culex). L’humain et le cheval sont considérés comme des hôtes accidentels sensibles et des culs-de-sac épidémiologiques.