“ Nous sommes au seuil d’une année de Chemita qui arrive pour nous et pour tout Israël, pour le bien.
L’un des enseignements fondamentaux de la Chemita est délivré par l’ordre des versets (Vaykra 25:2-4) et des mots de la Torah qui en définissent le sens : Quand vous serez entrés dans le pays … la terre sera soumise à un Chabbath pour D… Six années tu ensemenceras ton champ etc.
Une question s’impose ici a priori : selon l’ordre établi, on travaille tout d’abord les champs pendant six ans, et c’est uniquement par la suite qu’arrive la Chemita, la septième année, celle du repos. La Torah aurait donc du dire d’abord : Six années tu ensemenceras ton champ, puis seulement après cela : La terre sera soumise à un Chabbath .
En fait, l’ordre de la Torah en est partie intégrante, et il délivre également un enseignement. En l’occurrence, ce qu’elle dit de la Chemita montre de quelle manière on doit envisager l’existence : Quand on parvient dans un pays dans lequel on doit y organiser sa vie, et qu’il s’avère inévitable de se consacrer au «travail de la terre », on doit tout d’abord savoir que l’idée première, la plus importante, celle que l’on doit se fixer comme objectif, est le
« Chabbath pour D… » : Non pas les biens matériels et terrestres, mais bien les valeurs morales et sacrées. C’est une telle approche qui apporte la garantie que l’on ne sera pas englouti par les attraits de la terre et de la matière. Bien plus – en conservant en permanence cette idée devant ses yeux – on transforme totalement les six années de travail. Celles-ci perdent, pour une large part, leur caractère profane. Elles deviennent plus lumineuses, ont un contenu plus large. De plus, l’élévation et la hauteur de ces six années relèvent également la septieme année, laquelle, à la place d’un « Chabbath
pour D… », devient de la sorte « le Chabbath du Chabbath … un Chabbath pour D… » “ …
Iguerot Kodech du Rabbi de Loubavitch, lettre 9027, Volume 23 pages 451-452.
C’est avec une très grande reconnaissance envers D… et une très grande joie, que nous présentons au public cette seconde édition de “ Comprendre la Chemita”.
Ce recueil, édité il y a quatorze ans (à l’aube de la Chemita de l’année 5761) avec la bénédiction et l’approbation du Grand Rabbin de Jérusalem de l’époque, le Gaon Harav Chalom Messas de mémoire bénie, ainsi qu’avec la bénédiction et l’approbation de l’auteur du “ Yalkout Hachemita ”, le Rav ‘Haim Teichtel, lui aussi de mémoire bénie – a subi un grand nombre de corrections et d’ajouts.
Parmi les ajouts, citons notamment des décisions Halakhiques du Gaon Harav Avraham ‘Haim Naé, dont l’immense estime que lui apportaient Rabbi Yossef Yts’hak, le sixième Rabbi de Loubavitch, ainsi que le Rabbi, maitre de notre génération – est bien connue (voir notamment : Kfar ‘Habad Numéro 332 p. 32, Hitkachrout Numéro 731 p.17 note 6, où il est rapporté que le Rabbi Rayats le surnomma : « notre dernier décisionnaire »).
Durant l’année 5711 (à l’aube de la Chemita de l’année 5712), le Rav Naé publia dans le journal “ Hamodia’ ” de nombreux articles Halakhiques sur la Chemita. Ces articles furent compilés en 5743 dans le recueil Yagdil Torah – Yéroushalaym, pages 10 à 81. C’est de ce recueil que nous rapportons les conclusions Halakhiques du Rav Naé que nous avons jugé utile d’apporter à la connaissance du public.
Par ailleurs, nous avons ajouté un chapitre traitant des différents avis relatifs aux frontières d’Eretz Israël à considérer en matière de Chemita.
Autre nouveauté dans ce recueil : un tableau récapitulatif ayant pour
but d’éclairer le lecteur sur les différentes solutions proposées au consommateur lors de la Chemita, et détaillant de façon succincte les principaux avantages et inconvénients de chacune d’elles. On trouvera de plus une bibliographie à la fin de l’ouvrage.
Le but principal recherché dans ce travail est d’aider le lecteur francophone à découvrir et à comprendre les nombreuses notions liées à la Chemita, et à connaitre les principaux différends. Par souci d’ouverture et d’objectivité, nous y présentons de multiples facettes de la Halakha ; chacun devra s’en référer à son Rav pour savoir comment se comporter en pratique.
C’est ici l’endroit opportun d’exprimer mon extrême gratitude à mes amis R. Mendel et R. Yonathan (Chey’hiou) Attal et leurs familles, pour toute l’aide apportée aux Institutions Daat Menahem et ‘Homot Réphaël Lévi Yossef, depuis la fondation de ces institutions. Qu’Achem leur prodigue réussite, joie et satisfaction dans tous les domaines.
Je tenais de plus à remercier mon ami le Rav Hagaon Harav Mikhaël Avichid pour ses riches remarques et ses précieux conseils; ainsi que mon ami et proche le Rav Lévi Yts’hak Bisberg et notre gendre Rav Reouven Shayovitz, pour la mise en page et la publication de cette seconde édition. Qu’Achem leur envoie à tous une grande réussite dans l’étude et dans la diffusion de la Torah, ainsi que dans toutes leurs entreprises visant à accélérer le dévoilement de Mashia’h Tsidkénou.
A’haronim ‘Havivim, je remercie mon père adoré R. Eliahou Sillam, son épouse Marat Esther et mes beaux-parents R. Avraham et Marat Clara Cohen – pour toute l’aide et les conseils qu’ils nous ont toujours proférés, ainsi que mon épouse Ruth Brakha pour sa patience et sa gentillesse inégalées, sans lesquelles il m’aurait été impossible d’étudier notre merveilleuse Torah avec tranquillité.
Cet ouvrage est dédié à ma très tendre maman, Marat Yafa Claude Joséphine (Bat R. Yossef et Marat Olga Tubiana) Sillam Zal, que son
âme repose en paix.
Que le mérite du respect par le Peuple d’Israël des Lois de la Chemita, déclenche enfin le dévoilement aux yeux de tous de Machia’h Tsidkénou, la construction du troisième Beith Hamikdach, ainsi que le retour du Peuple d’Israël sur sa Terre.
Après l’écriture de cet avant-propos et peu avant l’impression, le Peuple d’Israël dans son ensemble, et le mouvement ‘Habad, ainsi que la communauté juive de France, en particulier, pleurent la disparition de l’un des émissaires du Rabbi les plus dévoués. En près d’un demi-siècle, le Rav Ha’hassid Rav Chmouel Azimov, de mémoire bénie, transforma la France, par sa dévotion et par son attachement inconditionnel au Rabbi, d’un état de désert, à celui d’une prairie verdoyante de judaïsme et de ‘Hassidouth. J’ai eu la chance de compter parmi les premiers élèves de « Rav Moulé » en France, en 5732 (1972), au Talmud Torah de Montreuil, alors que j’avais tout juste six ans. C’est avant tout à lui que je dois (comme des milliers d’autres !) mon attachement au Rabbi. Qu’il intercède rapidement auprès d’Achem pour presser la venue plus qu’attendue de Machia’h Tsidkénou.
Shaul Sillam – Jérusalem Année de Chemita 5775