Un ‘Hassid doit consommer la Matsa de la fabrique liée au Rabbi

Pour un ‘Hassid, il est fondamental de consommer la Matsa de la fabrique liée au Rabbi. Ce point est illustré par l’anecdote suivante :
En 5714 (1954), il fut porté à la connaissance du Rabbi qu’une partie de la communauté Loubavitch de Paris n’achetait pas les Matsot diffusées par le « bureau d’aide aux réfugiés » (« Lichka ») créée par son beau-père, le Rabbi précédent et produites à Kfar ‘Habad. Il écrivit au machpyia, Rav Nissan Nemanov, une lettre (Iguerot Kodech n° 2641) dans laquelle on peut lire : « J’ai été particulièrement surpris d’apprendre qu’une partie des ‘Hassidim ont fait le choix, justement concernant « l’aliment de la foi » (la Matsa Chemoura de Pessa’h, NdT), d’aller en faire l’acquisition ailleurs, alors qu’il était possible de s’en procurer auprès du bureau créé par mon beau-père, le Rabbi, de mémoire bénie. Or, les actions du Juste sont éternelles. Ce bureau reste donc le sien, encore à l’heure actuelle.
Sans doute y a-t-il des raisons à cela et peut-être même de fortes raisons. Leur prix était peut-être élevé ou bien n’étaient-elles pas bien cuites… Malgré tout cela, je m’étonne grandement : cela vaut-il la peine de remettre en cause encore un sujet à travers lequel on peut s’attacher à mon beau-père, le Rabbi ? Et quand bien même doutaient-ils que cela touche à leur attachement au Rabbi, cela valait-il la peine de rentrer dans un autre doute (savoir si leurs exigences seraient satisfaites) en allant prendre la Matsa Chemoura – le pain de la foi – ailleurs ?
Comme je ne souhaite pas désigner nominativement ceux qui ont agi ainsi, je m’adresse à vous, car je suis certain que vous-même et vos disciples, avez pris la Matsa Chemoura de la fabrique liée au bureau, il vous sera donc plus aisé d’expliquer tout cela, lors d’un farbrenguen, comme vous le faites si bien. Et certainement connaît-on en France aussi, le proverbe de mon beau-père, le Rabbi, selon lequel “mieux vaut notre mauvaise terre que leur bonne terre”. Puisse D.ieu accorder à chacun d’entre nous le mérite de réussir à faire pénétrer les bénédictions de Pessa’h à l’intérieur de toute l’année, de façon révélée, dans notre vie quotidienne. »

La Matsa de Kfar ‘Habad précisément

Le Rav Rephaël Wilshansky, qui fit partie de la direction de la « Lichka » depuis ses premières années raconte : « Au fil des années, différents arguments se sont fait entendre contre l’achat des Matsot de Kfar ‘Habad et de façon naturelle nous avons reçu des propositions d’autres fabriques, moins chères. Lorsque le Rav Binyamin Eliahou Gorodetsky en fit part au Rabbi, celui-ci l’exclut catégoriquement et insista pour que la Lichka continue d’acheter uniquement les Matsot de Kfar ‘Habad. Bien entendu, les directives du Rabbi furent suivies à la lettre et cela fait plus d’un demi-siècle que la Lichka continue de diffuser les Matsot de Kfar ‘Habad, sans discontinuer. »

« Ne pas être séparé, même pour un instant »

Il convient de citer à ce propos la lettre du Rabbi du 1er Tamouz 5714 (1954) (Iguerot Kodech n° 2774) dans laquelle le Rabbi exprime à quel point il est important de prendre les Matsot de la fabrique liée au Rabbi : « Au sujet de votre lettre dans laquelle vous me parlez de la cacherout de la Matsa Chemoura que vous vous êtes procurée à Paris, me joignant même l’attestation de cacherout. Je m’en étonne, car il semble que vous ayez interprété le sujet dans un sens totalement étranger à mon intention. En effet, je n’ai pas parlé de la cacherout de la Matsa Chemoura, mais de la Hitkachrout (l’attachement entre le Rabbi et les ‘hassidim, NdT), or cela dépend de la manière dont on a foi en notre Nassi, mon beau-père, le Rabbi.Il y a, à ce propos, l’histoire connue racontée par mon beau-père, le Rabbi, selon laquelle l’Admour Hazakène, durant son emprisonnement, mis concrètement sa vie en danger pour ne pas être séparé du Baal Chem Tov, ne serait-ce que par un geste, même pour un court instant et même seulement en apparence. (Ce sujet est longuement développé dans la lettre publiée dans le recueil Hatamim, tome 2, p. 56). Certes, qui peut prétendre parvenir même au millième de l’élévation de l’Admour Hazakène ? Néanmoins, comme il ressort du chapitre 44 du Tanya, “Une infime partie de son immense bonté et de sa lumière illumine l’ensemble des ‘Hassidim”.
Il convient de conclure par ce que dit cette lettre de mon beau-père, le Rabbi, (fin du chapitre 2) : Si, pour de tels sujets, l’attachement doit prendre une place tellement importante, combien plus est-ce le cas pour « l’aliment de la foi » et « l’aliment de la guérison », lors de « la nuit de protection », lorsque l’Essence Divine se révèle à chaque Juif et à chaque Juive… »