Dans ce texte, nous explorerons ses enseignements sur le rôle du tuteur envers les orphelins, notamment en ce qui concerne les devoirs spirituels et éducatifs. Nous aborderons également les nuances complexes liées à la pratique de la Tsedaka et à l’éducation des orphelins à cette pratique essentielle du judaïsme.

 

Maïmonide, dans les lois de l’héritage, 11, 10-11, stipule que les tuteurs ont pour responsabilité d’assurer pour les orphelins la réalisation d’un Loulav, d’une Soucca, des Tsitsit, d’un Choffar, d’un Sefer Torah, des Tefillines, des Mezouzot et d’une Meguila. C’est une règle générale : toutes les Mitsvot positives qui nécessitent des dépenses fixes, qu’elles soient dictées par la Torah ou par l’ordre rabbinique, doivent être effectuées pour les orphelins. Toutefois, les tuteurs ne doivent pas s’engager à faire la Tsedaka au nom des orphelins, même pour le rachat des prisonniers. Cette règle est due au fait que ces Mitsvot n’ont pas de limite fixe.

Concernant une personne qui devient aliénée ou sourde-muette, la cour de justice lui impose la Tsedaka, si elle en a les moyens financiers. Car comme le souligne le Kessef Michné, tout homme souhaite qu’on fasse la Tsedaka avec son argent.

Cependant, la Guemara Guittin 52a précise que les tuteurs ne doivent pas faire d’engagement pour les orphelins sur la Tsedaka, ni sur le rachat des prisonniers ni sur toute chose qui n’a pas de limite. En effet, il y aura toujours des pauvres, et le patrimoine des orphelins finirait donc par être entièrement dépensé.

Cette situation soulève une question : Les montants de la Tsedaka ne sont-ils pas délimités par la Hala’ha ?

Selon Maïmonide, dans les lois des dons aux pauvres, 7, 1-5, donner la Tsedaka aux pauvres est un commandement positif. Le montant donné doit être proportionnel aux besoins du pauvre, à condition que le donateur en ait les moyens. Si le pauvre demande une aide que le donateur ne peut pas fournir entièrement, celui-ci doit donner en fonction de ses moyens. Un cinquième du patrimoine est considéré comme étant la Mitsva de choix, un dixième du patrimoine est un comportement moyen, et donner moins est vu comme un mauvais œil.

Le Rabbi s’interroge sur le fait de savoir comment estimer le montant que l’enfant souhaiterait donner. Dans les Responsa du Ya’abetz 1, 1, on trouve l’idée que tout ce qui dépend de la bénédiction divine et dont le montant peut être choisi par l’homme doit être fait par les orphelins eux-mêmes, une fois qu’ils sont assez âgés. Ceci est considéré comme étant un plus grand mérite que de le faire par l’intermédiaire d’un émissaire.

Il est aussi souligné que la Tsedaka n’est limitée que pour le montant maximal mais pas le montant minimal : les barèmes établis par les Sages ne sont que pour « une Mitsva de choix », l’homme est donc libre d’augmenter ou de réduire le don à sa guise. On ne peut donc pas mesurer l’esprit des orphelins pour déterminer combien ils auraient voulu donner, une petite ou une grande somme. Dans le doute, on ne peut donc pas sortir cet argent de leur possession.

Dans le Choul’han Arou’h Admour Hazakène, Ora’h ‘Haïm 343, 3, il est expliqué que la mesure de l’éducation pour une Mitsva positive dépend de la vivacité d’esprit et de la connaissance de chaque enfant. Un enfant qui comprend ce qu’est le Chabbat doit écouter le Kiddouch et la Havdala.

Cependant, le Rabbi souligne que l’obligation du tuteur de donner la Tsedaka peut sembler étrange à un enfant, car cette Mitsva n’a pas de limite. En outre, même si on a établi des mesures pour éviter que le donateur ne s’appauvrisse, un enfant aura du mal à comprendre pourquoi il ne peut pas donner plus si le pauvre en a besoin. Ainsi, il est préférable de ne pas imposer cette Mitsva aux orphelins pour ne pas les embrouiller dans leur éducation globale.

Enfin, Maïmonide, dans les lois de l’héritage 11, 12, rappelle l’importance pour le tuteur d’être méticuleux et conscient de sa responsabilité envers le « Père de ces orphelins », c’est-à-dire Dieu.

Le Rabbi explique que le but de l’éducation est de tracer un « chemin » éternel de Torah. En citant les Proverbes 22, 6 : « éduque le jeune homme selon son chemin, même quand il vieillira il ne s’en écartera point », on comprend que l’objectif est de préparer l’enfant à suivre le chemin de la Torah toute sa vie.