Au plus fort de la querelle de Kora’h, Moché fait une requête spéciale à D.ieu. Dans le verset 16:15 du livre de Kora’h, Moché, fort irrité, dit à D.ieu : « Ne Te tourne pas vers leur offrande (oblation) ! Je n’ai jamais pris à un seul d’entre eux son âne, je n’ai jamais fait de mal à un seul d’entre eux ».

Rachi commente ce verset en expliquant que Moché demande à D.ieu de ne pas accepter l’offrande d’encens que les rebelles apporteront le lendemain. Moché sait que ces rebelles ont une part dans les offrandes perpétuelles de la collectivité, mais il souhaite que D.ieu n’accueille pas favorablement leur part et que le feu ne la consume pas.

Dans le développement de l’histoire, on analyse la première réaction de Moché à cette querelle. Dans les versets 16:6-7, Moché demande à Kora’h et à son parti de se munir d’encensoirs et de mettre du feu et du parfum dedans devant D.ieu. Il leur dit que celui que D.ieu choisira sera celui qui est saint. Rachi explique que Moché propose aux rebelles de s’adonner au service éminent de la combustion de l’encens, qui est une offrande particulière, mais il leur rappelle également que cette offrande a été la cause de la mort de Nadav et Avihou.

Moché tente ensuite de calmer la situation en disant à Kora’h dans le verset 16:8 : « …est-ce donc peu, pour vous, que le D.ieu d’Israël vous ait distingués de la communauté d’Israël, en vous admettant auprès de lui pour faire le service du tabernacle divin, et en vous plaçant en présence de la communauté pour la servir ? ». Moché envoie chercher Dathan et Aviram, mais ils refusent de se présenter.

Le texte continue en expliquant que Moché demande à D.ieu de ne pas prêter attention à Kora’h et à son groupe, ni à leurs offrandes. Cette demande est faite en raison de leur persistance dans leur rébellion, ce qui pousse Moché à demander une punition plus radicale.

Le texte se poursuit en évoquant l’idée que Moché savait que les rebelles avaient une part dans les offrandes perpétuelles. Dans le midrash Bamidbar Rabba Kora’h 18:10, Moché déclare devant D.ieu qu’il sait qu’ils ont une part dans cette offrande qu’ils apportent, se référant à l’offrande quotidienne du Tamid.

Selon Rachi, ce qui vaut moins d’une Perouta n’est pas considéré comme étant « à soi ». Il modifie donc le texte du midrash et explique que les rebelles ont une part dans les offrandes quotidiennes, celles de toute l’année, car la part de toute l’année a une valeur supérieure à une Perouta.

Le texte approfondit ensuite la question de savoir si un sacrifice collectif peut appartenir à un individu. Selon le Likouté Si’hot, la définition d’une « collectivité » ne se limite pas à une simple association d’individus, mais elle crée une nouvelle entité dans laquelle les individus ne sont plus considérés individuellement, mais indissociables. Ainsi, un sacrifice collectif ne peut jamais être détaché de sa relation avec l’individu qui l’a offert, en tout ou en partie.

Dans ce contexte, Moché précise « je sais qu’ils ont une part… » pour souligner que la part des rebelles dans les offrandes perpétuelles ne peut être dissociée d’eux. Moché, en tant que chef de la génération, est capable de relier les qualités de la communauté et de l’individu, et il sait comment gérer cette relation complexe.

Cet enseignement trouve également un lien avec le 3 Tamouz, qui marque à la fois la libération du Rabbi précédent et la Hilloula du Rabbi actuel. Le Likouté Si’hot souligne que le Rabbi, dans ses actions et son engagement envers le judaïsme, a réussi à concilier l’attention portée à l’ensemble du peuple juif et celle portée à chaque individu. Il était capable de se dévouer au bien-être matériel et spirituel de chaque personne, tout en travaillant pour la délivrance collective et individuelle de la communauté.

Ainsi, cet enseignement souligne l’importance de l’engagement du leader envers la communauté tout en prenant soin de chaque individu. Le Rabbi transmet cette qualité à ceux qui marchent dans ses voies, contribuant ainsi à la délivrance collective et individuelle du peuple juif.