L’émissaire du Rabbi à Nitzan et auprès des expulsés et déracinés de Gush Katif, le Rav Yigal Kirshenzaft, parle du lourd tribut qu’Israël paie malgré les mises en garde précédant le désengagement il y a près de deux décennies, quand ils avaient déjà averti qu’il s’agissait de « pleurs pour les générations », mais personne n’a vraiment écouté. « Ce n’est pas notre problème personnel mais un problème national », dit-il. Il évoque aussi les souvenirs douloureux de l’expulsion qui ressurgissent dans l’action et l’activité permanente sur la ligne de front.

 

L’émissaire du Rabbi à Nitzan et auprès des expulsés et déracinés de Gush Katif, le Rav **Yigal Kirshenzaft**, s’exprime dans un entretien avec **Herzl Kosashvili** sur Radio COL sur le lourd tribut qu’Israël paie malgré les mises en garde avant le désengagement il y a près de deux décennies, quand ils avaient déjà mis en garde qu’il s’agissait de pleurs pour les générations, mais personne n’a vraiment écouté.

Le Rav Kirshenzaft : « Ce n’est pas notre problème personnel mais un problème national. Quand nous habitions là-bas, la colonisation apportait la sécurité et nous protégions toute la région du Sud et tout le pays. Comme le Rabbi l’a dit, la seule discussion amènerait l’effusion de sang. Le Hamas y est entré et a fait entrer par tunnels depuis l’Égypte des missiles et ce que tout le monde sait aujourd’hui, qu’ils ont introduit l’ennemi au cœur du pays. »

« Pour nous c’était évident que c’est ce qui arriverait. Nous connaissons ces terroristes qui ne sont pas des êtres humains, il n’y a rien à discuter avec eux. Il faut savoir qui est notre adversaire, ce sont des Amalécites, il faut les détruire, il n’y a pas d’autre solution. »

Le Rav Kirshenzaft parle aussi de l’aspect personnel : « C’est douloureux car nous avons déjà vécu tous ces scénarios dans le passé. Ils ont toujours fait avec eux des cessez-le-feu mais sans vraiment décider la guerre. Chez nous, un missile est tombé près de la maison à Nitzan, c’est un véritable absurde : ils tirent de nos maisons sur les maisons où nous avons été expulsés. Ils tirent de là-bas et s’entraînent à la conquête du pays, ça crie vers le Ciel. »

*A chaque fois, ils font avec eux des cessez-le-feu, ils leur ont apporté du ciment, du fer, tout ce qu’il faut pour fabriquer des missiles, ils les ont traités comme des êtres humains et eux préparent tout pour la terreur et le meurtre. C’est très douloureux tant personnellement que collectivement. Tous les cauchemars de la terreur reviennent aux victimes et les expulsés ne se sentent pas bien avec toute cette histoire. »

Concernant les relations aujourd’hui avec les gens de l’armée et l’ancien chef de la police Moshé Karadi et autres pendant l’expulsion : « Après avoir été élu, il a dit que c’est grâce au phylactère que nous lui avons posé qu’il est devenu chef de la police et qu’il a recommandé à tous de faire cela. Ce qui s’est passé ensuite, nous le savons tous. »

Le Rav Kirshenzaft souligne un autre point douloureux, le dommage subi par les soldats eux-mêmes : « Non seulement nous avons souffert, les soldats n’ont pas moins souffert. Le soldat qui a expulsé ma famille était interné en hôpital psychiatrique, blessé psychologiquement. On leur a fait du tort à vie. »

Il se souvient d’une lettre reçue du Rabbi en 1988 avec une réponse spéciale et rare qu’il a reçue et dont il n’a compris la signification que des années plus tard, dans son rôle pour encourager les expulsés et les rendre heureux : « d’une joie extériorisée de soi-même, et réjouir les hommes, femmes et enfants auxquels il peut accéder ».

Concernant les politiciens qui ont soutenu cette démarche, le Rav Kirshenzaft dit : « Un des rabbins nous a dit, ils seront responsables de ce qui arrivera, nous avons vu et mis en garde le monde entier, y compris des politiciens haredim. Ils sont complices de cela. Personne ne s’est levé pour demander pardon. Au moins, levez-vous et dites ‘Nous nous sommes trompés, nous ne le referons plus’. »

Le Rav Kirshenzaft conclut en partageant l’action et l’activité permanente de ‘Habad auprès des expulsés et des familles, dans la localité de Nitzan et les autres localités des expulsés.