Par le Rav Haïm Mellul
C’est dans une causerie prononcée le soir de Sim’hat Torah 5746 (1985) que le Rabbi fait une annonce proprement inimaginable : en notre génération, chaque Juif, sans la moindre exception, peut être son émissaire. Le Rabbi déclare, notamment :
La mission confiée par le chef de la génération concerne chacun de ceux qui appartiennent à cette génération, chaque Juif. Selon l’expression de nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, « tout comme vous-mêmes avez contracté l’alliance, ceux que vous déléguez doivent l’avoir contractée également ». En d’autres termes, quiconque a contracté l’alliance est apte à devenir l’émissaire du Rabbi.
De fait, le Rabbi avait déjà fait part de son intention, au préalable, à plusieurs de ses ‘Hassidim. Ainsi, comme le rapportent ses correspondances, les Iguerot Kodech, il avait écrit ceci, à l’un de ses émissaires au Maroc, le 18 Chevat 5716 (1956) :
Il me semble avoir déjà écrit que, de façon générale, chaque ‘Hassid, quel que soit l’endroit dans lequel il se trouve, doit se considérer comme l’émissaire de nos saints maîtres, diffuser leur enseignement, leurs directives et leurs usages dans tout son entourage, sa ville et son pays.
Comme le disent nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, « l’un d’entre vous est exilé en Barbarie… ». Cette tâche a été confiée à chacun d’entre nous et il est donc certain qu’encore avant cela, ont été accordées les forces pour la mener à bien, de la manière qui convient et avec largesse d’esprit.
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Le Rabbi précise la raison pour laquelle chaque Juif est son émissaire, dans la présente génération. Il est dit, en effet, que : « le chef est tout ». Dans une causerie du 21 Mena’hem Av 5744 (1984), en relation avec la Hilloula de son père, Rabbi Lévi Its’hak Schneerson, le Rabbi explique, à ce sujet :
Il semble que le titre d’émissaire, la distribution d’eau-de-vie et tout ce qui concerne la mission confiée concerne uniquement une partie de ceux qui sont ici présents, mais, en réalité, il faut savoir que tous à la fois, chacun d’entre nous et tous ensemble, au sein de tout le peuple d’Israël, nous sommes les émissaires du chef de notre génération, mon beau-père et maître, le Rabbi.
Depuis qu’il est devenu le chef de la génération, tous les Juifs de cette époque sont devenus ses serviteurs et ses émissaires. Il est dit, en effet, que : « le chef est tout ».
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Un émissaire du Rabbi mène une action qui a une incidence sur le monde entier. Et, chaque Juif peut agir pour qu’il en soit ainsi. Dans une lettre figurant dans ses Iguerot Kodech, tome 8, à la page 198, le Rabbi écrit :
On sait ce qui est dit dans les livres, et non uniquement ceux de la ‘Hassidout. En outre, la logique immédiate établit qu’il en est bien ainsi. Chaque homme, chaque femme ne sont pas uniquement des individus. En fait, leurs actions concernent l’ensemble du peuple, car chacun est l’émissaire de D.ieu, chargé d’illuminer son entourage par la clarté divine.
Ainsi, si l’on désire connaître la réussite, au sein de ses quatre coudées personnelles, on ne peut pas se soustraire à la mission de D.ieu, béni soit-Il, Qui dirige tous, en général et chacun en particulier.
Le Rabbi précise également cette idée dans une autre lettre, figurant dans ses Iguerot Kodech, tome 12, à la page 385 :
Je présume qu’un émissaire s’acquitte de la mission qui lui est confiée. En effet, chacun des enfants d’Israël est l’émissaire de D.ieu, chargé de bâtir pour Lui, béni soit-Il, une Résidence parmi les créatures inférieures, grâce à : « la bougie (qui) est une Mitsva et la Torah (qui) est une Lumière », de même que par le Luminaire de la Torah, qui en est la dimension profonde.
C’est la raison pour laquelle il est nécessaire d’agir également auprès des autres, car c’est uniquement par la Tsedaka qu’un homme obtient la réussite céleste en ce qu’il accomplit. C’est ce que l’on peut déduire de l’affirmation de nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, selon laquelle : « Rabbi Eléazar donnait une pièce à un pauvre avant de prier ».
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Le Rabbi fait appel à la notion de divine Providence, telle qu’elle est définie par le Baal Chem Tov pour montrer l’implication de chaque Juif dans la mission qui est confiée à toute une génération. Dans une causerie figurant dans le Séfer Ha Si’hot 5749 (1988), à la page 52, le Rabbi précise cette notion :
Pour ce qui est de l’obligation de se consacrer à la diffusion de la Torah et du Judaïsme, on peut penser que le simple fait de voir un Juif qui se trouve dans un cas de force majeure est un effet de la divine Providence, conformément à l’enseignement bien connu du Baal Chem Tov.
Il faut voir en cela une preuve tranchée de son implication, se dire qu’influencer ce Juif est son rôle, la mission que l’on reçoit. On doit donc mettre de côté toutes ses préoccupations personnelles et courir faire du bien à ce Juif, le rapprocher du Saint béni soit-Il, de la Torah et de ses Mitsvot.
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Les émissaires du Rabbi sont ceux qui doivent révéler ce caractère en toutes les créatures du monde. Comme le rapporte le Sefer Ha Cheli’hout, publié à New York, à la page 126, le Rabbi explique, à ce propos :
En réalité, tous les Juifs sont les émissaires du Saint béni soit-Il. Cette mission, chez tous les hommes, chez toutes les créatures en général, peut parfois rester cachée, au moins jusqu’à un certain point. Les émissaires, ceux qui ont été nommés pour assumer ce rôle de manière effective, doivent donc révéler, à la fois chez les enfants d’Israël et chez les nations du monde, chez toutes les créatures du monde, ce caractère d’émissaire du Saint béni soit-Il. Ils doivent les motiver, les convaincre d’assumer concrètement leur rôle et leur mission.
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La nomination par le Rabbi est ainsi le moyen d’officialiser, chez certaines personnes, la mission qui est confiée, en fait, à toute la génération. Dans une causerie figurant dans le Sefer Ha Si’hot 5748 (1987), à la page 82, le Rabbi explique :
Ceci concerne chaque Juif, car tous sont les émissaires du Saint béni soit-Il, comme on l’a indiqué. Et, cet aspect est encore plus clairement souligné, encore plus évident chez ceux qui ont eu le mérite d’être nommés par le chef de notre génération, mon beau-père et maître, le Rabbi lui-même.
Le chef de notre génération les a désignés comme ses émissaires. Ils assument la mission particulière de diffuser la Torah, le Judaïsme et les sources de la ‘Hassidout à l’extérieur, jusqu’au plus extérieur qui soit.
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Le Rabbi souligne la singularité de la présente époque, précédant de façon immédiate la délivrance véritable et complète. C’est aussi le justificatif de cette mission qui est confiée à chacun, à titre personnel. Dans une causerie figurant dans le Sefer Ha Si’hot 5748 (1988), à la page 473, le Rabbi précise :
En notre génération, la dernière de l’exil qui sera la première de la délivrance, mon beau-père et maître, le Rabbi, qui est son chef, a fait de chacun, homme, femme ou enfant, son émissaire pour diffuser les sources de la ‘Hassidout à l’extérieur, au sein de la diffusion de la Torah et du Judaïsme, en général.
Le Rabbi a fait de tous ceux qui appartiennent à cette génération des responsables communautaires, portant la responsabilité non seulement pour leur propre personne, mais aussi pour la diffusion du Judaïsme auprès de tous les Juifs de leur entourage.
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Devenir l’émissaire du Rabbi reste une démarche personnelle, à l’initiative de chacun, que le Rabbi définit en ces termes, comme le rapporte le Sefer Ha Cheli’hout, publié en Erets Israël, à la page 76 :
Ceci doit être énoncé clairement. Nul ne doit attendre qu’on l’appelle et qu’on lui demande de se rendre dans tel endroit. On doit savoir que la volonté du Rabbi est que l’on diffuse la ‘Hassidout dans le monde entier.
Il faut donc prendre une carte, rechercher un pays ou une ville où la diffusion des sources de la ‘Hassidout est encore insuffisante. Si l’on est apte à mener une action dans cet endroit, on viendra, on se portera candidat et l’on dira : « Cette contrée est détruite et elle t’appartient. Prends donc la décision qu’elle soit reconstruite ».
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Un émissaire du Rabbi est, avant tout, une Lumière qui éclaire son entourage, qui montre à tous de quelle manière vivre un Judaïsme pleinement assumé. C’est ce que le Rabbi souligne, dans une causerie figurant dans le Sefer Ha Si’hot 5748 (1988), à la page 585 :
Mon beau-père et maître, le Rabbi, chef de notre génération, « le chef (qui) est tout », « le cœur de toute l’assemblée d’Israël », a confié une sainte mission à tous ceux qui appartiennent à cette génération, celle d’être : « une Lumière pour éclairer », pour illuminer les autres, « la Lumière de D.ieu (qui) est l’âme de l’homme », c’est-à-dire tous ceux que l’on côtoie, en plus des membres de sa famille.
En tout endroit que l’on peut atteindre, on doit éclairer par : « la bougie (qui) est une Mitsva et la Torah qui est une Lumière ». C’est de cette façon que l’on supprime l’obscurité de l’exil et que l’on révèle la Lumière de la délivrance.
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Le Rabbi accorde toutes les bénédictions, matérielles et spirituelles, en abondance, à ses émissaires, comme il le dit dans une causerie figurant dans le Sefer Ha Si’hot 5748 (1988), à la page 100 :
Avant que le Its’hak de notre génération délègue un émissaire, il lui accorde ses bénédictions, des bénédictions qui sont au-delà de toute mesure et de toute limite, « il donnera et il donnera encore ». Ces bénédictions sont les plus grandes, émanant de la source de toutes les bénédictions du monde.
Ces bénédictions sont, avant tout, matérielles, mais elles permettent aussi le service de D.ieu d’un émissaire dans sa dimension morale, son étude de la partie révélée de la Torah et de sa dimension profonde, sa pratique des Mitsvot. Avant tout, elles servent à mettre en pratique la mission confiée, à diffuser la Torah, le Judaïsme et les sources de la ‘Hassidout à l’extérieur.
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Le Rabbi souligne, notamment, que ses émissaires doivent se distinguer par leur érudition de la Torah. Il explique, à ce propos, comme le rapporte le Sefer Ha Cheli’hout, publié en Erets Israël, à la page 627 :
De façon générale, quand on se prépare à être un émissaire ou bien un responsable communautaire, on doit d’abord avoir une connaissance précise de la Torah, de sa partie révélée et de la ‘Hassidout. A l’époque actuelle, cela est particulièrement important.
Le Likouteï Si’hot, tome 23, à la page 540, rapporte la réponse du Rabbi à quelqu’un qui voulait devenir son émissaire immédiatement après son mariage :
Pour connaître la réussite, dans la mission que l’on assume, on doit se préparer de la manière qui convient en consacrant au moins une année à l’étude de notre sainte Torah, avec enthousiasme et ardeur.
Le Rabbi précise aussi que la connaissance de la Torah est le moyen de se libérer des limites de sa propre personnalité, comme le rapporte le Sefer Ha Cheli’hout, publié en Erets Israël, à la page 477 :
Vous allez faire en sorte que votre prochain se libère de ses limites et de ses entraves. Pour cela, vous devez, vous aussi, vous libérer des vôtres et, pour y parvenir, répéter, par cœur, des passages de la partie révélée de la Torah et de la ‘Hassidout, au-delà de vos limites et de vos entraves. Plus vous développerez cette pratique et mieux cela sera.