Le Rabbi a répété à de nombreuses reprises, en particulier pendant la guerre du Golfe, qu’Israël est l’endroit le plus sûr au monde, comme il est écrit « Les yeux de l’Éternel ton Dieu sont constamment sur elle, du commencement à la fin de l’année ». Cette promesse est-elle soumise à des conditions, comme le fait de ne pas céder de territoires aux ennemis ? L’émissaire du Rabbi en Alaska, le Rabbin Yosuke Greenberg, a abordé cette question intéressante, qui a des implications sur notre situation actuelle.

 

Par le Rav Yossef Greenberg, Alaska

La guerre du Golfe est un conflit qui oppose, du 2 août 1990 au 28 février 1991, l’Irak à une coalition de 35 États, dirigée par les États-Unis à la suite de l’invasion et l’annexion du Koweït par l’Irak.
« Erets Israël est l’endroit le plus sûr du monde ! » – Cette affirmation puissante du Rabbi de Loubavitch continue de résonner dans les communautés juives du monde entier. Prononcée notamment pendant la Guerre du Golfe en 1991, alors qu’Israël faisait face à la menace des missiles Scud de Saddam Hussein, cette déclaration est bien plus qu’une simple évaluation de la situation sécuritaire.
Le Rabbi affirma au cours de la réunion ‘hassidique du Chabbat Parchat Choftim 1991 :
“ Toutes les dates limites de la délivrance sont dépassées et celle-ci doit donc être immédiate, sans même attendre le temps d’un clin d’œil. La Guemara affirme même qu’à son époque, ces dates limites étaient d’ores et déjà passées, que tout ne dépend désormais que de la Techouva. Or, mon beau-père, le Rabbi chef de notre génération, porte témoignage que cette Techouva a effectivement été réalisée, en notre génération.
Tous sont désormais prêts pour la délivrance et il suffit, pour l’obtenir, de bâtir Erets Israël à l’endroit où l’on se trouve et d’introduire le Aleph, initiale du Maître du monde, Aloufo Chel Olam, dans l’exil, Gola, afin de le transformer en délivrance, Gueoula. Dès lors, la consolation émanera du Saint béni soit-Il Luimême, conformément à la promesse faite par la Haftara de ce Chabbat : ‘C’est Moi, Moi Qui vous consolerez’. En outre, le passage du Yalkout Chimeoni qui a été largement diffusé, ces derniers temps, rappelle que le Machia’h se tiendra bientôt sur le toit du Temple et annoncera que la délivrance est une réalité ”.
Le lendemain, dimanche, le Rabbi distribua, comme à l’accoutumée, des dollars pour la Tsédaka et, à tous ceux qui l’interrogeaient sur la situation, il affirma qu’il n’y avait rien à craindre et que le peuple d’Israël était en sécurité. Il répéta, à maintes reprises :
“Erets Israël est l’endroit le plus sûr du monde !” Le Rav Deutsch demanda au Rabbi une bénédiction pour que la paix règne en Terre Sainte et le Rabbi lui répondit : “ Cet endroit est plus sûr que tout le reste du monde.Il est dit, en effet, que : ‘les yeux de D.ieu son tournés’ vers lui ”.

Question : « Qui a dit que la promesse du Rabbi selon laquelle Israël est l’endroit le plus sûr au monde n’est pas soumise à des conditions, comme par exemple : ne pas céder de territoires aux ennemis ? (Car nous voyons bien que la cession du Gush Katif a conduit au massacre de plus de mille Juifs – ce que nous n’avons pas vu dans aucun autre pays du monde à l’époque actuelle).
Je ne fais que poser la question.
J’apprécierais une réponse. »

Et en réponse à cela :

Il est évident que les paroles des Tsadikim sont éternelles, et ce que le Rabbi nous a dit en 5751 (1991) qu’Israël est l’endroit le plus sûr est certainement toujours valable, et même avec plus de force, car il a certainement vu de son œil saint tout ce qui arriverait en Israël et dans le monde jusqu’à la venue du Machia’h et après, et le Rabbi a certainement dit cela tant pour son époque que pour la nôtre.

Mais lorsque nous examinons et analysons attentivement les paroles du Rabbi prononcées alors concernant la situation en Israël, nous comprenons que ce n’est pas du tout en contradiction avec ce qui s’est malheureusement passé le 7 octobre 2024, parce qu’on n’a pas écouté les instructions du Rabbi concernant la sécurité et l’intégrité du pays.

Tout le monde sait qu’à cette époque et dans cette situation où le Rabbi a déclaré publiquement qu’Israël est l’endroit le plus sûr et a promis qu’on verrait les plus grands miracles, le Rabbi luttait et parlait sévèrement contre ceux qui mettaient en danger la sécurité en Israël, et en même temps il y avait encore des actes de sabotage en Terre Sainte avec de nombreuses victimes parmi les Juifs, et jusqu’au discours le plus sévère prononcé à M. Moshe Katsav le 10 Chevat 5752 (1992) selon lequel si le gouvernement continuait dans cette direction de soumission au terrorisme et de discussions sur la restitution de territoires, etc., alors le Rabbi ferait tout son possible pour renverser le gouvernement de Shamir et même, comme il l’a dit, qu’il vaudrait mieux que les nations du monde gouvernent en Terre Sainte.

L’explication possible de cela est qu’il y a une énorme différence entre une situation de négligence criminelle et de dommage délibéré, car puisque nous vivons dans un monde naturel, D.ieu annonce dans sa Torah de faire attention et de tout faire selon la nature et selon l’ordre de la Torah « Prenez donc bien garde à vous-mêmes » et selon la décision halakhique dans le Choulhan Arou’h, lois du Chabbat 329 (Voir le texte en fin d’article), qu’il faut se tenir avec des armes à la frontière, etc., car si on ne se comporte pas de manière naturelle et responsable selon la Torah, c’est dans la catégorie de « pessik reisha velo yamout » (conséquence inévitable), comme un jeune garçon qui prend la voiture de son père et roule à 180 km/h qui naturellement finira par un grave accident de la route…

C’était la situation le jour de Simhat Torah « 7 octobre » qui était vraiment une négligence criminelle de la part des chefs de l’armée, etc., qui n’ont pas respecté l’ordre du Choulhan Arou’h de se tenir prêts avec suffisamment d’armes à la frontière pour ne pas leur permettre d’entrer et de conquérir le pays et de massacrer les Juifs.

Par contre, dans la situation qui existait pendant la guerre du Golfe, lorsqu’un pays éloigné d’Israël comme l’Irak était en guerre avec un autre pays et avec les États-Unis et menaçait d’envoyer des missiles sur Israël pour une querelle qui ne les concernait pas et seulement par haine d’Israël, et Israël était alors dans une situation de danger total, car naturellement ils n’avaient presque aucune possibilité de se défendre, car les États-Unis n’autorisaient pas Israël à se défendre contre les missiles irakiens, etc., car ils affirmaient que cela interfèrerait avec leur guerre et qu’ils s’en occuperaient, etc.,

Dans une telle situation, le Rabbi a promis, comme les plus grands prophètes en leur temps, que D.ieu protégerait Israël de manière miraculeuse et jusqu’au plus grand miracle qui s’est produit alors qu’aucune personne n’a été perdue, ce qui était un miracle de la grandeur et de la puissance des miracles du prophète Élisée, que presque aucun Juif n’a été tué en Israël par les missiles de Saddam.

Regardez :

 

Et ainsi nous avons eu le mérite de voir à nouveau le mois dernier de Nissan comment sa parole ne revient pas à vide, et la promesse du Rabbi s’est à nouveau réalisée lors de l’attaque de missiles d’Iran, du Hezbollah et du Yémen, que le grand miracle du Rabbi s’est répété à nouveau qu’aucun missile n’a pénétré et n’a touché même un seul Juif, et aucune personne n’a été perdue !

Et l’espoir est fort avec une confiance totale que ce miracle se reproduira à nouveau lors de l’attaque dont ils menacent maintenant, que le Rabbi continuera à protéger Israël qu’aucun missile ne pénètre et ne touche aucun Juif !

Et puissions-nous mériter que vienne déjà le temps où les dirigeants de l’armée et du gouvernement se réveilleront pour voir la vérité, et commenceront à écouter les instructions du Rabbi et dirigeront les instructions de sécurité dans le pays selon les instructions de la Torah dans le Choulhan Arou’h, lois du Chabbat 329 (Voir le texte en fin d’article), alors il est certain que nous mériterons une protection hermétique de manière à ce que « la crainte et la terreur tomberont sur eux », et qu’avant même la venue du Machia’h il y aura une sécurité totale en Israël « Vous vous coucherez et nul ne vous troublera, Je ferai régner la paix dans le pays » !

 

Choulhan Arou’h, lois du Chabbat 329

  1. C’est une mitsva que de partir en guerre défensive contre les ennemis d’Israël, et cette mitsva est plus grande encore que celle de sauver des vies humaines. En effet, quand il s’agit de sauver la vie d’un homme, voire de plusieurs, le sauveteur n’a pas l’obligation d’exposer sa vie ; tandis que, pour sauver Israël de la main de ses ennemis, c’est une mitsva pour tout individu que d’exposer sa vie (Michpat Cohen 143, Tsits Eliézer XIII 100 ; cf. Pniné Halakha, Liqoutim II 11, 3).
  2. Par conséquent, si des ennemis attaquent Israël, c’est une mitsva que de partir en guerre contre eux, quitte à se mettre en danger et à passer outre au Chabbat. De même, Maïmonide prescrit-il : « C’est une mitsva pour tout Juif, dès lors qu’il le peut, que de partir en campagne pour aider ses frères assiégés, et de les sauver de la main de non-Juifs pendant Chabbat. Il leur est interdit de reporter cette assistance à l’issue de Chabbat » (Chabbat 2, 23). De même, quand on sait que des ennemis ou des terroristes sont sur le point d’attaquer des Juifs, c’est une mitsva que de leur faire la guerre ou de se dresser contre eux pour les en empêcher. S’il y a une utilité opérationnelle à agir le Chabbat, on agit le Chabbat (Hékhal Yits’haq, Ora’h ‘Haïm 37, 3 ; ‘Amoud Hayemani 16 ; cf. Rama 329, 6).
  3. Bien plus : même s’il s’agit d’empêcher un danger dans l’avenir, c’est une mitsva que de partir en guerre, quitte à se mettre en danger et à passer outre au Chabbat. Comme l’ont dit les sages, si des ennemis viennent piller ne serait-ce que du chaume et de la paille dans les villages qui jouxtent la frontière, « on les affronte à main armée, et l’on profane le Chabbat pour cela » (‘Erouvin 45a). En effet, si les ennemis savent qu’ils peuvent voler des biens matériels, ils finiront par porter atteinte aux personnes. C’est ce que décide le Choul’han ‘Aroukh (329, 6). D’après cela, c’est une mitsva que d’accomplir, le Chabbat, une opération de sécurité ordinaire (garde, patrouille) afin de protéger les frontières contre l’ennemi. De nos jours, tout le territoire israélien est considéré comme « frontalier » en matière d’exposition à l’activité terroriste (Rav Chelomo Goren). Aussi, sur l’ensemble du territoire, c’est une mitsva que d’accomplir, le Chabbat, une opération de sécurité ordinaire, destinée à protéger les vies et les biens.
  4. Quand des Juifs non pratiquants décident de faire une excursion le Chabbat en un lieu qui requiert une protection armée, et qu’il n’y a aucun moyen de les en empêcher, c’est une mitsva pour les soldats que de leur assurer cette protection, même quand ils doivent pour cela passer outre au Chabbat. Bien que toute la nécessité de sécuriser le lieu soit la conséquence de la profanation du Chabbat par les promeneurs, il faut les protéger de l’ennemi, puisque, en pratique, ces gens se trouvent dans un lieu dangereux (Rav Goren, Méchiv Mil’hama I 7, II 110 ; cf. Hatsava Kehalakha 21). Mais il est interdit aux soldats d’aider les promeneurs à profaner le Chabbat, par exemple en leur ouvrant un barrage afin qu’ils puissent le passer et voyager en voiture ou en bus, ou en leur donnant l’autorisation de voyager, ou encore en montant dans leur bus avant eux pour qu’ils puissent voyager : ce n’est qu’après que les promeneurs sont déjà installés pour le voyage en bus qu’il sera permis aux soldats de les protéger, en montant eux-mêmes dans le bus.
  5. Il est permis, le Chabbat, de dégager du champ de bataille des soldats morts au combat, afin que leurs corps ne tombent pas aux mains de l’ennemi, bien qu’en principe on ne profane pas le Chabbat pour sauver des cadavres. Puisque, en pratique, la capture des dépouilles de leurs camarades porte atteinte au moral des soldats, et que la société israélienne est prête à libérer des terroristes contre leur restitution, sauver ces corps contribue à la sauvegarde de vies humaines. Mais une fois les corps évacués du site des combats, il est interdit de continuer de profaner le Chabbat afin de s’en occuper (Méchiv Mil’hama I p. 61, II 117 ; Hatsava Kehalakha 20).
  6. Une guerre destinée à conquérir un territoire faisant partie de la terre d’Israël appartient à la catégorie des guerres obligatoires (mil’hémet mitsva) ; s’il y a à cela une utilité opérationnelle, il est permis de commencer une telle guerre le Chabbat même, comme le firent les armées d’Israël à l’époque de Josué, qui conquirent Jéricho le Chabbat (Talmud de Jérusalem, Chabbat 1, 5, Tour, Ora’h ‘Haïm 249, 1).