Est-ce que le dicton « Si on coupait dans sa chair il en sortirait du hassidisme et non du sang » était une exagération ou une réalité ? • Durant le temps de l’Admour Hazaken et selon ses instructions, il commença à enseigner le hassidisme, à recevoir des gens et à les bénir • Trois discours dans un seul Shabbat, du hassidisme détaillé et un discours à quatre heures du matin… • Quelques éclats à l’occasion de l’anniversaire et du jour de l’Hilloula de l’Admour HaEmtsahi le 9 Kislev et la fête de la Délivrance le 10 Kislev.
Par le Rav Morde’haï Menashé Laufer
Lors d’une réunion hassidique de la veille du 10 Kislev 5741 (‘Si’hot Kodesh’ 5741 vol. 1 p. 493 et suivantes), le Rabbi parla de « Que tes sources se répandent au dehors » et de « l’avantage de la lumière qui vient des ténèbres etc. » qui fut accompli par la libération de l’Admour HaEmtsahi.
Apparemment en réponse à une question, le Rabbi ajouta une clarification qui fut intégrée en bas du compte-rendu, où il est dit :
Bien que la majorité de l’enseignement de l’Admour HaEmtsahi fut prononcée et écrite avant sa libération – l’intention était qu’on l’étudie et le diffuse, sans persécutions ni obstacles de la part du gouvernement d’alors etc. – et cela fut réalisé par la libération.
Et lors d’une réunion de Chabbat Parshat Nasso 14 Sivan 5736 (‘Si’hot Kodesh’ 5736 vol. 2 p. 322), le Rabbi raconta :
Et comme il est connu l’histoire rapportée dans le Sefer Hassidim [et certains disent que c’était son authenticité du Tsemach Tsedek] que si on coupait dans la chair de l’Admour HaEmtsahi, il en sortirait (non pas du sang mais) du hassidisme.
La Torah devient chez lui maître de la maison
Le Rabbi expliqua qu’il ne s’agit pas juste d’une expression, mais que dans la réalité des choses : quand un Juif étudie la Torah de manière qu’elle pénètre toute son existence, la Torah devient sang et chair comme sa chair. Et quand l’étude de la Torah est de cette manière, l’homme cesse d’être maître de la réalité de son corps, comme au moment du Don de la Torah où leur âme s’envola (Chabbat 88b).
Par la suite, le Rabbi indique plusieurs exemples :
Dans la Guemara, nous trouvons (Chabbat 88a) que Rava, lors de son étude approfondie de la halakha, avait ses doigts placés sous ses pieds qui les pressaient et ses doigts laissaient couler du sang.
Concernant Rabbi Akiva (Berakhot 31a), quand il priait seul, si quelqu’un le laissait dans un coin, il le retrouvait dans un autre coin – car il n’avait plus le contrôle de son corps (« car le corps s’était complètement perdu chez lui »).
De même, il est raconté sur l’Admour Hazaken qu’en raison de sa grande dévotion il se roulait par terre lors de la récitation du Shema, et Rabbi Pinhas Reizes – le chef des opposants de son temps – se couchait (sur la terre) pour écouter tout ce qui sortait de sa bouche (voir note du Yoman p. 273).
L’Admour Hazaken l’appela « le Rabbi qui est à moi »
Le 2 Iyar 5691, le Rabbi entendit du Rabbi précédent ces paroles :
« À partir de 5479, l’Admour Hazaken ne recevait plus [en yechidout] les personnes qui demandaient des conseils [en matière de service divin et de compréhension], et les envoyait [à son] fils l’Admour HaEmtsahi en disant : « Allez voir ‘le Rabbi qui est à moi' ». L’Admour HaEmtsahi allait chez l’Admour Hazaken avant et revenait ensuite « rapporter », et quand les gens demandaient une bénédiction – il entrait [l’Admour HaEmtsahi allait] chez l’Admour Hazaken pour chaque personne séparément [et revenait]. »
« Du vivant de l’Admour Hazaken, l’Admour HaEmtsahi disait – en public – les discours de l’Admour Hazaken en ajoutant des lettres ou des concepts, mais ne les disait pas au moment où l’Admour Hazaken les prononçait. Il y avait aussi des Chabbats où les deux les disaient [mais] pas en même temps. Parfois [l’Admour HaEmtsahi] répétait le discours que l’Admour Hazaken avait dit, et parfois un autre discours. Il arrivait aussi que l’Admour Hazaken entende le discours de l’Admour HaEmtsahi, et [alors] de nombreux hassidim préféraient les discours de l’Admour Hazaken à ce que disait l’Admour HaEmtsahi. Et c’est étonnant, c’est une transmission et un don de pouvoirs de l’Admour Hazaken à l’Admour HaEmtsahi, encore de son vivant. »
Et encore dans les notes du Yoman :
Au début, l’Admour HaEmtsahi disait des discours courts, bien qu’il les écrivait en longueur, et ensuite il commença aussi à les dire en longueur… Il arriva que l’Admour HaEmtsahi dise trois fois en un seul Chabbat des discours commençant par « Car » (D.H.), ou qu’il annonce soudainement qu’à 4 heures du matin il dirait « Car » (D.H.)…
« Sans limites »
Lors d’une réunion hassidique (Torat Menachem 5746 vol. 4 p. 400), le Rabbi mentionna le discours sur l’intériorité de la Torah « Tu n’as pas d’affaire, tu n’as pas de controverse etc. »
Et ici le Rabbi fit remarquer et clarifia :
« Ce que nous trouvons dans les discours de l’Admour HaEmtsahi ‘sans limites’ – cela fut dit par l’auteur du discours lui-même, et chez lui concrètement – dans ce même discours et sa suite etc., et ce n’est pas ‘comme son lieu’. »
Montée à la Torah de l’Admour HaEmtsahi
Le Rabbi entendit de la bouche du Rabbi précédent en été 5692 (notes du Yoman p. 92) :
« Il est connu que l’Admour HaEmtsahi ne montait à la Torah que pendant Simhat Torah avec tous les enfants. [La note indique] car il était intimidé par la grande sainteté de la Torah, etc. »
En 5719, une discussion s’est engagée concernant la montée à la Torah des habitants d’Israël pendant Simhat Torah. Le Rabbi expliqua cela en détail selon la halakha, et conclut (Torat Menahem vol. 24 p. 146) :
« S’ils les avaient appelés pour d’autres montées – c’était une « question » complète de « gabbaout » (même s’il s’agit d’une montée de Simhat Torah) quelle montée donner à chacun d’une manière qui convienne à son honneur… C’est là l’avantage de la montée « avec tous les enfants » – qui convient certainement à l’honneur de chacun, car l’Admour HaEmtsahi montait pour cette montée !… »
Portrait de l’Admour HaEmtsahi
Dans les notes du Yoman de 5695 (notes du Yoman p. non numérotée) :
L’Admour Hazaken était grand de taille et ses cheveux étaient [de couleur] blonde, et non rouges. [L’Admour] HaEmtsahi était légèrement plus petit que lui [et ses cheveux étaient] également blonds.
Un mérite particulier dans l’acquisition d’une propriété à Hébron
Lors d’une réunion de Shabbat Vayetse 9 Kislev 5749 (Sihot Kodesh 5749 vol. 1 p. 131), le Rabbi s’exprima en disant que la libération de l’Admour HaEmtsahi était similaire à la libération de l’Admour Hazaken.
Et ici le Rabbi nota ce qui fut dit sur l’Admour Hazaken et l’Admour HaEmtsahi (comme il est dit sur Jacob notre père et Joseph le juste)…
« Tout ce qui est arrivé à Jacob est arrivé à Joseph », et de même que la libération de l’Admour Hazaken, comme il l’a noté dans sa lettre, fut due au « mérite de son engagement dans l’établissement (et la charité) de la Terre d’Israël (qui correspond aux ‘terres des vivants’ et à la ‘porte des cieux’, la Terre d’Israël d’en haut) à travers les ‘Ma’amadot’ qu’il envoyait à ceux qui étudiaient la Torah et servaient Dieu en Terre Sainte – il en fut de même pour l’Admour HaEmtsahi, dont l’engagement dans la charité pour la Terre d’Israël lui valut etc. »
Cependant, ajouta le Rabbi, l’Admour HaEmtsahi apporta sa propre innovation, que l’on ne trouve ni chez le Baal Shem Tov, ni chez le Maguid, ni chez l’Admour Hazaken – l’acquisition d’une propriété à Hébron, comme raconté dans sa lettre, où il acheta lui-même une propriété dans la ville sainte de Hébron.
Le verset parle de lui
Des passages d’introduction du discours « Il a racheté en paix » prononcé lors du Shabbat Vayetse 5746 (Torat Menahem 5746 vol. 1 p. 632) :
« Il a racheté en paix mon âme… » Le contenu de ce verset est lié à la libération de l’Admour HaEmtsahi, car bien que dans son sens simple ce verset ait été dit par le roi David dans le livre des Psaumes… de la même manière ce verset fut dit plus tard par l’Admour Hazaken. »
Comme il est écrit dans sa Sainte Lettre concernant la libération, que la délivrance eut lieu lorsqu’il prononça le verset « Il a racheté en paix… » comme parlant de lui-même, c’est-à-dire que le verset parle de lui, et il en fut de même pour l’Admour HaEmtsahi…
Souvenir des Pères et des Rebbeim
À l’occasion du 11 Nissan 5732, année des 70 ans du Rabbi, M. Zalman Shazar envoya au Rabbi des étuis de Tefilines en argent ayant appartenu à l’Admour HaEmtsahi.
En réponse, le Rabbi lui envoya une lettre (Igrot Kodesh vol. 27 p. 381) où il fait référence à ce cadeau :
« Je confirme la réception de votre lettre ainsi que le précieux cadeau – sainteté et souvenir des Pères et des Rebbeim ensemble – et merci, merci du fond du cœur. »