À l’occasion du 25 Adar, 123e anniversaire de naissance de la Rabbanite. La prédiction prophétique et le souci des émissaires. Son influence s’étend jusqu’au coin le plus reculé du monde. L’affection particulière qu’elle avait pour les émissaires dans des lieux éloignés et isolés. Présenté par le Rav Shlomo Ben-Tulila, émissaire en chef dans les pays d’Afrique centrale, à la mémoire de l’émissaire la Mme Myriam Bentolila.
Comme on le sait, en l’an 5744 (1984), le Rabbi a déclenché une grande campagne pour l’impression du livre du Tanya dans chaque ville et bourgade où vivent des Juifs. L’un des principaux responsables de cette campagne était le Rav Leibel Zajac de Brésil, qui a imprimé des milliers d’éditions dans de nombreuses villes à travers le monde.
Durant l’hiver 5744, un membre de la communauté juive du Brésil a demandé au Rav Zajac s’il était possible d’envoyer de la Matsa cachère pour Pessah à un membre de leur famille qui résidait pour affaires au Zaïre (aujourd’hui Congo) en Afrique centrale.
Le Rav Leibel Zajac, alors très investi dans la campagne d’impression des livres du Tanya, s’est immédiatement enthousiasmé, pensant que c’était une opportunité en or d’apporter des Matsot aux Juifs de là-bas et aussi d’imprimer le livre du Tanya dans ce pays lointain.
Il a écrit au Rabbi pour l’informer de ses projets d’imprimer le Tanya au Zaïre dans la ville de Kinshasa. Le Rabbi a donné son accord et sa bénédiction pour le voyage, ajoutant qu’avant de partir, il devrait vérifier les possibilités d’impression dans ce pays éloigné.
Le Rav Leibel Zajac avait également le mérite de faire partie du cercle des proches de la maison du Rabbi et avait de temps en temps le privilège de rendre visite à la Rabbanite.
Avant son voyage au Zaïre, il est allé rendre visite à la Rabbanite et lui a raconté entre autres qu’il se rendait au Zaïre en Afrique pour imprimer le Tanya. La Rabbanite était au début très inquiète de son voyage au Zaïre, en raison de l’instabilité du pouvoir là-bas et des guerres qui sévissaient alors dans la région. Mais après qu’il lui ait dit avoir écrit au Rabbi et reçu la bénédiction du Rabbi pour y aller, la Rabbanite l’a béni pour un bon voyage et lui a demandé de prendre soin de lui. Elle lui a aussi demandé qu’à son retour du Zaïre, il vienne lui rendre visite pour lui raconter comment tout s’était bien passé.
Le Rav Leibel Zajac a pris un long vol avec plusieurs escales de New York à Johannesburg en Afrique du Sud, d’où il devait ensuite prendre un vol pour le Zaïre. En Afrique du Sud, il a reçu un message spécial du Rabbi, dans lequel le Rabbi mentionnait ce qu’il avait dit à plusieurs occasions, qu’immédiatement après l’impression il fallait organiser un cours et étudier le livre du Tanya au moins une fois, ainsi que donner de la charité autant que possible dans chaque endroit visité. Le Rabbi a conclu en disant qu’il mentionnerait cela au Ohel.
Après de nombreuses péripéties à Kinshasa, capitale du Zaïre, il a finalement réussi à imprimer le livre du Tanya là-bas.
Le vendredi, veille de Chabbat Mevarhin Nissan 5744, il est revenu au 770 et a remis au Rabbi le nouveau Tanya imprimé au Zaïre avec trois autres livres du Tanya qu’il avait imprimés au Brésil avant son voyage en Afrique.
Le Rav Leibel Zajac a également joint plusieurs photos des différentes personnes qui avaient participé à l’impression du Tanya. Le Rabbi lui a rendu les photos en lui demandant d’indiquer dessus les noms des gens et les lieux où elles avaient été prises.
En outre, le Rabbi a demandé l’adresse du Juif qui avait imprimé le Tanya au Zaïre afin de lui envoyer une lettre de remerciement.
Avant l’entrée du Chabbat, lorsque le Rabbi est rentré de sa sainte maison au 770, le Rav Zajac se tenait à l’entrée. Quand le Rabbi l’a remarqué, il lui a dit « Un remerciement privé » pour les impressions du Tanya. Le Rabbi lui a demandé combien d’éditions il avait imprimées, et quand il a répondu quatre, le Rabbi lui a donné 4 pièces à déposer dans une boîte de Tsédaka.
Le lendemain lors du rassemblement de Chabbat, le Rabbi a dit qu’il donnerait du Machké à ceux qui voyagent dans des pays lointains, en particulier pour les endroits où ils ont imprimé le livre du Tanya et en ont laissé un nombre important d’exemplaires pour qu’ils étudient le Tanya, et ont commencé à étudier le Tanya immédiatement après l’impression. (Le Rabbi a ajouté qu’ils devraient s’assurer de finir le Machké avant Pessah).
Après le discours, le Rav Leibel Zajac est monté recevoir la bouteille de Machké, et le Rabbi lui a dit en souriant qu’il devrait retourner dans toutes les villes où il avait imprimé des Tanya pour leur apporter le Machké, mais le Rabbi a souligné qu’il ne devait pas retourner lui-même au Zaïre et qu’il devait juste leur envoyer le Machké par courrier (ainsi que la matsa cachère pour Pessah).
Après Chabbat, le Rav Leibel Zajac est allé à la maison du Rabbi rendre visite à la Rabbanite comme elle le lui avait demandé avant son voyage au Zaïre.
Quand il est entré chez la Rabbanite, elle était très heureuse de le voir et que tout s’était bien passé. Et soudain, à sa grande surprise, la Rabbanite lui a ordonné de monter à l’étage supérieur dans la sainte maison du Rabbi et d’entrer dans le saint bureau du Rabbi, en disant : « Mon mari a dit que lorsqu’un tel invité revient d’un tel pays, il faut le faire monter en haut dans mon bureau ! »
Le Rav Leibel Zajac était sous le choc, sachant que les invités n’étaient reçus qu’au premier étage de la maison du Rabbi, et même les secrétaires veillaient à ne pas monter à l’étage, qui était l’espace privé du Rabbi et de la Rabbanite. Et voilà que la Rabbanite lui ordonnait de monter dans le bureau privé du Rabbi pour qu’il puisse y prier ou demander ce que son cœur désirait.
Le Rav Leibel Zajac est monté dans le bureau du Rabbi où il est resté quelques minutes, puis il est redescendu au rez-de-chaussée de la maison du Rabbi où il a été reçu par la Rabbanite et lui a raconté ce qui se passait au Zaïre en Afrique.
Entre autres, la Rabbanite lui a dit: « Rav Leibel, vous ne savez pas ce que vous avez accompli… Vous avez labouré et semé – et un jour viendra où un émissaire y arrivera, il ne saura même pas que vous y étiez. »
Et en effet, la prophétie de la Rabbanite la Juste s’est réalisée. Environ trois ans après le décès de la Rabbanite, en 5751 (1991), nous avons eu le mérite, moi – puissions-nous avoir une longue vie – et mon épouse Myriam a’h, de nous rendre en mission pour le Rabbi au Zaïre. Aujourd’hui, grâce à D.ieu, nous avons déjà douze émissaires dans onze pays différents d’Afrique centrale.
Non seulement la prophétie de la Rabbanite que des émissaires iraient en Afrique s’est réalisée, mais aussi son souci et ses bénédictions pour le bien-être et la sécurité de tous les émissaires, en particulier les émissaires dans les pays d’Afrique centrale, se sont pleinement concrétisés. Et « de même qu’elle a semé durant sa vie, elle est en vie », elle se tient au plus haut et continue de veiller et bénir tous les émissaires pour tout ce dont ils ont besoin matériellement et spirituellement, et de hâter la venue du Machia’h de nos jours, vraiment maintenant.