L’annonce des nominations du nouveau cabinet Trump résonne comme un coup de tonnerre dans le paysage politique international. À deux mois de son retour à la Maison Blanche, le 45e président des États-Unis dévoile une équipe qui marque un tournant radical dans la politique américaine au Moyen-Orient.
Donald Trump a dévoilé hier la composition de son futur cabinet, marquant un tournant radical dans la politique américaine au Moyen-Orient.
Marco Rubio, nommé Secrétaire d’État, et Pete Hegseth, au poste de Secrétaire à la Défense, sont connus pour leur soutien inconditionnel à Israël et leur opposition à la solution à deux États.
Mike Huckabee, désigné ambassadeur en Israël, et Steven Witkoff, nouvel envoyé spécial au Moyen-Orient, renforcent cette orientation pro-israélienne.
Le duo Ramaswamy-Musk à l’Efficacité Gouvernementale promet une approche novatrice du conflit.
Ces nominations, saluées par Jérusalem mais accueillies avec inquiétude par les capitales européennes, annoncent une redéfinition majeure de la politique américaine au Moyen-Orient.
La nomination la plus emblématique est sans doute celle de Marco Rubio au poste de Secrétaire d’État. Le sénateur de Floride, connu pour ses positions fermes, n’a jamais fait mystère de son soutien inconditionnel à Israël. « Il n’y a pas de solution diplomatique avec le Hamas », a-t-il récemment déclaré, illustrant la ligne dure qu’entend suivre la future administration américaine.
Au Pentagone, le choix de Pete Hegseth comme Secrétaire à la Défense renforce cette orientation. Cet ancien militaire, fervent défenseur de la souveraineté israélienne sur la Judée-Samarie, porte une vision quasi messianique de l’avenir de Jérusalem. Lors d’une conférence en Israël en 2018, il n’avait pas hésité à évoquer la possibilité d’une reconstruction du Temple, une déclaration qui avait alors fait grand bruit.
La nomination de Mike Huckabee comme ambassadeur en Israël s’inscrit dans la même logique. L’ancien gouverneur de l’Arkansas rejette catégoriquement le terme de « Cisjordanie » au profit de « Judée-Samarie », et considère les implantations juives non comme des colonies mais comme des « communautés légitimes ».
Plus surprenante est la désignation du duo Vivek Ramaswamy-Elon Musk à la tête du Département de l’Efficacité Gouvernementale. Le premier, entrepreneur d’origine indienne, s’est distingué par ses propositions radicales concernant le Hamas, tandis que le second, après sa visite du kibboutz Kfar Aza, s’est aligné sur les positions les plus dures du gouvernement israélien.
Cette composition gouvernementale suscite des réactions contrastées sur la scène internationale. Si Jérusalem applaudit ces nominations, les capitales européennes s’inquiètent d’un possible déséquilibre dans l’approche du conflit israélo-palestinien. « Ces choix marquent une rupture complète avec la tradition diplomatique américaine », note un ambassadeur européen sous couvert d’anonymat.
Le profil de Steven Witkoff comme envoyé spécial au Moyen-Orient est également révélateur. Ce businessman juif américain, dont la nomination a été chaleureusement accueillie par David Friedman, ancien ambassadeur en Israël, symbolise la volonté de Trump d’établir des liens directs et privilégiés avec l’État hébreu.
À la Sécurité Intérieure, Kristi Noem apporte son expérience de gouverneure du Dakota du Sud, où elle a été pionnière dans la lutte contre le mouvement BDS. Sa déclaration de solidarité avec Israël après les attaques du 7 octobre illustre la tonalité générale de cette future administration : un soutien sans faille à l’État juif.
Les implications de ces nominations dépassent largement le cadre des relations américano-israéliennes. Elles présagent un durcissement significatif de la position américaine face à l’Iran, une remise en cause probable des accords internationaux existants, et une redéfinition des équilibres régionaux.
Face à ce virage historique, les observateurs s’interrogent sur ses conséquences à long terme. La nouvelle administration Trump semble prête à bousculer des décennies de consensus diplomatique au profit d’une approche plus directe et plus alignée sur les positions israéliennes. Un pari audacieux dont l’histoire jugera la pertinence.
Pour l’heure, ces nominations dessinent les contours d’une politique américaine radicalement nouvelle au Moyen-Orient. Une chose est certaine : avec cette équipe, Donald Trump s’apprête à marquer profondément l’histoire des relations américano-israéliennes, pour le meilleur ou pour le pire.