Sur le verset « Tu ne te tiendras pas passif pendant que la vie de ton prochain est en danger » (Vayikra 19:16), Rashi commente: « En le voyant en train de mourir alors que tu peux le sauver, comme s’il se noie dans un fleuve, ou si un animal sauvage ou des bandits l’attaquent ».
De ce commentaire de Rashi, on peut tirer un merveilleux enseignement dans le service divin concernant la diffusion de la Torah et du judaïsme:
Il est écrit « Le sang (de ton prochain) est son âme », dont le sens spirituel est la Torah et ses Mitsvot, qui sont « notre vie et la longueur de nos jours ».
Voilà l’explication profonde de « Tu ne te tiendras pas passif pendant que la vie de ton prochain est en danger » – un Juif qui se trouve dans une situation de danger de mort spirituelle, à D.ieu ne plaise, un Juif qui a perdu la véritable vitalité, la vitalité dans les domaines du judaïsme, de la Torah et de ses Mitsvot, comme des « ossements desséchés ».
Rashi donne un exemple de cela: « comme s’il se noie dans un fleuve », car la raison pour laquelle il est arrivé dans une situation de danger de mort est à cause des « eaux impétueuses », faisant référence aux choses indésirables dans le monde, dans lesquelles il s’est immergé etc., jusqu’à finalement arriver à l’état de « se noyer dans un fleuve », à D.ieu ne plaise. Pire encore: « se noyer dans la mer » (selon les termes du Rambam et du Choulhan Aroukh), où le danger est encore plus grand que de « se noyer dans un fleuve ».
Donc, concernant une telle situation, la Torah dit: « Tu ne te tiendras pas passif pendant que la vie de ton prochain est en danger », c’est-à-dire lorsque tu vois un Juif dans une situation de danger de mort spirituelle, à D.ieu ne plaise, tu n’as pas le droit de rester passif et de « le voir mourir », à D.ieu ne plaise, puisque « tu peux le sauver »… Il dépend de toi de ramener son âme à la vie – en t’engageant dans la diffusion de la Torah et du judaïsme!
Le simple fait que tu aies vu – par la Providence Divine – un Juif dans la situation susmentionnée (« le voir mourir »), prouve que « tu peux le sauver », sinon pourquoi t’aurait-on montré cela ?! Il est inconcevable qu’on te l’ait montré uniquement pour que tu t’attristes… On doit donc certainement conclure que « tu peux le sauver », et c’est pourquoi on te l’a montré, afin que tu le sauves – par ton action de diffusion de la Torah et du judaïsme!
De plus, l’action de sauver ton « prochain » doit être réalisée sans aucune considération [personnelle], même lorsque cette action implique un risque personnel, « à cause d’un animal sauvage, de bandits, etc. » En d’autres termes, l’engagement dans la diffusion de la Torah et du judaïsme doit se faire de manière audacieuse.
Cependant, comme il craint malgré tout le danger que cela implique, le verset poursuit: « Je suis l’Éternel », c’est-à-dire que le Saint béni soit-Il est le véritable Maître du « fleuve », de « l’animal » ou des « bandits », et par conséquent, lorsqu’il part accomplir le commandement de D.ieu de sauver son prochain, il n’a rien à craindre de quoi que ce soit au monde!
Un autre point à ce sujet, « Je suis l’Éternel » – « fidèle à récompenser et fidèle à punir »:
Comme il y a le yetser hara (le « petit malin » – surnom de l’inclination au mal) qui tente de perturber ce service, il faut lui faire savoir que le Saint béni soit-Il est « fidèle à récompenser ». Comme il est dit dans les Pirkeï Avot (chap. 2): « Sache pour qui tu peines et qui est ton employeur qui te paiera le salaire de ton travail », « Ton employeur est digne de confiance pour te payer ton salaire ».
Et parfois, il faut rappeler au yetser hara qu’il y a aussi un « bâton »… « fidèle à punir », en effet, cela le dissuadera d’entraver et de gêner le travail d’un Juif pour sauver son prochain par la diffusion de la Torah et du judaïsme.
Cela constitue un encouragement et donne de la force à tous ceux qui s’occupent de diffuser la Torah et le judaïsme, et de propager les sources à l’extérieur – ils doivent savoir et se rappeler que s’engager dans la diffusion de la Torah et du judaïsme n’est pas une « belle mitsvah », mais un véritable sauvetage de vie, et nous avons reçu l’ordre: « Tu ne te tiendras pas passif pendant que la vie de ton prochain est en danger », « tu peux le sauver »!
Par conséquent, ils redoubleront certainement d’efforts et d’intensité dans ce travail, beaucoup les imiteront et s’engageront eux aussi dans la diffusion de la Torah, du judaïsme et des sources à l’extérieur, et comme mentionné, de manière audacieuse.
Puissions-nous, par nos actions et notre service de diffusion de la Torah et du judaïsme, avec un sentiment d’amour pour notre prochain, comme le commande la paracha Kedochim (à la suite de l’ordre « Tu ne te tiendras pas passif pendant que la vie de ton prochain est en danger ») « tu aimeras ton prochain comme toi-même », « c’est un grand principe de la Torah » – voir s’accroître la révélation de l’amour de D.ieu pour chaque Juif, car chaque Juif est le « prochain » du Saint béni soit-Il, comme le rapporte Rachi dans le traité Chabbat: « Ton ami et l’ami de ton père, ne les abandonne pas, c’est le Saint béni soit-Il ».
Et cela, véritablement de la manière de « tu aimeras ton prochain comme toi-même », c’est-à-dire, de même que le Saint béni soit-Il est l’Être suprêmement libre, comme il est dit « qui Te dira ce que Tu dois faire et comment agir » – ainsi, chaque Juif sera dans un état de liberté absolue.
Et immédiatement – nous allons accueillir Machia’h notre juste, chacun emmenant avec lui tous ceux qu’il a influencés et rapprochés du judaïsme, de la Torah et de ses Mitsvot, et eux-mêmes emmènent tous ceux qu’ils ont influencés, car ils sont devenus des « lumières pour éclairer », une « chaîne d’influences positives », et tous ensemble – « une grande assemblée reviendra ici », vers la Délivrance véritable et complète, puisse-t-elle arriver bientôt de nos jours, rapidement.
(Extraits d’un discours du Rabbi – Parachat Kedochim 5746)