Pour rien au monde Sarah Azimov ne raterait ce rendez-vous annuel international des Chlou’hot du Rabbi. A 48 ans, cette mère de 9 enfants, s’envole chaque année, aux alentours du 22 Chevat – date d’anniversaire de décès de la Rabbanite Haya Mouchka – pour New-York et rejoint ainsi les quelque 2000 autres dames ‘Habad venues du monde entier.

Quatre jours durant, du 13 au 17 Février, elles vont débattre de leurs activités sur le terrain, des difficultés rencontrées, échanger des idées, partager leurs propres expériences au sein de leurs communautés respectives, et recevoir de précieux conseils  en matière d’éducation.  Mais également se rendre sur la tombe du Rabbi, puis au 770, et prier pour le peuple juif.

Voici son témoignage pour Haguesher :
« Ce rassemblement annuel nous permet de nous renforcer considérablement dans notre mission au jour le jour, dans nos familles, avec nos enfants, et dans nos activités au service de la communauté », explique Sarah Azimov, belle fille du Rav Chmouel Azimov a »h de Paris. « Et ces forces spirituelles que l’on puise auprès du Rabbi nous accompagnent tout au long de l’année. C’est un véritable cadeau. »

Moins connu que le fameux Kinous annuel des Chlou’him qui rassemble plus de 5000 émissaires chaque année au mois de novembre, le rendez-vous annuel de leurs épouses dévouées, disséminées à travers le monde, connaît cependant un succès grandissant au fil des ans.

Au départ, elles n’étaient qu’une cinquantaine, aujourd’hui plus de 2000, dont une centaine venues de France, et 500 d’Israël. «Ce grand rassemblement a été instauré après le décès de la Rabbanite Haya Mouchka le 22 Chevat 1988. Une véritable Tsadeket et un modèle d’inspiration pour nous toutes.»

Et de citer un exemple de son dévouement complet et de son immense pudeur:
« Quelques jours avant de mourir, alors qu’elle était hospitalisée, la rabbanite avait spécialement demandé que l’on n’alerte pas le Rabbi sur son état de santé, car il devait se rendre à un rassemblement. Elle tenait à ce qu’il soit continuellement présent auprès du peuple juif, qui avait tant besoin de lui. »

Aussi pour Sarah Azimov, née à Crown Heights et habitant le 16′ arrondissement de Paris depuis son mariage il y a 26 ans, ce rendez-vous est essentiel «pour nous rappeler que l’on doit être d’abord soi-même un exemple pour pouvoir rapprocher les autres. Tout commence chez soi.  La Chli’hout concerne la famille complète, mari, femme et enfants. On s’engage pour la vie. Pas question de laisser une communauté, une fois que l’on a contribué à construire une école, un Mikvé etc… ou tout simplement rapproché des juifs encore éloignés. Nous sommes des Chlou’him à vie. »

Un grand sacrifice?
« Oh non, un grand mérite. Notre mission est là où l’on se trouve. Et c’est un grand mérite de vivre là où l’on vit. Le Rabbi disait que chacun de nous est un Chalia’h, un envoyé de D.ieu. S’il connaît ne serait-ce que la lettre ‘aleph’ qu’il enseigne ce Aleph ! »

Débordante d’énergie et avec un enthousiasme communicatif, Sarah se prépare depuis plusieurs semaines à ce voyage : « Des dizaines d’ateliers sur tous les sujets de la vie juive nous attendent, ponctués par de grands repas, des projections de vidéos de Chlou’hot du bout du monde, ou encore des chants collectifs de Nigounim datant de l’Admour Hazaken.»

Soit, une ambiance extraordinaire et d’une grande intensité. Cette année, le thème central qui sera abordé à New-York est celui de l’affection comme moyen de rapprochement. Tel qu’il est mentionné dans le Hayom Yom du 26 Chevat, à savoir : « La Ahava, l’affection, qui le souffle de vie dans la Avoda de la ‘Hassidout. C’est le fil qui relie les ‘Hassidim entre eux et qui relie le Rabbi avec les ‘hassidim et les ‘Hassidim avec le Rabbi. L’ahava opère de manière directe (en projetant son affection) et de manière rétroactive (en répondant à l’affection d’autrui). Elle n’est entravée par aucune barrière et transcende les limites du temps et de l’espace. »

Alors comment revient-on d’un tel programme? D’après Sarah Azimov « Sur un nuage!»

ISABELLE AMEL