La nuit de « Nittel », durant laquelle on s’abstient d’étudier la Torah à partir de la tombée de la nuit – et en raison de l’annulation des ‘sedarim’ (sessions d’étude), les Tmimim (étudiants) et les Anash (membres de la communauté) se sont assis pour jouer aux échecs dans la salle principale de ‘Beit Hayeinou’ 770 à New York.
La « Nuit de Nittel » (en hébreu : ליל ניטל) représente une tradition singulière dans le judaïsme ashkénaze, particulièrement observée au sein de la communauté Habad-Loubavitch. Cette nuit correspond à la veille de Noël dans le calendrier chrétien, durant laquelle de nombreuses communautés juives s’abstiennent traditionnellement d’étudier la Torah.
Origines et signification Le terme « Nittel » a plusieurs interprétations possibles. Certains le relient au latin « natalis » (naissance), d’autres y voient un acronyme yiddish signifiant « Les Juifs ne doivent pas étudier » (יידען טארן נישט לערנען). Cette pratique trouve ses racines dans l’histoire médiévale, où les Juifs évitaient de sortir cette nuit-là par crainte de violences antisémites.
Pratiques contemporaines Aujourd’hui, la coutume principale consiste à s’abstenir d’étudier la Torah de la tombée de la nuit jusqu’à minuit. Le Rabbi de Loubavitch a précisé que cette observance doit suivre les usages locaux concernant la date de Noël dans chaque pays. Dans la plupart des pays, incluant Israël, cette nuit correspond à la soirée du 24 au 25 décembre.
Activités alternatives Plutôt que de rester inactifs, les communautés juives ont développé diverses traditions pour occuper ce temps :
- Le jeu d’échecs, particulièrement populaire dans les cercles hassidiques
- La réparation de vêtements et autres travaux manuels
- Des activités de bienfaisance
- La méditation sur les enseignements des maîtres spirituels
Le Rabbi de Loubavitch soulignait l’importance de ne pas gaspiller ce temps, même si l’étude traditionnelle est suspendue. Il encourageait ses disciples à transformer cette période en moments constructifs de réflexion et d’action positive.
Dimension spirituelle La raison mystique de cette coutume, selon la tradition hassidique, est d’éviter d’ajouter de la « vitalité spirituelle » aux célébrations non-juives.