Real Talk avec Hadassah Chen : Mme Bassie Garelik, envoyée par le Rabbi pour reconstruire la communauté juive de Milan, en Italie après la Seconde Guerre mondiale, parle de la vie juive, du mariage, de l’éducation et du « succès ».
Lors de mon récent voyage à Milan, en Italie, j’ai eu l’occasion d’interviewer Rabanit Bassie Garelik, la première Chlou’ha (émissaire) du Rabbi en Italie.
Elle et son mari, le Rav Gershon Mendel Garelik, ont été envoyés il y a 63 ans pour reconstruire la communauté juive de Milan après que la guerre ait dévasté la foi et l’espoir des gens en un avenir juif en Europe. À l’époque, il n’y avait qu’une poignée d’émissaires de Habad dans le monde.
Née et élevée aux États-Unis, la Rabanit Garelik a bénéficié de nombreux avantages que les Américains tiennent naturellement pour acquis. Pour un couple hassidique vivant à New York dans les années 1950, l’Italie était aussi lointaine et étrangère que la lune, mais pour les Garelik, le lieu qui allait devenir leur nouveau foyer était accessoire par rapport à la mission.
Les hommes et les femmes en Italie savaient que la vie juive était importante — après tout, c’est une riche famille juive italienne, les Zippel, qui ont d’abord demandé au Rabbi de leur envoyer un jeune rabbin — mais avec les Garelik, ils ont eu une surprise. Au lieu d’un rabbin qui se cantonnait aux cérémonies et d’une rabbanit qui le soutenait discrètement, ils ont découvert un couple dynamique qui, au cours de plus d’un demi-siècle, allait redéfinir le sens même de la vie juive en Italie.
Bien que le Rav Gershon Mendel Garelik, son mari et pilier de force, soit décédé il y a deux ans, elle continue en tant que pionnière à enseigner, inspirer et simplement rapprocher les esprits et les cœurs de la yiddishkeit (judaïsme).
La Rabanit Bassie Garelik a souvent parlé des difficultés qu’ils ont rencontrées en tant que couple au début de leur Chli’hout (travail d’émissaire) en Italie, et souvent elle se sentait frustrée et découragée.
Dans une lettre de 1965 qu’elle m’a montrée, le Rabbi soulignait la différence entre semer et planter.
Planter un arbre est un effort bien plus laborieux que de semer, mais les résultats sont plus durables ; il en va de même dans toutes les entreprises humaines. « Si, par conséquent, il faut parfois plus de temps pour que l’effort porte ses fruits, ce n’est pas une raison pour se décourager », a écrit le Rabbi en anglais. « Au contraire, la raison peut bien être qu’il s’agit d’un cas de ‘plantation’, où les résultats finaux seront infiniment plus grands. »
La Rabanit a finalement créé une école dirigée par elle où, jusqu’à aujourd’hui, elle connaît et accueille chaque enfant qui y est venu. Elle a commencé un camp et, il y a une dizaine d’années, a lancé un séminaire pour les filles du monde entier, un programme d’un an.
La Rabanit Bassie Garelik est devenue le cœur et l’âme de la communauté juive italienne. Son fort caractère et son charisme attirent des personnes de tous âges et de tous horizons.
La Rabanit Bassie Garelik n’a pas peur d’exprimer son opinion sur tous les sujets, la politique, le mariage, la religion et la vie, elle a l’esprit ouvert et est très cultivée, lisant des articles et des journaux du monde entier.
Elle est devenue une oratrice inspirante et ses discours sont généralement des chefs-d’œuvre qui laissent les foules silencieuses et captivées par ses mots.
Sa chassidishkeit est forte et le Rabbi est sa lumière guide, peu importe qui est son public, elle veille toujours à rappeler à tout le monde où est son cœur et quel est son but dans la vie, apporter la lumière du chassidus dans ce monde et rappeler à tous combien il est important d’apprendre, la véritable clé de la connaissance réelle et de la compréhension de ce que devrait être et comment devrait être vécue une vie juive.
Néanmoins, elle sait parler à n’importe qui, religieux ou non, qui l’adorent tous. L’une de ses plus proches amies à Milan est devenue la directrice laïque de l’école, elle n’est pas juive mais elle a été l’une de celles qui l’ont poussée à continuer l’œuvre du Rabbi même quand cela semblait si difficile.
Lorsque j’ai demandé à la Rabanit Bassie Garelik quel est son secret de son « succès » et de sa « célébrité », elle m’a répondu avec un doux sourire : « Respecter les autres l’a amenée à être aimée, ne pas trop prêcher mais faire et être un exemple, et accepter toutes sortes de personnes différentes sans les juger ».
Au cours de cette conversation que j’ai eu le privilège d’avoir avec elle, nous avons vraiment discuté de nombreux aspects différents de la vie juive, de la politique au mariage, en passant par l’éducation et la foi.