Il est certain qu’on préfère ne pas évoquer le sujet et qu’on voudrait toujours parler de circonstances joyeuses. Il est cependant utile de se renseigner avant qu’un décès ne se produise afin de ne pas être pris au dépourvu et d’agir dans le respect du défunt et de la Hala’ha (loi juive). C’est pourquoi nous sommes allé à la rencontre de Méïr Chlomo Saada, fondateur et directeur de l’Association Le Ohel.

Pourquoi faire appel à vos services plutôt qu’à une entreprise de Pompes Funèbres classique ?
Notre association a comme devise le respect du défunt et de la Hala’ha. C’est-à-dire que nous fonctionnons sous l’autorité de Rav Avraham Barou’h Pevsner, Rav de la communauté Loubavitch de Paris, qui supervise toutes nos actions. C’est lui qui tranche dans des cas difficiles et qui nous guide afin de pouvoir observer au mieux tous les détails de la Hala’ha. En effet, il est très difficile d’imaginer tous les cas possibles et pourtant, dans ce domaine, il nous arrive de faire face à ses situations très compliquées : gérer les relations avec la famille, déterminer la façon d’agir, intercéder auprès des autorités, retrouver tous les papiers etc. Notre association a vu le jour en 1992 et notre expérience nous permet de faire face à toutes les situations.

Quel est le plus de votre association par rapport à d’autres entreprises ?
Nous nous occupons de tout, dans le strict respect de la Hala’ha, avec tous les Hidourim (tous les détails) nécessaires pour que l’enterrement se passe de la façon la plus conforme à la Hala’ha. Nous n’envoyons que du personnel compétent bien sûr mais aussi respectueux de la Hala’ha dans la vie privée.
Nous nous efforçons d’accélérer les procédures car, comme vous le savez, notre Torah nous demande d’enterrer le plus rapidement possible afin de préserver l’honneur du défunt. Ainsi nous parvenons souvent à procéder aux obsèques le jour-même du décès ou le lendemain : rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, il arrivait qu’à cause de fêtes juives juxtaposées à des jours de congé nationaux, on devait attendre près d’une semaine pour procéder à l’enterrement – ce qui est très pénible pour la famille (et très couteux d’ailleurs).

Vous disposez d’un personnel important ?
Absolument. Nous envoyons des équipes (hommes ou femmes) pour procéder à la toilette funéraire avec tout le matériel nécessaire. Nos rabbins sont habilités pour la récitation des Tehilim (Psaumes) et le déroulement de l’enterrement. Parfois, on fait appel à nous encore avant le décès afin que nous aidions le malade en fin de vie à réciter le Vidouï, la confession des pêchés et le Chema Israël. Il nous arrive de nous déplacer dans toutes les régions de France pour qu’un mort juif soit enterré correctement.
Notre personnel administratif joue aussi un rôle important : nous sommes en contact étroit avec des avocats pour démêler des situations délicates, pour parvenir à faire sortir le corps d’un défunt de l’hôpital ou de l’IML (Institut Médico-légal), pour négocier des places dans les avions d’EL Al lors des transferts en Israël. Nous nous occupons absolument de toutes les formalités.
Par ailleurs, nous distribuons gracieusement des livres de Tehilim (hébreu-français) ainsi que le Guide de l’Endeuillé distribué par le Beth Habad de Marseille sous la direction de Rav Taubenblat.
On peut nous joindre 24 heures sur 24 et sept jours sur sept puisque nous avons un partenariat avec des équipes non-juives pour parer au plus urgent quand le décès se produit un Chabbat ou jour de fête juive. Nous proposons également un service de récitation du Kadich dans l’année de deuil pour les familles qui ne peuvent pas se charger personnellement de ce devoir.
Environ une semaine avant l’anniversaire de deuil (Yahrzeit), nous avertissons les familles afin qu’elles puissent s’organiser et procéder aux prières et coutumes de ce jour.

Quels sont les principaux cimetières juifs de la région parisienne actuellement ?
Malheureusement, il n’existe pas de cimetière juif en région parisienne – contrairement par exemple à l’Alsace et la Lorraine. Il n’y a plus de place dans les carrés juifs du cimetière de Pantin, il reste donc ceux de Thiais et Valenton. Nombre de gens préfèrent transférer leurs défunts directement en Israël, où nous disposons d’un partenariat avec la ville de Beth Chémech par exemple. Nous sommes aussi habilités à procéder aux exhumations.

Notre plus cher souhait, c’est qu’on n’ait plus besoin de nos services et que « D.ieu efface les larmes de tous les visages » avec la venue de notre juste Machia’h.

Propos recueillis par Feiga Lubecki

Association Le Ohel – Tél : 06 38 67 69 01 – [email protected]