Au début de la crise sanitaire en 2020, David Assedou, propriétaire de plusieurs logements à Marseille et ses alentours, avait fait le choix de la solidarité.

En avril de cette même année, il avait en effet décidé d’offrir le loyer du mois à ses locataires. Il expliquait alors qu’il trouvait « normal » que les bailleurs sociaux comme privés fassent un geste pour ces familles.

« Certains ont surchargé les frigidaires, ont acheté des choses pour la maison et les enfants. Leur budget est faussé pour ce mois-ci. On est obligés de se donner la main », insistait-il.

En ce début brumeux de janvier 2022, David Assedou ne regrette en rien son geste. Au contraire, dans ses bureaux accrochés au quartier Belsunce Ill, il prépare un autre projet pour loger les familles les plus précaires.

Sur deux années. « Le Covid a accentué les difficultés que traversent les foyers, de tous les âges. Les retraités qui ne s’en sortent pas, les jeunes qui ne trouvent pas le moyen de s’insérer dans la société, leurs parents qui ne savent plus gérer, les femmes divorcées avec des enfants en bas âge… », explique David Assedou, qui est également président de l’association La main de Ruby et président de synagogue.

« La crise sanitaire a fait imploser des familles. Évidemment que je voudrais les aider, faire en sorte qu’elles reprennent pied. Et comme la première problématique reste le logement : comment bien se loger, comment payer son loyer… »

Au bout d’une longue négociation avec une société foncière parisienne désireuse d’investir dans le Sud, l’entrepreneur marseillais a pu mettre en place un partenariat solidaire.

L’idée? Mettre à disposition les 21 appartements de l’acquisition, un immeuble de quatre étages situé entre Rabatau et le Prado 18″), aux bénéficiaires de l’association durant deux ans.

« C’est du donnant-donnant. Les travaux seront _financés à 50% par la foncière et à 50% par l’association. Le rez-de-chaussée sera occupé par un groupe d’assurance. Il y aura deux étages à loyers modérés et deux étages d’appartements loués à titre gratuit pendant deux ans », poursuit David Assedou.

Et après? « Soit l’association prendra en charge la totalité des loyers, soit elle investira sur un autre projet immobilier », anticipe David Assedou.

Mais attention, prévient-il: « il n’y aura pas d’assistanat. C’est de l’aide que l’on veut offrir. C’est pour cela qu’interviendront des assistantes sociales qui suivront les familles afin de les aider dans leurs démarches, par exemple. »

Le début des travaux est prévu en février, la livraison de l’immeuble à l’automne.

Christelle CARFAONA – laprovence.com