Lettre du Rabbi du 16 Tamouz 5715, 1955, à l’occasion des élections en Israel
Par la grâce de D.ieu,
16 Tamouz 5715, 1955
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du dimanche de la Parchat Balak, dans laquelle vous me demandez quelle position il convient d’adopter, vis à vis des élections pour la Knesset(1). Je suis un peu surpris par cette question, car ces élections sont les troisièmes et la position, pour ce qui les concerne, est bien connue, puisque mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, avait fait connaître son avis, à l’occasion de celles de la première Knesset. Il a dit que quiconque est détenteur d’une carte d’identité(2) et donc d’une carte d’électeur, doit voter et, bien entendu, donner sa voix aux partis les plus orthodoxes.
Vous connaissez la décision de notre sainte Torah selon laquelle un homme doit considérer qu’il se trouve sur une balance en équilibre et qu’il en est de même pour le monde entier. De fait, il en est bien ainsi, pour des élections. Parfois, quelques voix suffisent pour qu’un peu plus tard, une décision indésirable ne soit pas prise ou qu’une autre, déjà en vigueur, soit annulée.
De nos jours, qui peut se permettre de ne rechercher que son propre salut, de ne pas se préoccuper de toute la communauté vivant en Terre Sainte, de ne pas se soucier des réglementations malencontreuses qui pourraient être introduites dans ce pays ?
Bien plus, vous payez des impôts à toutes les administrations, ce qui est un moyen de financer directement leurs actions. Vous avez accepté que l’on vous délivre une carte d’identité et, lorsque vous postez une lettre, vous devez savoir que le prix du timbre que vous payez est versé à l’administration, qui dispose de ces sommes pour différents objets.
Je suis encore plus surpris que nous ne disiez rien de votre étude de la partie profonde de la Torah, de la ‘Hassidout. Comme je vous l’ai déjà écrit auparavant, il s’agit là d’une nécessité fondamentale, comme le précise notre sainte Torah. Vous consulterez, à ce propos, les lois de l’étude de la Torah, de l’Admour Hazaken, chapitre 2, paragraphe 10.
En effet, chacun est tenu d’organiser son étude en sorte qu’il apprenne, au moins une fois dans sa vie, la totalité de la Loi Orale. Il est donc étonnant et surprenant que l’on puisse avoir connaissance de ce fait, mais, pour autant, que l’on écarte totalement l’enseignement profond de la Torah. Point n’est besoin d’en dire plus, tant cela est effroyable.
Je ne sais pas quelle était votre intention exacte, en m’écrivant. Je ne peux que faire des suppositions, à ce sujet et c’est la raison pour laquelle je ne veux pas laisser votre question, précédemment citée, sans réponse. Mais, en tout état de cause, oublier la politique, étudiez l’enseignement profond de la Torah, chaque jour. Puisse D.ieu vous suggérer de faire tout cela au plus vite et d’un cœur entier.
Avec ma bénédiction,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
Notes
(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°3559.
(2) Israélienne.