À la mémoire de Chnéor Zalman Pevzner, une cérémonie d’intronisation d’un Sefer Torah aura lieu le 19 juin 2023 à la Cité de l’Éducation Sinaï. Cet événement est organisé pour rendre hommage à sa vie et partager des moments de souvenir et de soutien avec ses proches.

En l’honneur de la mémoire de Chnéor Zalman Pevzner, une cérémonie spéciale d’intronisation d’un Sefer Torah aura lieu le lundi 19 juin 2023 à 19h. Cet événement se déroulera à la Cité de l’Éducation Sinaï, située au 2, rue Tristan Tzara à Paris, dans le 18e arrondissement. Roch Hodech Tamouz 5783 et Chnat Hakhel marqueront également cette occasion significative.

La soirée comprendra un repas traiteur et une animation musicale pour offrir un moment de convivialité et de partage. Un aspect central de la cérémonie sera l’écriture des dernières lettres du Sefer Torah. Cet acte solennel sera accompli de manière traditionnelle, avec une attention particulière accordée à chaque détail.

En plus de l’écriture des lettres, les participants auront l’opportunité de prendre part aux Hakafot et Farbrenguen. Cette cérémonie est organisée avec amour par les amis et la famille de Chnéor Zalman a’h, afin de rendre hommage à sa mémoire et de célébrer sa vie. Chnéor Zalman restera à jamais dans nos cœurs et nos esprits, et cette soirée spéciale nous permettra de nous remémorer les moments précieux partagés avec lui, ainsi que de trouver du réconfort en se soutenant mutuellement.

Nous invitons chaleureusement tous ceux qui ont connu Chnéor Zalman Pevzner et qui souhaitent lui rendre hommage à se joindre à nous lors de cette soirée mémorable. Ensemble, nous pourrons nous soutenir mutuellement, partager nos souvenirs précieux et trouver du réconfort dans la présence des proches.

 

 

Son lien avec le Rabbi…

Aux yeux de ses parents, Zalmi était, depuis sa naissance, le fils du Rabbi. Dès son jeune âge, il était doté d’une sensibilité particulière, empreinte de sainteté. Un événement marquant témoigne de cela : lors de la distribution hebdomadaire du Dollar de Bénédiction, le 25 Adar 1 5752 (la dernière distribution effectuée par le Rabbi jusqu’à ce jour), sa grand-mère, la Rabbanit Pevzner תבלחט »א, s’approcha du Rabbi pour demander une bénédiction pour l’une de ses filles qui n’avait pas encore d’enfants. Elle dit alors : « Je demande une bénédiction pour une naissance chez ma fille… » et le Rabbi lui répondit : « Une naissance chez tout le monde… ». La bénédiction se réalisa, car chaque enfant de la Rabbanit Pevzner accueillit un nouveau-né cette année-là.

L’attachement de Zalmi au Rabbi était sans limite. On pourrait dire qu’il cherchait constamment cette « connexion » permanente, jour et nuit.

Sa plus grande ambition était d’être un véritable ‘Hassid, attaché au Rabbi, à l’image des ‘Hassidim d’antan, afin de construire une demeure pour D.ieu ici-bas, objectif principal de notre génération, la 7e génération. Cela impliquait, contrairement aux générations précédentes, l’utilisation de tous les moyens technologiques modernes de notre époque, conformément aux directives du Rabbi. Dans le même esprit, nous avons le sentiment que Zalmi se sentait investi d’une mission spéciale consistant à influencer un maximum de personnes juives pour les rapprocher du judaïsme et du Rabbi.

Lorsqu’il était à l’hôpital, il se battait et réussissait à accrocher une photo du Rabbi sur la porte de sa chambre, même si cela était considéré comme un signe religieux et n’était pas autorisé. Je n’ai pas osé lui demander pourquoi cela lui tenait tant à cœur, car c’était authentique et sincère, le Rabbi était présent avec lui à chaque instant.

Certains diront qu’il était particulièrement investi dans la diffusion des sujets du Machia’h et de la Délivrance, une demande explicite du Rabbi. Il organisait des cours sur ces sujets ou éditait des fascicules comprenant des passages d’étude quotidienne à leur sujet. Le 28 Nissan passé, il a organisé un rassemblement sur le Machia’h depuis sa chambre d’hôpital. Il a lui-même contacté les rabbins, même lorsque la retransmission de l’événement ne fonctionnait pas, car l’important pour lui était que l’événement ait lieu et qu’il apporte de l’affection au Rabbi.

Lorsqu’on lui a annoncé que le traitement de chimiothérapie entraînerait la chute de ses cheveux et de sa barbe, il a écrit une lettre au Rabbi lui exprimant son acceptation avec amour, mais demandant une bénédiction pour que sa barbe et ses peoth restent intacts. Et la bénédiction du Rabbi s’est réalisée : il a conservé sa barbe et ses peoth. Les médecins étaient complètement stupéfaits. En effet, il arrive que les poils de barbe, ayant une racine différente, ne soient pas touchés, mais ils n’avaient jamais vu que les cheveux des peoth restent alors que les cheveux de l’ensemble de la tête tombent… »

Investissement dans l’étude…

“Ce Certains citeront comme sa spécificité, son enthousiasme dans l’étude de la Guémara ou bien dans l’étude de la ‘Hassidout et la réflexion spirituelle était extraordinaire…”
Raphaël S., un ami intime de Zalmi, était sa ‘Havrouta (compagnon d’étude) de Guemara à la Yéchiva de Brunoy. Ils étudiaient ensemble tous les jours durant 4 heures. Raphël nous a affirmé avec fierté, que ces moments étaient exceptionnels. Il nous dit que c’est grâce à Zalmi qu’il ait acquis un plaisir dans l’étude de la Guémara. Voici son témoignage: « il était sincèrement investi dans son étude, sans pour autant diminuer son aide aux Ba’hourim moins doué que lui. Lorsque Zalmi allait à Paris pour des Rendez-vous avec ses médecins, il prenait avec lui ses livres des commentaires de la guémara, et les étudiait pendant le trajet dans le RER. A son retour, Zalmi lui récitait parfaitement les passages qu’il avait appris en route (à noter, il s’agissait d’une étude profonde qui demande beaucoup de concentration).

Chez Zalmi, l’étude de la Torah était un élément tout à fait naturel. Même en déplacement, il restait attaché à son étude. Il voyageait chaque année à Genève pour jouer de la musique lors de l’allumage publique de la Ménorah géante, durant la fête de ‘Hannoucah. Par la suite, il avait l’habitude de rester sur place pendant quelques jours pour faire Mivtsaim (proposer aux gens d’allumer les bougies etc…). Un jour, après une très courte nuit, un de ses amis lui aperçut dans un coin de la synagogue, plongé dans sa Guemara. Il s’y trouvait seul à ce moment…

A souligner, il avait habitude, d’aller chaque Chabat dans des Synagogues pour partager des Divrei-Torah du Rabbi. Même en route, il s’entêter à ce que la durée de la marche soit rempli de parole de Torah, et cela, même quand il s’agissait de très longue marche.

Diffusion de la ‘Hassidout

Cela se passait principalement le jeudi soir lorsque des groupes de Ba’hourim de la Yéchiva de Brunoy se déplaçaient dans d’autres Yéchivoth de Paris et de sa région pour diffuser les enseignements de la ‘Hassidout. Ils allaient même jusqu’à organiser des réunions ‘Hassidiques lors des fêtes ‘Hassidiques, dans des maisons proches des Yéchivoth. Parfois, cela les amenait à rentrer tard dans la nuit, voire au petit matin.

Chaque fois qu’il avait l’occasion de rencontrer ou même de croiser des Rabbanim ou des Rachei Yechivoth lors de ses voyages, Zalmi cherchait à discuter avec eux d’un chiour de Niglé (étude des textes de la Torah) ou d’une Si’ha du Rabbi. Il en connaissait un grand nombre par cœur. Un témoignage marquant a été partagé lors de la fin de la période de Chiva, qui a eu lieu le 18 Eloul, par le Grand Rabbin de Genève, Rav Its’hak Dayan. Il a raconté au public une rencontre étonnante qu’il avait eue avec Zalmi l’année précédente, lors du Michté de Pourim organisé à Genève par le Beth Habad dirigé par son oncle, le Rav Mendel Pevzner. Alors que Zalmi était venu à Genève pour animer la musique, il a profité de cette occasion pour discuter avec lui pendant plus d’une heure, abordant des sujets aussi variés que la Guemara, la Hala’ha, la ‘Hassidout et la Kabbale. Rav Dayan était sincèrement impressionné de voir un jeune Ba’hour avec une telle érudition… Ce n’est que plus tard qu’il a appris le nom de ce jeune homme.

Pendant un certain temps, Zalmi s’est occupé d’envoyer aux Rabbanim des communautés juives de France la brochure « Likrat Chabat », qui présente les discours du Rabbi dans un style propre à la Yéchiva. Il se souciait de chaque détail de l’organisation : commandes, réceptions et envois. Dans le même ordre d’idées, il a édité chaque semaine, pendant un certain temps, une feuille contenant des explications sur la Paracha de la semaine, provenant de différentes sources, et y introduisant également des Si’hot du Rabbi.

Son approche envers ses amis

Conformément à l’enseignement du Rabbi concernant la Mitsva de Bikourim (Prémices d’Israël, Paracha Ki Tavo), qui stipule que cette Mitsva ne peut être accomplie avant que tous les Juifs ne soient définitivement installés en Terre d’Israël, car tant qu’il reste un seul Juif non installé sur sa terre, les autres Juifs déjà installés ne peuvent pas profiter pleinement des fruits et des récoltes d’Israël, Zalmi était constamment animé par cette démarche. Malgré ses grandes capacités d’érudition, de compréhension et de mémoire, il avait pour objectif constant d’aider ses camarades ou les plus jeunes élèves en difficulté, en leur apportant attention et encouragement dans leurs études.

Il avait le don de ressentir le mal-être de chacun et s’efforçait de trouver des solutions directes ou indirectes pour les réconforter, que ce soit en mobilisant ses amis ou en alertant la direction de la Yéchiva. De nombreux témoignages rapportent les actions de Zalmi, affirmant que grâce à lui, ils sont restés à la Yéchiva. La direction de la Yéchiva, qui a également témoigné en ce sens, prêtait une oreille attentive à ses demandes et recommandations pour aider d’autres élèves.

Quelques jours avant son décès, un médecin ophtalmologue Loubavitch vint ausculter Zalmi et fut étonné de l’entendre lui demander des nouvelles de son fils (en se souvenant de son prénom) qui avait étudié huit ans auparavant à la Yéchiva. Zalmi lui demanda alors s’il réussissait dans ses études de droit qu’il envisageait de poursuivre à l’époque. Le médecin fut stupéfait de voir un jeune homme dans un état si critique s’intéresser aux projets d’un camarade qu’il avait côtoyé des années auparavant.

Zalmi influençait tous les Bahourim qu’il rencontrait afin qu’ils viennent à la Yéchiva à chaque occasion, et il gardait contact avec eux pendant de longues années, que ce soit en étudiant ensemble ou en effectuant les Mivtsaim (activités de diffusion du judaïsme) du Rabbi ensemble.

Un de ses amis d’enfance, Y.N., raconte qu’il est resté proche de Zalmi, ce qui lui a permis de passer certains moments à la Yéchiva et, plus tard, après ses études, il a réussi à le convaincre de venir étudier à la Yéchiva pendant un an. Il raconte également comment Zalmi se souciait toujours de lui et l’aidait à se sentir à l’aise à la Yéchiva. Ce jeune homme relate également qu’à l’occasion du 3 Tamouz, il voulait se rendre chez le Rabbi. Il participa à une loterie, mais ne fut pas sélectionné. Quelques jours plus tard, Zalmi le contacta pour lui demander si son passeport était valide et lui annoncer qu’il avait réussi à collecter de l’argent pour payer intégralement son billet, alors que Zalmi lui-même n’a pas voyagé à cette occasion…

Lorsqu’il était moniteur au « Gan Israël », Zalmi était vraiment proche des enfants, avec lesquels il est resté en contact pendant de longues années. Certains enfants disaient à leurs parents qu’ils voulaient devenir un ‘Hassid comme Zalmi… Cette proximité qu’il avait avec chacun d’eux, sans distinction, s’étendait même aux personnes âgées qu’il rencontrait à l’hôpital et avec lesquelles il entretenait de forts liens. Plusieurs d’entre elles sont venues aux Chiva et ont versé des larmes chaudes lors de sa disparition.

Sa joie de vivre

Lorsque la maladie a été diagnostiquée, une nouvelle ère a commencé pour Zalmi, une sorte de « Mivtsa » (campagne) consistant à empêcher toute intrusion de tristesse ou d’inquiétude, qu’il appelait lui-même « les mauvaises pensées ». Pour lui, pour nous, ses parents et pour tout son entourage, il était important de traiter cette maladie comme un sujet parmi d’autres, dont il devait s’occuper et dont il essayait de se détacher autant que possible. Il a brillamment réussi cet « examen », restant pratiquement tout le temps dans la joie et la bonne humeur, avec un sourire permanent sur son visage…

À ce sujet, son ami Levi Majeski raconte qu’un jour de l’hiver dernier, il est entré dans la chambre de Zalmi et l’a vu en train de pleurer (je ne l’ai moi-même vu pleurer qu’une seule fois, lorsqu’il ressentait des douleurs terribles qui l’obligeaient à abréger sa Téfila). Levi a décidé de ne pas le déranger et de ne pas manifester sa présence. Puis, il a vu Zalmi arrêter de pleurer, réfléchir pendant quelques instants, et soudain, Zalmi s’est levé et s’est mis à danser sur l’air du Nigoun des Hakafoth du Rabbi Levi Itshak (le père du Rabbi)…

Il n’a montré aucun signe de douleur ou de souffrance à sa famille et à ses amis, bien qu’il les endure. Il voulait sincèrement continuer son travail de Chli’hout (mission) et ses études autant que possible, comme avant. Zalmi était déterminé à rester engagé dans sa mission et à inspirer les autres malgré les difficultés qu’il rencontrait.

Les Mivtsaim

Depuis son retour en tant que Chaliah officiel à la Yéchiva de Brunoy pour l’année 5774, après avoir passé une année à la Yéchiva Ohalai Torah à New York en 5773, toutes les actions et Mivtsaim auxquelles Zalmi était habitué ont pris une nouvelle envergure. Il faisait partie des principaux responsables de l’organisation des Mivtsaim du vendredi, ainsi que des Mitsva Tanks de ‘Hanoucah. Même lorsqu’il était à l’hôpital pendant la dernière fête de ‘Hanoucah (5775), il a organisé et suivi depuis l’hôpital le bon déroulement des 14 Mitsva Tanks qui devaient parcourir Paris et sa banlieue. Plusieurs soirs, les Bahourim des Tanks de ‘Hanoucah venaient lui rendre visite tard le soir à l’hôpital après la fin de leur tournée !

Le Rav Levi Azimov, responsable du Beth Loubavitch-Paris-Ile-de-France, nous a raconté pendant la Chiva que Zalmi l’avait contacté près de dix fois au cours des derniers mois pour organiser des « Messibot Chabat » dans le plus grand nombre d’endroits possible. Ces rassemblements pour les enfants avaient lieu les samedis après-midi et comprenaient la récitation des 12 Psoukim (versets) accompagnés d’histoires de la Paracha et d’animations. Pour mériter sa guérison, Zalmi en avait déjà organisé dans 25 endroits différents ! Le Rav Azimov nous a promis de développer ce projet en mémoire de Zalmi.

Zalmi ne se contentait pas de mener ses actions de manière exemplaire, mais il inspirait également les autres à s’impliquer et à faire davantage pour le bien de la communauté. Son énergie, sa passion et son dévouement étaient contagieux, incitant ceux qui le côtoyaient à se surpasser et à redoubler d’efforts pour répandre la lumière de la Torah et de la ‘Hassidout.

Son comportement…

Zalmi avait l’habitude de déployer beaucoup d’efforts et d’énergie pour pouvoir se concentrer davantage dans sa prière, qui représentait pour lui un moment très important d’Avodat Hashem (service divin). Il l’accompagnait d’une profonde introspection et de longs moments de réflexion sur un sujet qu’il avait étudié dans un Maamar Hassidout du Rabbi. Il souhaitait ardemment partager cela avec d’autres Bahourim (jeunes étudiants de la Yechiva). Ainsi, de temps en temps, il rassemblait de jeunes Bahourim de la Yechiva et leur enseignait la traduction des mots de la Téfila.

Il est difficile de définir avec exactitude l’essence ou le caractère principal de Zalmi ! Certains diront que c’est son enthousiasme dans l’étude de la Guemara le Niglé (partie exotérique de la Torah), pour d’autres c’est l’étude de la Hassidout et la réflexion spirituelle (Haskala de la Hassidout). D’autres encore diront que c’est sa Téfila avec une concentration spéciale, notamment le Chabbat, ou son investissement pour le bien-être d’autrui, comme aider les élèves de la Yechiva, ou encore son engagement exceptionnel dans les Mivtsaim du Rabbi (actions de diffusion de la Torah et du judaïsme).

Certains mettront l’accent sur son intérêt particulier pour la diffusion des sujets de Machia’h et de la Gueoula, la Délivrance, en organisant des études régulières à ce sujet. Déjà en 5773 à Ohalei Torah à New York, il avait réuni les quelque 200 élèves de sa classe chaque jeudi soir pour étudier ensemble une Si’ha du Rabbi sur la venue de Machia’h.

Il était également doué pour la musique et avait une passion pour les chants, notamment les Nigounim ‘Habad. Il jouait de l’orgue pour réjouir les Juifs lors des fêtes de ‘Hanouka, de Pourim et pendant le mois d’Adar. Il composait lui-même des chants pour les enfants du « Gan Israël ». Les Nigounim étaient une part importante de sa vie, et même dans ses dernières semaines à l’hôpital, ses amis chantaient les Nigounim autour de son lit.

Zalmi avait une conduite discrète et raffinée, ne cherchant pas à se mettre en avant. Il était sincère, droit et honnête, et détestait tout phénomène contraire à ces valeurs. Il se souciait profondément des autres et utilisait sa situation médicale pour encourager les gens à revenir à la Techouva (repentance) et à avoir confiance en D.ieu. Il était un exemple vivant de foi et de confiance en D.ieu, même face à l’adversité.

Il poursuivait ses études dans la Hassidout et pour la Sémi’ha (ordination rabbinique) avec son ami Levi M. Ils étudiaient ensemble sur place ou par téléphone, et Zalmi ne s’interrompait pas pour les visites ou les distractions. Il respectait les Mitsvot dans les moindres détails, même à l’hôpital, avec l’utilisation d’un Negel-Wasser (récipient pour le lavage des mains), le port d’un Talit-Katan (châle de prière) avec le Bendel (ruban) de jour comme de nuit, et la participation au Minyan de Kriat HaTorah (lecture de la Torah) les lundis, jeudis et Chabbat.

Malgré sa situation médicale, Zalmi continuait à recevoir quotidiennement la visite de nombreux amis, établissant ainsi un nouveau record de fréquentation à l’hôpital. Ils organisaient des Farbrenguen (réunions hassidiques) dans une pièce spéciale de l’hôpital, empreintes de joie et d’enthousiasme. Durant cette période, il écrivit un article sur l’influence positive que la Hassidout peut apporter à l’homme pour l’aider à surmonter les épreuves de la vie. Son essai fut sélectionné parmi les trois meilleurs par un jury, parmi une centaine de participants.

Il avait également préparé une lettre destinée à la Ministre de l’Éducation en France, abordant l’importance de la « Minute de Silence » comme remède contre l’antisémitisme, notamment à la suite des attentats sanglants de janvier 2015. Bien qu’il ait été découragé d’envoyer la lettre, plusieurs personnalités politiques, à qui la lettre fut montrée pendant les Chiva, l’ont encouragé à l’envoyer dans sa version originale, offrant même leur soutien.

Zalmi était profondément respecté et admiré par toutes les équipes médicales qui s’occupaient de lui à l’hôpital. Ils connaissaient et respectaient ses pratiques religieuses, et lui accordaient une attention particulière lors de sa prière. Il influençait les médecins, les infirmières et les aides-soignants sur des sujets de foi en D.ieu et de croyance en un D.ieu unique, ainsi que sur l’importance du respect des sept Lois destinées aux Noa’hides (non-Juifs).

Conclusion

En conclusion, nous pouvons citer les propos du Roch Yechiva le Rav Yehiel M.M. Kalmenson prononcés au rassemblement de la fin des Chiva, qu’une personne qui a pu indifféremment assurer une performance aussi bien dans le travail avec soi-même (travailler son comportement etc…) que vis-à-vis de son entourage, réussir à se socialiser avec son entourage et là-bas même agir et influencer, cela n’est que le résultat d’un attachement sincère au Rabbi et d’un service de D.ieu pieux, vrai et désintéressé. Je me dois néanmoins de souligner quelques évènements réjouissants durant cette dure période :

Tichri 5775
C’était après que la maladie était découverte localement et grâce aux traitements assez courts la maladie a disparue, au moins en apparence, Zalmi était bien fatigué, mais en aucune manière il n’a accepté d’annuler le voyage chez le Rabbi pour les fêtes de Souccot. Malgré sa promesse de ne pas trop se fatiguer, il a participé chaque nuit aux danses de Sim’hat Beth Hachoeva jusqu’a des heures tardives, et Chemini Atseret comme Sim’hat Torah après les Hakafot au 770, il est parti vers deux heures du matin avec quelque uns de ses amis passer la nuit avec un Ba’hour qui était en détresse ! Ensuite, il venait à la maison comme si de rien n’était. D’ailleurs, même par la suite il a gardé contact avec ce Ba’hour, qui n’acceptait de communiquer qu’avec Zalmi.

‘Hanoucah 5775
En été 5775 Zalmi avait rencontré un responsable d’El-Al à Paris, ce dernier n’avait pas l’habitude d’accepter de mettre les Tefiline. Il a été enchanté par Zalmi et a mis les Tefiline. Après cela Zalmi s’est soucié de lui offrir une paire de Tefilines, un Talith et un Siddour. Cette personne lui a proposé d’organiser un allumage et une animation de ‘Hanoucah dans les bureaux d’El-Al à CDG. Bien entendu Zalmi a accepté de l’organiser. Entre temps, Zalmi a rechuté et la maladie est revenue avec des proportions plus graves encore. Zalmi est rentré en urgence la veille de ‘Hanoucah pour de nouveaux traitements qui devaient durer plusieurs semaines.

Exceptionnellement, il a reçu la permission d’organiser des allumages à l’hôpital même, les docteurs juifs venaient aussi participer. Je lui ai demandé si je devais annuler l’événement chez El-Al, il m’a dit que non, Hachem aidera. Et voici que qu’exceptionnellement Zalmi a reçu la permission de sortir de l’hôpital pour deux jours Chabat et Dimanche, avant d’entammer une nouvelle cure de Chimio lundi. Toute la famille s’est réunie dimanche soir, mais Zalmi tenait a « tenir parole » et a partir chez El-Al, avec comme d’habitude, une équipe des bahourim, de la Musique, Beignets etc., tout ces éléments furent organisés par Zalmi de sa chambre d’hôpital. Après les cérémonies dans les bureaux de CDG et du Cargo, ils sont restés pour allumer et accueillir les passagers en provenance d’Israël.

Aux Chiva, R. Berel Pachter nous a raconté qu’il a été alors à l’aéroport pour accompagner un membre de sa famille, et qu’en voyant Zalmi il était étonné du fait qu’il savait que Zalmi était hospitalisé.. R B Pachter raconte, que Zalmi était très pale et tenait à peine sur ses pieds, mais en l’apercevant il s’est redressé sans montrer aucun signe de fatigue, il est même venu à sa rencontre en proposant à sa famille des beignets comme à tous les passagers , R’ Berel dit alors à Zalmi que lui aussi pouvait en prendre un beignet, Zalmi lui répondit que lorsqu’il etait en Mivtsaim en service du Rabbi, il essayait de ne pas manger et de ne pas boire…

Dans le même sens, Yoel Wogel, ‘haver intime de Zalmi relate, que lorsque Zalmi était à Ohaleï-Torah à NY, ils avaient l’habitude de marcher en Tahalou’ha chaque Chabat pour visiter une synagogue dans un des quartiers à coté de Brooklyn, à environ 1h15 de marche , et de transmettre un message du Rabbi. En marchant, Zalmi ne voulait parler que des Divrei Torah et des Si’hot, en prétendant que lorsqu’on est en chelihout du Rabbi, le Rabbi lui même est avec nous, il ne fallait donc pas faire autre chose ou parler de dvarim beteilim (paroles futiles). Yoel Wogel raconte, que c’était tellement agréable, qu’il attendait avec impatience toute la semaine pour effectuer cette marche avec Zalmi..

Plusieurs personnes, qui ont eu l’occasion de marcher ensemble avec Zalmi en Tahalou’ha, à NY ou en France, nous ont raconté la même chose.

10 Chevat 5775
Après de longs traitements il a pu rentrer à la maison pour quelques semaines, et à sa demande avec insistance, les médecins lui ont permis de voyager chez le Rabbi pour Youd (10) Chevat. Lors d’un Farbrenguen qui a eu lieu à 770, organisé par ses amis, il a dit: « la différence entre vous et moi, c’est que moi je suis conscient que j’ai une épreuve alors que d’autres n’ont en pas toujours la conscience »…, ainsi, a-t-il insisté qu’il il faut savoir profiter de chaque instant. A la sortie du Chabat, ses amis lui ont organisé un Melavé Malka surprise et dimanche après Minha ils ont dansé avec lui sur le trottoir du 770 pour lui souhaiter bon voyage et Refoua Chléma, il a été porté sur les épaules comme un ‘Hatan…

22 Chvat 5775, son 22ème anniversaire
Ses amis les Chlou’him, lui ont préparé une vraie surprise qui lui a fait très plaisir. C’était des bahourim de 10 Yechivoth à travers le monde, qui se sont mobilisés pour prendre des bonnes Ha’hlatot, résolutions, pour le mérite de Zalmi. Ainsi, plus de 1000 élèves se sont engagés à rajouter dans l’étude et la pratique des Mitsvot, Hidourim, etc. Zalmi a reçu les détails de ces résolutions dans 4 classeurs joliment décorés, qu’il a éprouvé un véritable bonheur de contempler à plusieurs reprises, et de montrer avec fierté à ses visiteurs. Plus tard dans les dernières semaines de Zalmi, ses camarades ont carrément créé un site dédié et lancé un appel sur les sites ‘Habad et ainsi, plusieurs milliers de personnes ont pris sur eux des bonnes résolutions pour sa guérison.

Lag Baomer 5775.
Zalmi accordait beaucoup d’importance à participer à la Parade organisée comme chaque année à Sarcelles par le Rav Yaakov Bitton, qui réunit des centaines d’enfants juifs qui se rassemblent d’abord puis vont en défilé à travers la ville. Zalmi a réussi à obtenir une permission spéciale pour sortir de l’hôpital pour quatre heures (il était en fin de période d’isolement en chambre stérile). Il a littéralement été porté par une joie infinie. Le Rav Bitton l’a honoré par la récitation du Tehillim du Rabbi qu’il a dit grand enthousiasme. Par la suite, il a marché tout le parcours du défilé et a beaucoup dansé…, oubliant tout de son état…

28 Sivan 5775
Le Rav Mendel Gourevitch, Directeur de la Yechiva, lui a promis d’organiser une Seoudat Hodaah (repas de remerciements à D.) une fois guéri. Après que la greffe de la moelle a bien réussi (avant malheureusement une nouvelle rechute), la Yechiva a organisé un grand Farbrenguen à l’occasion du 28 Sivan, avec la participation de tous les bahourim et des Rabbanim, ainsi que de la direction de la Yechiva. À cette occasion, Zalmi aussi a été invité à prendre la parole. C’était très émouvant.

Les dernières semaines ont été extrêmement difficiles pour Zalmi. Sa santé s’est brusquement détériorée et il est tombé dans un état de demi-coma qui a duré une semaine. Les médecins ont déclaré qu’il n’y avait plus rien à faire à part attendre quelques jours. Nous l’avons donc ramené à la maison. Ses amis étaient constamment présents à ses côtés, étudiant en sa présence. Des dizaines de personnes venaient pour les prières de l’après-midi et du soir, récitant des Psaumes, chantant les mélodies des Rebbeim.

Des milliers de personnes du monde entier priaient pour un miracle. Elles prenaient des bonnes résolutions et en quelques jours, des milliers de personnes étaient déjà mobilisées pour soutenir Zalmi dans leur propre manière. Cette période a été marquée par une immense mobilisation et une solidarité remarquable.

À la grande surprise de tous, la situation s’est subitement améliorée et après une semaine de coma, Zalmi s’est réveillé. Malheureusement, en raison d’une hémorragie dans le fond de ses yeux, il avait perdu la vue. Cependant, il a tout fait pour que cela ne soit pas trop apparent et cela ne l’a pas empêché d’être joyeux. Il engageait des conversations avec chacun et s’intéressait à chaque détail. Malgré sa condition, il participait aux prières de Min’ha et Arvit depuis un fauteuil roulant, comme d’habitude. Entre les deux prières, il se joignait aux autres autour de la table pour le Farbrenguen. Il a même récité avec une clarté exceptionnelle une Si’ha du Rabbi qu’il avait apprise deux ans auparavant.

La veille de son départ, Zalmi a exprimé au Rav Kalmenson, qui lui rendait visite, qu’il lui devait encore un cours sur la Guemara, un Chiour. En effet, cela s’était produit juste après que Zalmi se soit réveillé du coma huit jours auparavant. À la demande de Zalmi, le Rav Kalmenson avait partagé un bref point d’un cours sur la Guemara, et Zalmi avait alors demandé que ce soit un cours plus long. Maintenant, Zalmi lui rappelait qu’il lui restait cette « dette ».

Ce soir-là, Zalmi était très rayonnant et serein. Il a offert des bénédictions aux élèves qui allaient partir étudier dans des Yechivoth à l’étranger.

Le lendemain, Zalmi était malheureusement en proie à des douleurs insupportables. Sa respiration était forte, difficile et douloureuse. Voyant son état, j’ai rapidement suggéré de lui mettre ses Tefilines et de réciter le Chema Israël. Cependant, Zalmi m’a répondu que les Tefilines ne devaient pas être mis rapidement. Nous nous sommes donc rendus à l’hôpital où les médecins ont expliqué qu’ils ne pouvaient rien faire de plus que lui administrer des médicaments très puissants pour soulager ses douleurs, mais que cela entraînerait rapidement son endormissement.

Sans perdre de temps, je lui ai immédiatement mis les Tefilines, et il a récité le Chema Israël par cœur. Ensuite, je lui ai expliqué qu’il était nécessaire, selon la Halakha (la loi juive), de faire le Vidouy (la confession des péchés) dans une telle situation. Il s’est aussitôt assis et m’a dit : « Si c’est ainsi, je dois d’abord boire un verre d’eau ». Il a pris un verre d’eau tout en récitant la bénédiction « chehakol niyeha bidvaro ». Ensuite, il a récité le Vidouy mot à mot, reconnaissant ses erreurs et demandant pardon.

À ce moment-là, j’ai insisté pour qu’il se souvienne bien de son prénom, du prénom de son père et du fait qu’il était un ‘Hassid attaché au Rabbi et qu’il devait le revendiquer. Je lui ai répété les prénoms du Rabbi et ceux de ses parents, mais il les a mal entendus. Il m’a alors demandé de les lui répéter à nouveau, et il a hoché la tête pour montrer qu’il avait bien entendu. Par la suite, il s’est allongé, préparant ainsi son esprit et son cœur pour ce qui allait suivre.

Après avoir somnolé pendant quelques minutes, Zalmi a finalement rendu sa Neshama à son Créateur. Ce moment était empreint de calme, de pureté et de sainteté, reflétant la paix et la sérénité qui l’entouraient à ce moment-là. Tous ceux présents autour de lui ont crié le Chema Israël. C’était un moment à la fois poignant et empreint de dévotion, où la présence divine était palpable.

Il est remarquable de souligner que tout au long de cette période, Zalmi a maintenu un esprit de tranquillité et de sérénité, sans montrer le moindre signe de peur ou de crainte. Il était profondément rempli d’amour envers D. (Dieu) et semblait s’être bien préparé à ce passage vers l’au-delà, comparé à un « mariage » avec Hakadosh Baruch Hu (le Saint béni soit-Il). Sa mort était vécue comme un baiser d’amour, symbolisant une transition paisible et spirituelle vers la présence divine. Cela témoigne de sa foi profonde et de sa confiance en D., même face à l’adversité et à la maladie. Sa quiétude intérieure était une source d’inspiration pour tous ceux qui l’entouraient.

Après quelques heures, la levée du corps a eu lieu, rassemblant des centaines de personnes, notamment des Rabbanim et des bahourim de la Yechiva. La tristesse et le choc étaient palpables parmi ceux qui étaient présents, car ils avaient perdu un frère tant aimé. Des Chlouhim de France et Rav Moché Kotlarsky de New York étaient également présents pour rendre hommage à Zalmi. La communauté dans son ensemble ressentait une profonde douleur et une grande perte suite à son décès.

Le lendemain, mercredi 11 Eloul, Zalmi a été inhumé à Jérusalem au Har Hazeitim (Mont des Oliviers), proche de son illustre grand-père le Rav Hillel Pevzner z »l.

J’ai commencé mes quelques mots par remercier Hachem de nous avoir donné le mérite d’élever un tel fils, et Zalmi de nous avoir apporté de la joie et du bien-être durant 22 ans et demi.