Une providence merveilleuse s’est produite jeudi soir dernier à Bnei Brak, à tel point que ‘celui qui a vécu le miracle ne le reconnaît pas’.

Les manifestations contre la réforme judiciaire se sont poursuivies jeudi soir et des milliers de personnes ont défilé dans la ville ultra-orthodoxe de Bnei Brak, près de Tel Aviv.

Portant une copie géante de la Déclaration d’indépendance, les manifestants ont parcouru la ville en scandant des slogans et bloquant les principales voies de circulation, au son des cornes de brume.

L’annonce de l’événement avait irrité de tous bords, certains à droite reprochant aux manifestants de calomnier et harceler des populations non concernées par la question.

Malgré cela, ses organisateurs ont persisté, assurant ne pas venir animés de mauvaises intentions, mais au contraire pour sensibiliser les gens au fait qu’ils ne pouvaient rester en marge de la question et laisser cette révolution judiciaire se faire.

Des riverains ont jeté des feux d’artifice sur les manifestants, mais aucun blessé n’a été signalé.

D’autres ont distribué des bouteilles d’eau et de la nourriture, aux manifestants comme aux contre-manifestants, afin de détendre l’atmosphère en signe d’unité avec le peuple juif.

Il y a exactement 33 ans, lors de la Paracha de Vayikra 5750, un rabbin s’est tenu à Bnei Brak et a parlé contre les Juifs de gauche disant qu’ils « ne sont pas des Juifs »…

Lors du Chabbat, Parasha Vayikra 5750, le Rabbi parla avec grande douleur des propos diffamatoires de ce Rav à l’encontre d’Israël et cria le premier verset de la Haftarah du Chabbat, « Ce peuple, je l’ai créé pour moi, ils raconteront ma louange » et dit que le Saint béni soit-Il annonce par l’intermédiaire d’Isaïe, son prophète, que chaque Juif – peu importe qui il est – fait partie de « Ce peuple, je l’ai créé pour moi », créé par D.ieu pour Lui-même ! Et « chaque Juif – quelle que soit sa situation – raconte par sa simple existence, la louange de D.ieu dans le monde, « Ils raconteront ma louange »!

Le Rabbi expliqua que « la plupart des Juifs qui, aujourd’hui, ne gardent pas la Torah et les commandements sont considérés par la Torah comme des « Tinok Chenichbou », des « enfants enlevés  » dont le sort est «contraint», en particulier après toutes les décrets et destructions de la dernière génération. Et il est également clair  combien chaque commandement qu’ils font est précieux pour le Saint béni soit-Il ». (Dans le Talmud, un enfant juif enlevé et élevé parmi les non-juifs est une personne juive qui, lorsqu’elle était enfant, a été capturée et a grandi parmi les non-juifs. Par conséquent, il n’a pas étudié la Torah, ne connaît pas la loi juive (Halakha) et ne connaît même pas les principes fondamentaux de la foi juive. Ainsi, lorsqu’il commet des transgressions, il est considéré comme contraint (anouss) ou involontaire (shogeg), et non délibéré (mezid).

Et voilà, 33 ans plus tard, et la même semaine – la boucle est bouclée!.

Les sentiments des habitants de Bnei Brak ont été partagés lors de l’arrivée de la grande foule de manifestants de gauche, certains craignant l’impact que cela pourrait avoir sur leur vie quotidienne, tandis que d’autres ont accueilli les manifestants comme des frères et des sœurs et ont cherché à trouver des points communs avec eux malgré leurs différences politiques et religieuses.

Cependant, ce qui s’est passé par la suite a été considéré comme un miracle par de nombreux témoins. La majorité des habitants de la ville ont accueilli les manifestants de gauche en tant que «Juifs» et «frères», les ont honorés avec des boissons et des collations, leur ont permis de danser avec un Sefer Torah (rouleau de la Torah) . L’un d’entre eux  a éclaté en sanglots en chantant «Shalom Aleichem» ensemble, (une chanson traditionnelle de l’accueil du Chabbat).

En fin de compte, ce qui a été remarqué par beaucoup, c’est que malgré leurs différences politiques et religieuses, tous les Juifs sont unis dans leur relation avec D.ieu, et cela doit être un point d’unification pour tous les Juifs, quelles que soient leurs différences. C’est ce que le Rabbi de la génération a enseigné il y a 33 ans, et cela reste vrai aujourd’hui.

Un manifestant éclate en sanglots en chantant «Chalom Alei’hem», (une chanson traditionnelle de l’accueil du Chabbat).

 

 

Des habitants de Bnei Brak distribuent du cholent aux manifestants contre la réforme légale