Pour l’élévation de l’âme de Eliah Zabaly

 

Le troisième repas de fête qui a été instauré le dernier jour de Pessa’h a été appelé par le Baal Chem Tov : ‘le repas du Machia’h’.

Le Rabbi (Likoutey Si’hot, Tome 7, page 272), explique que durant ce repas la lumière du Machia’h brille clairement.

De fait, les premiers jours de Pessa’h célèbrent et marquent la sortie d’Égypte, mais les derniers jours de la fête, et plus particulièrement le ‘festin du Machia’h’, sont liés avec la Délivrance finale.

Aussi, l’Admour Hazaken, dans son Choul’han Aroukh, écrit qu’il est permis de manger du ‘Hamets durant le repas du huitième jour de Pessa’h, ‘A’haron Chel Pessa’h, après la sortie des étoiles, et bien qu’il n’ait pas encore dit la prière d’Arvit, et qu’il n’ait pas encore dit ‘Tu as effectué, Éternel notre D.ieu, une distinction entre le Saint et le profane’.

Aussi, durant ce repas l’usage ‘hassidique est de manger de la Matsah que l’on a trempée dans un liquide, et cela paraît étonnant. En effet, nous sommes encore sous la dépendance du jour de Pessa’h, ainsi que nous le mentionnons dans les bénédictions qui suivent ce repas : ‘En ce jour de la fête des Matsot’.

C’est en cela que s’exprime la signification du ‘repas du Machia’h’. Il est permis de manger du ‘Hamets (et de tremper la Matsah) car ‘le mal a été transformé en bien’.

Le Rabbi explique, en effet, que les premiers jours de Pessa’h sont ceux pendant lesquels nous sommes sortis d’Égypte, c’est-à-dire que nous avons fui le mal. Et en ce sens nous nous efforçons de ne pas tremper la Matsah pour éviter qu’elle ne gonfle, et l’on sait que le Rabbi pendant le soir du Séder a pour habitude de sécher ses gencives avec des serviettes afin que la Matsah reste sèche lorsqu’il la mange. La Matsah trempée et le ‘Hamets symbolisent la domination et l’orgueil, lesquels représentent la racine du mal. A l’opposé le dernier jour de Pessa’h est celui de notre Délivrance, et c’est pourquoi durant le festin du Machia’h nous mangeons de la Matsah trempée car il n’y a plus lieu de fuir le mal, ainsi qu’il est dit (Zekharia, 13, 2) : ‘J’effacerais l’esprit d’impureté de la terre’.

L’usage ‘hassidique de ne pas tremper la Matsah témoigne donc du fait de s’éloigner le plus possible de l’orgueil, lequel est décrit par le Rabbi comme étant la source de toutes les maladies.

Dès-lors, le fait de ne pas tremper la Matsah signifie que l’on se préserve de toutes les maladies. C’est la raison pour laquelle la Matsah est appelée ‘l’aliment de la guérison’.

A l’évidence, celui qui s’efforce durant tous les jours de la fête de Pessa’h à ne pas tremper la Matsah parvient à transformer le mal en bien et la Matsah qu’il trempe pendant le repas du Machia’h possède une lumière toute particulière.

Dans son ouvrage intitulé ‘Iniana Chel Torat ha ‘Hassidout’ le Rabbi définit ainsi l’Essence divine :

‘L’essence de toute force de vie n’est pas seulement illimitée au sens où elle est éternelle, et n’est pas sujette aux mutations liées au temps, car c’est là la caractéristique de toute essence, mais elle est également illimitée dans la teneur de ce qu’elle véhicule. Elle n’est que perfection et absolu. C’est pourquoi lorsque le degré de l’Essence sera révélé dans les mondes et que ceux-ci seront imprégnés de cette essence de vie, ils atteindront la perfection et l’intégrité véritables. C’est là une des raisons pour lesquelles la vie sera éternelle dans le monde futur. Au temps présent en effet, du fait que le monde ne reçoit qu’un reflet de l’essence de vie la mort est présente, car ce qui procède d’une émanation (contrairement à l’essence) peut être sujet au changement jusqu’à cesser d’être ou d’être détruit. Aux temps futurs en revanche, c’est l’essence de la vie qui prévaudra, et l’essence est immuable’.

A la lumière de ces paroles du Rabbi nous pouvons comprendre que le Rabbi Rachab instaura l’usage de boire 4 coupes de vin et de manger de la Matsah (comme pour le soir du Séder) pendant la ‘Séoudat Machia’h’. Ce repas contient une vitalité toute particulière qui procède de l’essence de vie telle que la définit le Rabbi : ‘Lorsque cette essence de vie se révélera dans les mondes, ils atteindront la perfection et l’intégrité véritables’. Cela est aussi vrai pour l’âme et pour le corps, car dans les temps messianiques ceux- ci s’uniront à l’essence de vie.

Lorsque Moché demanda à l’Éternel de voir ‘Sa face’, D.ieu lui répondit : ‘Tu ne pourras pas voir Ma face et vivre !’.

Il est possible de donner à cette déclaration l’explication suivante : ‘Si tu vois Ma face tu ne pourras plus vivre comme auparavant… ‘.

Voir la Face divine signifie en effet découvrir ‘Son Essence’, laquelle se révèlera dans l’essence de l’âme et dans l’essence de la Torah. C’est à cela que se rapporte la déclaration du Rabbi selon laquelle durant le repas du Machia’h brille la lumière de la Délivrance, car la Matsah trempée est, comme il a été dit, une allusion à la transformation du mal en bien.

Par ailleurs, il est expliqué que l’eau salée que l’on emploie le soir du Séder (dans laquelle on trempe le Karpas) est une allusion aux larmes versées en Égypte par les enfants d’Israël, or ces larmes de douleurs deviendront des larmes de Téchouva et des larmes de joie. Dans les temps futurs ‘D.ieu effacera les larmes de tout visage et la mort sera avalée’.