Les Trois Livres

À l’occasion de ce Chabbat, qui est aussi Roch ‘Hodech Nissan, nous sortons trois livres de la Torah. Sur l’un d’eux, nous procédons à la lecture de la Paracha de la semaine, sur le second, le passage en rapport avec Roch ‘Hodech, et sur le troisième, les versets sur l’ordonnance divine « Ce mois ci sera pour vous la tête (Roch) de tous les mois », la Parachat ha’Hodech.

Cette situation est extrêmement particulière puisque l’on ne sort habituellement qu’un seul et unique livre de la Torah. Pour les fêtes, spécifiquement, et lorsque un Chabbat est également Roch ‘Hodech, on sortira deux livres de la Torah.

Ce n’est qu’à des occasions rarissimes que l’on utilisera trois rouleaux de la Torah ;
Chaque année à Sim’ha Torah et lors des années particulières pendant lesquelles Roch ‘Hodech Nissan, Tévet ou Adar tombe pendant Chabbat.

Prenons conscience qu’une élévation particulière habite donc ce Chabbat où les trois lectures distinctes sont toutes trois reliées entres elles :

Dans la Parachat ha’Hodech qui est la troisième lecture, nous lisons l’ordonnance de sanctifier le Roch ‘Hodech Nissan. La deuxième lecture nous parle du Roch ‘Hodech (en général).

Enfin, la Paracha de la semaine, Parachat Vayikra, qui est notre première lecture, fut dite originellement, le jour de Roch ‘Hodech Nissan.
En définitive, les trois lectures dans les trois différents livres sont toutes liées à la Paracha du Roch ‘Hodech : Roch ‘Hodech Nissan !

Si de toute chose dans ce monde nous devons tirer un enseignement pour notre service de D.ieu, qui plus est, devrons nous le faire pour un sujet aussi important que la sortie de trois livres de la Torah !

Afin de saisir précisément, l’importance de la sortie des trois livres de la Torah dans notre Chabbat, il nous faut comprendre auparavant, le sens de la sortie de trois livres à l’occasion de la fête de Sim’ha Torah.

Car nous devons nous pénétrer de l’idée que même un événement qui ne se déroule qu’une seule fois par an, comme la sortie des trois livres de la Torah pour Sim’ha torah, nous enseigne comment nous devons nous comporter pendant toute la durée de l’année.

Il en va de même pour les événements qui ne se déroulent qu’une seule fois avec un intervalle de nombreuses années d’écart, comme la sortie de trois livres de la Torah pour le Chabbat Roch ‘Hodech Nissan ; de manière extraordinaire, ceux ci nous influencent pendant toutes ces années d’écart.

La sortie d ‘un Séfer Torah

Mais réfléchissons tout d’abord sur la nature même de la sortie d’un livre de la Torah. À cet instant précis, l’assemblée des fidèles réunis dans la maison de prières dira le verset : « Et lorsque l’on transportait le Aron, Moché disait : Debout Hachem ! Que se retirent tes ennemis, et que l’on voyage loin de ceux qui te haïssent ! » Signalons que ce verset est lui même quelques fois considéré comme un livre à part entière.

Le sens de ces paroles est que, en tous temps et dans chaque juif, il y a une part, un état personnel de Moché notre maître qui « dit » et fait en sorte, qu’il y ait un rajout dans chaque sujet de sainteté, (« Debout Hachem ! ») et l’annulation de toute mauvaise chose qui dérange le service de D.ieu, (Que se retirent tes ennemis, et que l’on voyage loin de ceux qui te haïssent !).

À la lumière de ce verset, la sortie d’un livre de la Torah apporte une force accrue dans la généralité du service de D.ieu. Il est évident que lorsque il s’agit de trois livres de la Torah, on reçoit la possibilité de servir D.ieu dans une manière de ‘Hazaka, une acquisition dans tout son renforcement.

Se renforcer dans un service Naturel aussi bien que Divin !

Il y a deux possibilités générales dans le fait de sortir trois rouleaux de la Torah qui occasionnent le renforcement et la puissance dans le service de D.ieu.

Tout d’abord, le renforcement du service de D.ieu « habituel », celui qui se présente ponctuellement. C’est pour lui que l’on sort trois livres de la Torah à Sim’ha Torah !

Et puisqu’il faut également renforcer le rajout dans le service de D.ieu durant toute l’année, nous sortons trois livres de la Torah pour Roch ‘hodech Nissan qui tombe Chabbat.

La différence sera en corrélation avec la lecture de la Torah dans les trois livres :

Pour Roch ‘hodech Nissan qui tombe Chabbat, nous lisons le passage sur Roch ‘Hodech, Roch ‘Hodech Nissan.

À Sim’ha Torah, nous lisons le commencement de la Torah : « Béréchit, au commencement, D.ieu (Elokim) a créé le ciel et la terre ». Sur ce point, les sages, de mémoire bénie, s’interrogent sur la raison pour laquelle la Torah débute par « Béréchit » et non par « ce mois ci sera pour vous la tête des mois » qui fait mention du premier commandement ordonné aux enfants d’Israël.

La réponse qu’il nous fournissent est que c’est dans le but de nous enseigner (à tous les hommes) que toute la terre appartient à D.ieu ; Il a créé le monde et a décidé de nous octroyer la terre d’Israël, il est donc impossible de prétexter que le peuple d’Israël s’est approprié la terre d’Israël par la force de son bras.

Il a été démontré que la lecture du Roch ‘Hodech Nissan «  ce mois ci sera pour vous » représente l’accomplissement des Mitsvot, les commandements divins, le comportement divin qui fait que le mois de Nissan est surnommé « mois de la Guéoula » ; la délivrance, qui est le passage d’un comportement naturel vers un comportement miraculeux.

Sim’ha Torah représente par contre, comme nous l’avons dit, le comportement naturel, « Béréchit, au commencement, D.ieu a créé le ciel et la terre ». Plus encore, le mois de Tichri tout entier est lié au comportement naturel, selon « l’orchestration » de la création du monde, et à la fin des fêtes de Tichri, la fête de Sim’ha Torah, pendant laquelle nous lisons le sujet de la création du ciel et de la terre.

C’est donc là la différence entre la sortie des trois livres lors de Sim’ha Torah, afin de renforcer et d’octroyer la faculté du service de D.ieu dans les normes d’une réalité naturelle et continuelle, alors que le Roch ‘Hodech Nissan est renforcé par la possibilité d’un service divin miraculeux, qui représente le rajout sur l’ordre naturel des choses.

Un service divin miraculeux, au sein du monde de l’action

Nos sages de mémoire bénie ont précisé qu’il fallait lire la Paracha « Ce mois ci sera pour vous… », qui est le premier commandement ordonné au peuple d’Israël, précisément le Chabbat Roch ‘Hodech Nissan.

La différence entre une Mitsva (un commandement) et la Torah, est que la Torah est au dessus du monde, alors que la Mitsva est une ordonnance adressée à l’homme pour lui transmettre comment se comporter ici, dans le monde, afin de se lier à D.ieu.

Nous comprendrons de ce fait que le comportement miraculeux qui est demandé à l’homme, dès le mois de Nissan, ne vise pas uniquement les sujets qui sont au dessus du monde dans l’étude de la Torah (car au contraire, l’étude de la Torah est particulièrement soulignée à Sim’ha Torah ), mais qu’elle pénètre également les actions concrètes, dans les Mitsvot.

Afin que le service de D.ieu dans le monde ne nous apparaisse pas comme un événement commun et naturel, mais bien miraculeux et au delà des habitudes humaines.

Tous ces points apparaissent de manière particulière dans notre année où les initiales forment la déclaration : « elle sera l’année où Tu nous montrera des merveilles ! (elle était déjà auparavant une année de miracles, selon les initiales de l’année précédente). Puisque, dans cette optique, toute l’année doit être une année de miracles et de merveilles, qui plus est, en sera-t-il ainsi au moment du mois de Nissan.

Il est désormais compréhensible que la force octroyée pour un comportement miraculeux effectif par la sortie des trois livres de la Torah lors du Chabbat Roch ‘Hodech Nissan, dans notre année en particulier, est plus élevée que le comportement miraculeux de toutes les autres années.

Le renforcement du comportement miraculeux par la lecture de la Torah

Nous recevons également un renforcement pour le service de D.ieu de manière miraculeuse dans la lecture de la Torah des trois livres du Chabbat Roch ‘Hodech Nissan.

À commencer par la lecture du troisième livre « Ce mois ci sera pour vous… », dans lequel nous voyons, premièrement, selon l’explication de nos sages : « depuis que D.ieu a choisit Yaacov et ses fils, il a fixé un Roch ‘Hodech de Guéoula, de délivrance ». Le sens de cet enseignement vise à nous faire sortir des limites du service de D.ieu d’un ordre naturel et de rentrer dans un travail d’ordre divin.

Deuxièmement, dans la suite, la Paracha nous parle du sujet du sacrifice de Pessa’h, qui selon son étymologie souligne le saut et le bond, un service de D.ieu dans la définition de « saut et de bond ».

La lecture dans le second livre, « le sujet de Roch ‘Hodech », lorsque le mot ‘Hodech est comprit dans le sens de « Nouveauté » qui fait état d’une nouveauté dans un service de D.ieu au delà de l’ordre habituel. Comme nous savons que les jours de la semaine qui dépendent du cycle du soleil, désignent le comportement fixe et habituel, tandis que les jours du mois qui dépendent du cycle lunaire se renouvellent constamment et démontrent l’état de nouveauté.

Une nouveauté particulière apparaît le Chabbat Roch ‘Hodech où s’unifient les deux comportements. Celui du cycle du soleil (le Chabbat), et celui du cycle de la lune (le mois). Ce point vient démontrer que le service de D.ieu dans un degré de nouveauté et de rajout, pénètre également dans un service de D.ieu fixe et habituel.

La lecture dans le premier livre : Vayikra. Dans cette Paracha la Torah parle de « Et Hashem appela Moché et D.ieu lui parla depuis la tente d’assignation ». Et il faut entendre par là, dans le service de D.ieu de chaque juif, un fait qui symbolise le dévoilement de D.ieu dans le « Moché personnel » qui se trouve en chaque juif, à tel point que le dévoilement divin réside vraiment dans son âme et entraîne le ressenti de D.ieu comme s’il le voyait concrètement (un peu de ce qu’il y aura dans la délivrance imminente).

Dans la suite des Parachiot, il est question du dévoilement divin envers le juif, à titre d’exemple, dans la Paracha Chmini qui est également lue lors du Roch ‘Hodech Nissan, nous découvrons le rayonnement et le dévoilement de la présence divine dans le sanctuaire, puis le texte nous rapporte le sujet du service des enfants de Aaron : Nadav et Avihou qui servirent D.ieu avec une telle perfection que leur âme s’est englobée en Lui et qu’ils en sont morts.

Nous devons tirer une leçon des fils de Aaron (puisque nous sommes tous des fils, les élèves de Aaron, tel qu’il est dit : « Soyez d’entre les élèves de Aaron ») afin de servir D.ieu avec perfection, jusqu’à ce que l’âme veuille s’englober dans sa source, mais tout en restant en vie !

Voilà à proprement parler l’enseignement de la Paracha Vayikra ; il doit y avoir pour chacun d’entre nous ce sujet, cette injonction : « Et Il appela Moché, et D.ieu lui parla », afin de servir D.ieu jusqu’à ce que l’âme veuille s’englober dans sa source. Ce point doit être éternel et fixé comme il est écrit dans la Paracha « Et tu n’interromperas pas le sel (de l’autel) car c’est une alliance avec ton D.ieu » comme une alliance fixée pour l’éternité.
En résumé ; lors de lecture des trois livres, nous pénétrons dans trois étapes dans le renforcement du service de D.ieu de manière miraculeuse :

Premièrement, dans la Parachat ha’Hodech, nous apprenons sur la généralité du service de D.ieu de manière miraculeuse.
Deuxièmement, de la lecture du Chabbat Roch ‘Hodech, nous apprenons que le service de D.ieu de manière miraculeuse doit également pénétrer dans le service habituel.
Troisièmement, de la Paracha Vayikra, nous apprenons que le service de D.ieu de manière miraculeuse doit devenir un état fixe et éternel.

Dans la Aftarah, nous rencontrons également le lien entre le prince de la génération avec les enfants d’Israël. Un point qui souligne que tous les enfants d’Israël doivent servir D.ieu d’une manière de Néssiout, qui outre le sens de prince, se lit aussi dans l’étymologie de Ness, le miracle, au dessus d’un service de D.ieu habituel. Et ceci doit s’installer de manière fixe et éternelle, selon le langage de la Aftarah, « un décret de D.ieu pour toujours ».

La sortie des Livres transforme le mal en Bien

La puissance particulière transmise par la sortie des trois livres du Chabbat Roch ‘Hodech Nissan, possède la puissance de transformer le mal en bien. (selon le texte du verset que l’on lit dans la sortie des livres de la Torah : « et que tes ennemis soient éparpillés ».

Ceci est également en allusion dans la lecture des trois livres et dans la Aftarah.

Lors de la lecture de la Paracha Ha’hodech, le verset parle du mois de Nissan qui fait allusion à Nissé-Nissim, « les miracles des miracles » dans la délivrance future.

Nous observons ensuite que la Paracha se termine par l’ordonnance de manger des Matsot, lesquelles font également allusion à l’annulation du penchant au mal, appelé ‘Hamets, le levain. Tel qu’il est écrit : « Et tu retireras le souffle d’impureté de la terre » ; il ne restera plus alors que la Matsa.

Dans la lecture de Roch ‘Hodech, nous apprenons que le sacrifice offert le jour de Roch ‘Hodech vient, (si l’on peut dire) faire expiation pour le fait que D.ieu à rétrécie la lune. Cette expiation vise également tous les sujets négatifs qui découlent de cette « action divine ». Car le rétrécissement de la lune a entraîné à sa suite, la faute de l’arbre de la connaissance et tout ce qui vient ensuite.

Le sacrifice de Roch ‘Hodech entraîne de ce fait, une expiation complète sur toutes les fautes, jusqu’à ce que toutes les fautes se transforment en mérite. Comme un avant goût de la situation qui sera celle de la délivrance, lorsque « et dès lors la lumière de la lune sera équivalente à celle du soleil ».

La connexion du Chabbat qui est la complétude des jours de la semaine qui sont fixés d’après le cycle du soleil, en même temps que Roch ‘Hodech, fixé par le cycle lunaire. Ceci fait allusion au verset : « Et la lumière de la lune sera comme la lumière du soleil ».

Le texte de la Paracha Vayikra nous parle des sacrifices qui viennent apporter l’expiation sur les choses négatives qu’ils transforment en lumière. Tout comme le sel qui accompagne chaque offrande, dont son action, on le sait, est de corriger le goût des aliments, y compris ceux qui sont initialement amers ; transformer l’obscurité en lumière.

Si la Aftara qui nous entretient du sujet de la sanctification du mois est dite après la Paracha traitant de la vache rousse, c’est pour nous enseigner que l’on doit se purifier par les eaux où sont mélangées les cendres de la vache rousse.

Ceci, afin d’offrir le sacrifice de Pessa’h dans un état de pureté, tandis que de concert avec cette idée, la Aftarah nous rapporte le sujet de l’expiation des fautes.

Les versets rajoutés après la lecture de la Aftara, et qui nous rattachent au Roch ‘Hodech, soulignent également l’affirmation de la transformation totale des sujets négatifs ; « Et ce sera lors de chaque mois, et lors de chaque Chabbat, que viendra « chaque chair » se prosterner devant Moi, nous dit l’Éternel ».

Différences de compréhension

Selon l’explication selon laquelle la sortie des trois livres de la Torah lors du Chabbat Roch ‘Hodech Nissan établit la primauté du service de D.ieu d’une manière miraculeuse, nous comprendrons un point supplémentaire.

Il y a une controverse entre les sages et Rabban Chimon ben Gamlièl sur le moment propice à l’étude des lois de Pessa’h. Selon l’avis des sages, il est bon de commencer cette étude trente jours avant la fête de Pessa’h. Par contre, selon l’avis de Rabban Chimon ben Gamlièl, il faudra débuter cette étude, quinze jours avant la fête.

Même si la loi a été fixée pour l’établissement de l’étude dans les trente jours qui précèdent la fête, les sages nous ont dit (par rapport à chaque controverse de la Torah) « celles ci et celles là sont des paroles du D.ieu vivant ! ». Et, partant de ce principe, il nous faut tirer un enseignement pour le service de D.ieu sur le plan spirituel, et ce, même des avis qui ne sont pas garder pour la fixation de la loi. D’autant plus que dans ce cas précis, il nous est donné d’accomplir les deux avis de manière concrète.

Tout simplement en débutant l’étude les lois de Pessa’h, trente jours avant la fête, puis en intensifiant la qualité et la quantité de l’étude, quinze jours avant l’entrée de la fête.

Rabban Chimon ben Gamliel explique que son avis sur les lois de Pessa’h (à partir de Roch ‘Hodech) se base sur le fait que notre maître Moché lui même, n’a commencé l’enseignement des lois de Pessa’h, pour les enfants d’Israël, qu’à partir de Roch ‘Hodech Nissan, lorsqu’il leur a annoncé : « Ce mois ci sera pour vous la tête des mois ».

Ce qui fait allusion au comportement miraculeux, lequel attribue la force de rajouter dans l’étude des lois de Pessa’h dès le Roch ‘Hodech Nissan d’une manière plus élevée. À la manière dont le service de D.ieu devra être, depuis Roch ‘Hodech Nissan, d’une manière miraculeuse et supérieure au service habituel qui le précédait.

Ainsi sera t-il également pour les dons accordés aux nécessiteux pour les besoins de la fête.

La Richesse de la Tsédaka

Chacun de manière générale, devra interroger sa conscience ; donne-t-il véritablement selon ce qu’il peut donner ? Donne t-il un dixième de ses revenus ou un vingtième ? Il serait bon qu’il fasse le point, car selon la hausse de ses bénéfices accumulés entre temps, il aurait dû donner plus. Car force nous est donnée de tirer partie du verset de la Torah et de son explication : « Prélève le dixième de tes revenus afin que tu t’enrichisse ! » (Asser, dixième, et Ocher, richesse, étant de la même étymologie ndt) Il est compréhensible qu’il faut donner de son argent avant même de l’avoir gagné, et ce, afin que l’on puisse le gagner. Et plus l’on donnera, plus grande sera la bénédiction divine ; jusqu’à atteindre une richesse extraordinaire !

Dès Roch ‘Hodech Nissan puisque débute le service de D.ieu d’une manière miraculeuse, il faudra donner plus que selon ses tendances naturelles et ses habitudes, plus qu’un dixième où un vingtième de ses revenus, et jusqu’à un dépassement de toutes les limites !

Nos sages de mémoire bénie, appellent le verset « Ce mois ci sera pour vous » « Mitsva Richona, le premier de nos commandements ». Cette appellation est liée au commandement de la Tsédaka, la charité, laquelle est surnommée : Mitsva, le commandement par excellence, car elle se place au dessus de tous les autres commandements. Et par son intermédiaire, on rajoute également dans l’étude de la Torah en général et des lois de Pessa’h, en particulier, car la Tsédaka purifie le cerveau et le cœur, et ce, jusqu’à « mille fois ainsi ».

Le rajout escompté lors du Roch ‘Hodech Nissan dans le service de D.ieu d’une manière miraculeuse est aussi en allusion dans le nom du prince qui fit don de l’offrande du Roch ‘Hodech Nissan ; « Na ‘hchon ben Aminadav ».

À propos de son offrande, il n’est pas souligné dans le texte de la Torah qu’il s’agit de celle du « prince de la tribu de Yéhouda » comme pour les autres princes dont la qualité de prince est toujours rattachés à leur tribu.

Pour Na’hchon ben Aminadav, c’est au nom de sa qualité personnelle qu’il donne son offrande. Comme le souligne son nom, à savoir , pourquoi s’appelle t-il Na’hchon ? du fait qu’il est descendu le premier dans le torrent (Na’hchol) des eaux. Sa qualité est celle du don de soi, au dessus de la mesure et des limites ; un comportement miraculeux.

Le comportement de Na’hchon permis également d’annuler des éléments indésirables, puisque dans la mer « se noie » la force divine qui se cache et finit par apparaître comme une force naturelle. La mer a été « transpercée et annulée », et plus encore, transformée en sainteté ; une mer démontrant un degré supérieur dans la sainteté, par laquelle on sort totalement des limites et des enfermements.

La Tsédaka, la charité, s’appelle aussi « Kofer » car elle fait allusion à la Kapara, l’expiation de tous les éléments indésirables et les transforme en bien, et l’essentiel est que « grande est la Tsédaka car elle rapproche la Guéoula ! ».
La Tsédaka transforme la tourmente de la mer de l’exil en mer de la délivrance ; « la terre sera remplie de connaissance… comme l’eau recouvre la surface de la mer ».

En conclusion

Et l’essentiel est que les bonnes décisions de chacun pour le rajout dans le service de D.ieu, l’étude des lois de Pessa’h et le don aux nécessiteux pour les besoins de la fête, dans une manière liée au comportement miraculeux, entraînera le comportement miraculeux du Saint bénit soit-il à notre encontre. Tout d’abord, la délivrance complète et véritable dans laquelle ont pourra accomplir toutes les lois de Pessa’h ; le sacrifice du Korban Pessa’h, le 14 Nissan et sa consommation le 15 Nissan, à la table du roi , le saint bénit soit-Il, à Jérusalem, dans le troisième temple !

Que cela vienne immédiatement, le jour du Chabbat (qui est déjà dans une moindre mesure, « ce jour tout entier Chabbat et repos pour l’éternité ») Paracha Vayikra (dont la perfection de la « tente d’assignation » rapportée dans notre Paracha, sera dans le troisième temple qui contient tous les temples qui l’ont précédé) Roch ‘Hodech (lequel fait état du renouvellement de la lune et du renouveau des enfants d’Israël dans la Guéoula, la délivrance) Nissan (le mois de la délivrance, « en Nissan ils ont été délivré, et c’est en Nissan qu’ils seront délivrés ») dans l’année 5751, TavNounShinAlef (qui désigne le fait qu’il imposera la suprématie, TéNaSsé, de la royauté du roi Machia’h) et dans une autre lecture des initiales de notre année, Hi Tihé Chnat Arénou Niflaot, elle sera une année où tu nous montrera des merveilles (« comme aux jours de ta sortie d’Égypte, montre nous des merveilles » dans la délivrance et avec toute la puissance qui s’impose !).

Et sur tous ces points, il y a la puissance de ce qui est dores et déjà établi par le fait de sortir trois livres et que l’on lit dans les trois et que dans leur Aftarah correspondante soit évoqué le sujet de la Guéoula, la délivrance.

Automatiquement, il faut qu’immédiatement se dévoile le tabernacle et le livre de la Torah dans le temple, dans la troisième délivrance lorsque toute chair viendra se prosterner là bas !

Nous seront alors évidemment dans le temple, le 14 Nissan, et c’est dans la joie et l’allégresse que nous remercierons D.ieu par un nouveau chant sur notre délivrance et le rachat de nos âmes ; « Bénis sois Tu, notre D.ieu, qui délivre Israël ! ».