J’ai souvent été surpris de constater, lorsque je croisais des personnages exceptionnels, que plus ils étaient grands, plus ils se sentaient petits. Peut-être qu’en prenant de la hauteur morale, prenons-nous conscience alors des horizons infinis qui sont en perspective ?

Au début de notre Paracha – Vayétsé – la Torah raconte le voyage de Yaakov vers ‘Haran. Il quitta Béer-Chéva et lorsqu’il arriva au Mont Moriah – lieu prédestiné pour la construction du Temple – il décida d’y passer la nuit.

Nos sages nous indiquent que ce fut la première occasion en quatorze ans qu’il se permit de dormir normalement ; car ces dernières années, il séjourna chez Chem et Éver où il consacra ses nuits à étudier la Torah.

Cela peut paraître étonnant : Comment se fait-il que Yaakov, qui s’abstint tant d’années à profiter du sommeil, ne trouva d’autre endroit pour se coucher qu’en ce lieu unique – futur Saint des Saints ?

La réponse à cette interrogation tient dans le fait qu’en ce lieu le plus saint de la terre, là où la Lumière Infinie de D.ieu brille dans Sa plus grande splendeur, toutes les limites et définitions physiques – du Haut et du Bas – n’ont plus aucun sens. Et s’il est vrai qu’en situation normale la stature verticale de l’Homme témoigne des priorités et d’un protocole précis de son rayonnement dans le monde avec la tête – siège de l’intellect – au-dessus du cœur – source des émotions ; et plus bas, les mains et les pieds qui sont le symbole de l’action, il n’en est pas moins vrai que face à l’infini, l’Homme se retrouve en position horizontale et il se couche tant les repères de ses attributs perdent tout leur sens.

C’est cette expérience de Yaakov – dans laquelle le Haut et le Bas fusionnent – qui nous permet aujourd’hui d’investir le matériel de Divin et de préparer ainsi le monde à la venue du Machia’h.

Vivre avec son Temps – Paracha
Pensée Quotidienne inspirée des enseignements du Rabbi de Loubavitch
Proposée par Rav Eliahou DAHAN, Lille