Au cœur de New York se tient actuellement le congrès mondial des Chlou’him du mouvement Habad-Loubavitch, un rassemblement marqué cette année par une profonde émotion. Près de 6 000 Chlou’him convergent vers la métropole américaine dans un contexte particulièrement douloureux, suite à l’assassinat du Rav Zvi Kogan aux Émirats arabes unis.

 

Rav Yakov Globerman

Les Chlou’him Habad, véritables ambassadeurs du judaïsme à travers le monde, sont connus pour leur présence infatigable auprès des communautés juives les plus isolées. Que ce soit dans les centres touristiques des grandes métropoles ou dans les recoins les plus reculés du globe, ils œuvrent sans relâche, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour offrir un foyer spirituel à chaque Juif.

L’héritage du Rabbi

L’héritage du Rabbi de Loubavitch, véritable architecte de ce réseau mondial, continue d’inspirer leur mission. Son approche universelle, accueillant avec la même bienveillance ministres, généraux, intellectuels ou simples citoyens, incarne parfaitement l’esprit du mouvement. Une anecdote illustre particulièrement cette ouverture d’esprit : lorsque l’écrivain Nathan Yalin-Mor s’étonna que le Rabbi lise ses articles malgré leurs divergences idéologiques profondes, ce dernier répondit avec sagesse : « Si je ne lisais que ceux qui pensent comme moi, je ne lirais probablement pas grand-chose… »

Face à l’adversité

Malgré le tragique assassinat du Rav Kogan, la détermination du mouvement reste inébranlable. Cette résilience n’est pas sans rappeler un événement traumatique survenu il y a plus de soixante ans, lorsqu’une attaque terroriste frappa l’école professionnelle de Kfar Habad en Israël, faisant cinq victimes. Face à cette tragédie, le Rabbi avait alors envoyé non seulement des lettres de réconfort, mais aussi de jeunes Chlou’him pour revitaliser la communauté endeuillée.

Une mission qui perdure

Aujourd’hui, face à cette nouvelle épreuve, le mouvement Habad puise dans cette même force spirituelle. Les préoccupations sécuritaires, bien que légitimes, ne freinent pas leur engagement. Au contraire, leur détermination à poursuivre leur mission universelle d’amour et d’accueil inconditionnel n’en est que renforcée.

Un phare dans l’obscurité

Car c’est là l’essence même de leur vocation : être un phare d’amour dans un monde parfois obscurci par la haine, continuant d’accueillir chaque individu, qu’il soit étudiant découvrant à peine ses racines juives ou jeune tatoué aux dreadlocks, avec la même chaleur familiale caractéristique des Beth Habad à travers le monde.

Comme par le passé, le mouvement Habad saura se relever de cette tragédie à Dubaï, transformant la douleur en force pour poursuivre sa mission sacrée auprès de chaque Juif, où qu’il se trouve dans le monde.

 


Le Rav Yaakov Haim Globerman (plus connu sous le surnom de Yankele, né en 1953) est l’une des principales figures de Habad en Terre Sainte. Il entretient des relations étroites avec des hauts responsables militaires et gouvernementaux, dirige l’organisation caritative « Yad BeYad », et occupe le poste de Rav de l’équipe de basket-ball Maccabi Tel Aviv. Il est particulièrement reconnaissable à la casquette qu’il porte en permanence.

Biographie :
Né à Jérusalem le 2 Iyar 5713 (1953), de parents appartenant à la communauté hassidique Pinsk-Karlin. Dans sa jeunesse, il a étudié dans un Talmud Torah local à Jérusalem, puis à la Yeshiva Hebron. Sous l’influence de son oncle, le Rav Fishel Henig, il a rejoint la Yeshiva Tomchei Tmimim de Lod, puis celle de Kfar Chabad.

Encore jeune homme, il a commencé à travailler aux côtés du Rav Ephraim Wolf dans la gestion des institutions Habad en Israël. En 1978, il s’est engagé dans l’armée israélienne comme Rav militaire. En 1982, il a participé à la Première Guerre du Liban (Opération « Paix en Galilée ») et faisait partie des premières forces à entrer dans Beyrouth.

En 2000, il a fondé l’organisation « Yad BeYad », qui fournit une aide humanitaire aux familles dans le besoin. Il a développé une relation particulière avec l’entraîneur de basket-ball Pini Gershon, qui le considère comme son Rav, et a établi des liens avec de nombreux sportifs et personnalités des médias.