(Pour la Réfouah chélémah de Esther-Malka bat Peïrel)

 

Dans la dernière Si’ha du ‘Dvar Mal’hout’ sur le livre ‘Dévarim’. Le Rabbi rapporte les changements des Hala’hot de la Torah qui auront lieu dans les Temps futurs. A présent la Hala’ha va selon Beït Hillel, et dans les Temps futurs, elle ira selon Beït Chamaï. Plus encore, le Rabbi nous dit que selon plusieurs avis, toutes les Mitsvoth de la Torah seront annulées dans les Temps futurs. Aussi, du fait que toutes les Hala’hot de la Torah viennent expliquer la façon d’accomplir les Mitsvoth, si les Mitsvoth disparaissaient, alors les Hala’hot, qui n’auraient plus de raison d’être, disparaitraient également !  Cela paraît impossible, car chacun sait que la Torah subsite et subsistera éternellement.

Le Rabbi nous donne une raison, pour laquelle les Mitsvoth de la Torah ne peuvent jamais disparaître: ‘Ce qui constitue l’essentiel des Mitsvoth n’est pas du tout lié à l’homme qui les accomplit (pour se raffiner et se purifier). Les Mitsvoth ne sont pas un ‘moyen’ pour atteindre un autre but, mais elles sont la Volonté du Saint-béni soit-Il, et ne sont pas accomplies pour une autre raison. C’est pourquoi elle ne peuvent connaître aucun changement. Si leurs buts étaient pour le besoin de l’homme, alors il aurait fallu dire que la nécessité de les accomplir dépend de la situation de l’homme: à présent elles doivent être accomplies pour que l’homme parvienne à s’élever et à se parfaire, et dans les Temps futurs, lorsque l’homme atteindra la perfection, il n’y aura plus de besoin de les accomplir. Or, du fait que le caractère éternel des Mitsvoth provient du fait qu’elles sont la Volonté du Saint-béni soit-Il, alors elles ne peuvent être soumises à aucun changement, et celà en tout temps. En effet, la Volonté du Saint béni soit-Il ne dépend absolument pas de la situation de l’homme et du monde’.

Ainsi, si la Torah est éternelle, comment expliquer la déclaration des sages selon laquelle ‘les Mitsvoth disparaîtront dans les Temps futurs’?.

A cette question le Rabbi répond que l’on ne doit pas expliquer que les Mitsvoth seront annulées dans les Temps futurs. La Volonté de D.ieu subsistera éternellement, mais par contre ‘c’est l’ordre qui est adressé à l’homme qui disparaîtra’. Dans les Temps futurs chaque Juif atteindra un niveau supérieur, d’union  parfaite avec le Saint béni soit-Il. D.ieu et chaque Juif ne formeront plus qu’une seule réalite. Dans ce cas, il n’y aura plus besoin que D.ieu ordonne à l’homme d’accomplir Sa Volonté, car du fait que D.ieu et l’homme ne formeront plus qu’Un, alors, l’homme accomplira les ‘Commandements divins’ naturellement.

Le Rabbi explique en effet que le terme de ‘Mitsva’ (‘Ordre’), ne s’applique que dans le cas où l’homme ‘vit indépendamment de D.ieu’. Dans un tel cas D.ieu intervient et lui ordonne d’agir selon Sa Volonté.

Cependant le mot ‘Mitsva’ s’apparente également au mot ‘Tsavta’ (‘Union’), aussi, le Rabbi explique que dans les Temps futurs, lorsque chaque Juif sera totalement imprégné de la Volonté de D.ieu (ne fera plus qu’Un avec Lui), ‘les Mitsvoth seront annulées’, c’est-à-dire que l’homme accomplira la Volonté de D.ieu, sans avoir besoin que D.ieu le lui ordonne.

En d’autres termes, la ‘Mitsva’, telle que celle-ci désigne un ‘Ordre’, disparaîtra, mais la Volonté de D.ieu, ‘les Hala’hot de la Torah’, subsisteront pour l’éternité. La Volonté de D.ieu se fondra en celle de l’homme, pour ne faire qu’Une seule et même Volonté. C’est le deuxième sens du mot ‘Mitsva’: ‘Tsavta’, lequel représente l’union parfaite entre le Saint béni soit-Il et les enfants d’Israël, laquelle sera révélée dans les Temps futurs.     

L’occasion nous est donnée ici de rapporter une histoire du Baal Chem Tov dont le contenu n’est pas sans évoquer cet enseignement du Rabbi.

Un ‘Hassid vint un jour s’entretenir avec le Baal Chem Tov pour solliciter son conseil. Durant tout le mois d’Elloul, le ‘Hassid s’attacha à faire une Téchouva sincère et du plus profond de son coeur. Aussi, pendant les 10 jours de Téchouva qui précédèrent le jour de Kippour, le ‘Hassid versa de nombreuses larmes, et il parvint au jour de Kippour avec le sentiment d’avoir travaillé comme il convient durant les jours redoutables.

Le jour-même de Kippour, le ‘Hassid pleura à nouveau, et quand ce jour sacré prit fin, le ‘Hassid se sentit, enfin, prêt à commencer la nouvelle année avec une certaine assurance.

Quelques temps après cela, le ‘Hassid traversa une période difficile et s’écarta un tant soi peu de la voie de la Torah et de la ‘Hassidout. Il ne pût résister aux incitations du mauvais penchant, qui l’amenèrent finalement à une véritable chute spirituelle.

Le ‘Hassid se rendit alors chez le Baal Chem Tov, et lui dit qu’il ne comprenait pas la raison de cette chute. Comment lui qui avait pourtant versé de si nombreuses larmes durant  le mois d’Elloul et jusqu’au jour de Kippour, avait-il pu chuter de la sorte?

Les larmes de sa Téchouva n’avaient-t-elles donc eu aucun effet? Sa Téchouva avait-elle manqué de sincérité et de profondeur?

La Réponse du Baal Chem Tov à ces questions fut foudroyante.

‘Lorsque tu pleurais tu as cru que ces larmes venaient de toi-même! Tu n’as pas réalisé que même ces larmes que l’on verse quand on fait Téchouva, pour s’attacher enfin à D.ieu, même ces larmes viennent de D.ieu! Même ces larmes sont un cadeau de D.ieu, Sans l’aide d’Hachem ces larmes ne peuvent pas exister….’.

Le Baal Chem Tov expliqua donc à son ‘Hassid que cet oubli fut la cause du péché qu’il commit peu de temps après Kippour.

C’est celà que nous enseigne le Rabbi dans le ‘Dvar Mal’hout’. Lorsque un Juif est séparé de D.ieu (comme dans cette histoire ou le ‘Hassid finit par oublier que tout vient de D.ieu, même les larmes qu’il verse), alors un Juif peut être amené à pécher, que D.ieu nous en préserve. Cependant, si un Juif fait véritablement Un avec D.ieu, comme ce sera le cas dans les Temps futurs, alors rien ne pourra s’opposer à lui. Cela, à tel point quil accomplira  les Hala’hot de la Torah, sans en recevoir l’ordre, ainsi qu’il a été expliqué.

A l’évidence cet enseignement sur notre relation avec D.ieu s’applique aussi à notre lien avec le Rabbi. La fête de Souccoth l’exprime avec une très grande force, car comme tout le monde sait, tous les soirs de Souccoth les bergers d’Israël (Avraham Itz’hak Yaakov…) sont accompagnés par les Invités ‘Hassidiques, les Maîtres de la Hassidout ‘Habad…

 (A suivre)