L’enseignement de Pessa’h Chéni : si un Juif est véritablement engagé à suivre les enseignements de la Torah, D.ieu fournira les moyens et les opportunités pour qu’il puisse réaliser cette aspiration.

Bamidbar 11 – versets 6 à 11

 

  1. Il y eut des hommes qui, se trouvant impurs à cause d’un mort, ne pouvaient pas faire la Pâque ce jour-là. Ils se présentèrent devant Moïse et Aaron, ce jour-là.
  2. Ces hommes dirent à Moïse: «Nous sommes impurs à cause d’un mort; pourquoi serions-nous privés d’offrir l’offrande de l’Éternel au temps fixé parmi les enfants d’Israël?»
  3. Moïse leur répondit: «Attendez, et je vais entendre ce que l’Éternel ordonne à votre sujet.»
  4. L’Éternel parla à Moïse, et dit:
  5. «Parle aux enfants d’Israël, et dis: Lorsque vous ou l’un de vos descendants sera impur à cause d’un mort, ou sera en voyage au loin, il fera la Pâque de l’Éternel.
  6. Ils la feront le quatorzième jour du second mois, sur le soir; ils la mangeront avec des pains sans levain et des herbes amères.»

 

D.ieu a établi l’ordre du monde de telle manière qu’au sein d’un peuple de plusieurs millions de personnes, il ne peut arriver de temps en temps qu’une personne ne meure pas, D.ieu nous en préserve, avant d’atteindre l’âge de cent vingt ans, comme D.ieu l’a témoigné. Surtout lorsqu’il s’agit d’un grand peuple, béni par D.ieu qui « ne sera pas compté en raison de sa multitude », et chaque jour de nouveaux enfants d’Israël naissent – il est également impossible qu’il n’y ait pas de cas de décès d’un Juif, D.ieu nous en préserve, pendant les jours de préparation à la fête de Pessa’h.

Il s’avère que D.ieu a fait ici une chose et son contraire : D.ieu a ordonné que le 14 Nissan, chaque Juif doit offrir lui-même le sacrifice pascal, et pour cela, il doit être pur ce jour-là. Et en même temps, D.ieu a établi l’ordre du monde de telle manière qu’à chaque 14 Nissan, il y aura nécessairement au moins quelques Israélites qui, selon la Torah, se rendront impurs à ce moment-là.

Et c’était l’argument de ces Juifs : D.ieu a établi l’ordre du monde de telle manière qu’à ce moment, il doit y avoir des Juifs qui se sont rendu « impurs au contact d’un mort ». Et si c’est le cas, quelle est notre faute si nous ne pouvons pas offrir le sacrifice que D.ieu nous a ordonné ?!

D.ieu a reconnu la justesse de leur argument et leur a répondu qu’il était impossible de les priver du commandement du sacrifice pascal. Et en présentant cette question, une autre mitsva et fête est ajoutée pour les enfants d’Israël – la fête de « Pessa’h Chéni », le second Pessa’h.

Cela donne une leçon profonde à chacun d’entre nous :

Beaucoup se demandent : d’un côté, D.ieu exige que les enfants d’Israël soient un peuple saint, capables de reconnaître qu’ils sont séparés et se comportent différemment de toutes les nations du monde : ils observent le Chabbat, mangent casher et accomplissent tous les commandements qui leur ont été prescrits. Et d’un autre côté, D.ieu les place dans une situation où ils doivent consacrer de nombreuses heures aux affaires les empêchant de pouvoir étudier la Torah pendant ces heures-là, qui empêchent les mères de pouvoir se consacrer à l’éducation appropriée de leurs enfants, et qui empêchent les les jeunes filles de pouvoir profiter de ces heures pour se préparer comme il se doit pour que, par la suite, elles puissent établir un véritable foyer juif, une maison construite sur les fondements de la Torah et des Mitsvots.

Et voici l’enseignement de la réponse du Saint béni soit-Il [à ces Juifs qui étaient impurs] : même si cela semble être dans un monde où l’accomplissement des commandements est lié à de grandes difficultés; en particulier en ce qui concerne un commandement qui ne se présente qu’une fois par an [l’offrande de la fête de Pessa’h], et lorsqu’ils ne pouvaient pas accomplir ce commandement ce jour-là en raison d’obstacles du monde, il semble alors perdu – vous devez savoir que si un Juif veut vraiment accomplir la Torah et les commandements, et demande « pourquoi serions-nous diminués », D.ieu lui fournira la possibilité d’accomplir tous les commandements sans diminution.

Et même si, pour cela, ils doivent faire quelque chose de nouveau qui n’existait pas auparavant [comme le Pessa’h Chéni], D.ieu le fera pour ces quelques Juifs qui se trouvent dans une situation où ils ne peuvent autrement accomplir le commandement.

Cet enseignement s’applique également à notre époque : il arrive parfois que, selon toutes les estimations, il semble impossible de se consacrer à l’éducation appropriée des enfants, de se préparer correctement à la vie familiale juive, ou d’étudier la Torah dans la mesure et de la manière requises, car tout cela semble en contradiction avec les réalités du monde. Cependant, il faut comprendre que ce n’est que l’illusion du mauvais penchant.

Il suffit simplement d’éveiller en soi une décision profonde et ferme : il est inconcevable de ne pas faire partie, à Dieu ne plaise, du peuple d’Israël dans l’accomplissement des Mitsvot de Dieu. Lorsque l’on prend cette décision sincère, on constatera que Dieu offre des possibilités particulières pour réaliser ces objectifs.

Cet enseignement nous encourage à ne pas nous laisser décourager par les défis et les obstacles qui se dressent sur notre chemin. Il faut se rappeler que, même si cela semble impossible, si nous faisons preuve de détermination et de foi, Dieu nous aidera à trouver les moyens d’accomplir nos responsabilités spirituelles et d’élever notre famille dans la tradition juive.