il est essentiel de reconnaître que les termes Toumah et Taharah, généralement traduits par «impureté» et «pureté», sont en réalité des concepts spirituels plutôt que physiques. L’objection à ces notions, en particulier aux lois de Niddah et de Pureté Familiale, provient d’une incompréhension de leur véritable nature et de leur signification.
La ‘Hassidout nous enseigne que ces lois appartiennent à la catégorie des ‘Houkim, des décrets divins pour lesquels aucune raison n’est donnée. Bien qu’ils soient suprarationnels et au-delà de la compréhension intellectuelle, il est néanmoins possible de chercher leur signification spirituelle profonde à travers l’étude de la philosophie ‘hassidique.
Le concept de Toumah, ou « impureté spirituelle », est expliqué par le ‘Hassidisme comme étant l’absence de sainteté. La sainteté est associée à la vie et à la vitalité, en étant unie à la source de toute vie, le Créateur. La véritable union avec D.ieu et la vraie sainteté impliquent que l’existence d’une personne se trouve dans un état de bitoul, ou « annulation » à D.ieu. Inversement, ce qui est éloigné ou séparé de cette source est considéré comme « mort » et « impureté ».
Les forces du mal, appelées Sitra A’hara ou « l’autre côté », se développent dans les domaines où la présence de D.ieu est la plus dissimulée et la moins ressentie. Ce qui est le plus mauvais et le plus impur chez une personne est, en premier lieu, l’affirmation de soi : l’ego repousse la présence de D.ieu et crée un espace vide où Sa présence aurait dû être.
Cependant, pourquoi est-il nécessaire que ce processus s’accompagne d’une immersion dans le mikvé, et quel rôle l’eau joue-t-elle dans le changement du statut de Tameh (« impur ») d’une personne en Tahor (« pur ») ?
Les maîtres du ‘Hassidisme expliquent que, pour progresser de niveau en niveau, il doit y avoir une période de «néant intermédiaire». Par exemple, lorsqu’on plante une graine, celle-ci doit d’abord se désagréger et perdre son existence première pour pouvoir germer et pousser. Ainsi, pour atteindre un niveau supérieur, il faut d’abord perdre ou annuler l’état antérieur.
La finalité profonde du mikvé est de permettre à une personne d’atteindre cet état de bitoul (« annulation »), de « néant intermédiaire » entre les deux niveaux de sa progression. Les lettres du mot hébreu bitoul forment, dans un autre ordre, tevilah (« immersion »), indiquant leur interconnexion spirituelle.
Pour accomplir la mitsva du mikvé, il faut s’immerger totalement, être entièrement enveloppé par l’eau. Cette immersion signifie perdre son existence indépendante et devenir un réceptacle pour la sainteté. Maimonide écrit que cette immersion requiert l’intention du cœur, l’intention de se purifier spirituellement de toutes les mauvaises pensées et défauts, pour amener son âme dans « les eaux de la compréhension la plus pure ».
La ‘Hassidout montre un lien entre le concept du mikvé et le déluge à l’époque de Noé. L’eau fut choisie pour nettoyer le monde du mal et le déluge dura quarante jours et quarante nuits, correspondant aux quarante séah d’eau requis pour un mikvé « cachère ». Les eaux du déluge purifièrent le monde par immersion, tout comme l’immersion dans les eaux du mikvé purifie.
Selon la Torah, on est purifié au moment où on sort du mikvé et non lorsqu’on y est immergé. Cela signifie que le but ultime de notre élévation spirituelle n’est pas de se retirer du monde, mais d’agir sur « l’extérieur », en amenant la sainteté dans les niveaux les plus bas de la réalité.
En pratique, cela signifie que « l’essentiel est dans l’action » : agir dans le monde, raffiner son propre être intérieur et sa part du monde pour faire « une demeure pour D.ieu ». La purification au mikvé doit imprégner les pensées, les paroles et les actions après être sorti du mikvé.
La ‘Hassidout explique que l’accomplissement des mitsvot procure les « vêtements » de l’âme. La disposition d’esprit et la pureté des parents lors de la conception déterminent, en grande partie, les « vêtements » que l’âme de l’enfant portera. Les lois de la Pureté Familiale ont une signification profonde et une influence directe sur la santé spirituelle et physique de nos enfants, et par extension, sur toutes les générations du peuple juif pour l’éternité.
La santé spirituelle et physique sont étroitement liées dans la perspective juive. En observant les mitsvot, en particulier les lois de la Pureté Familiale, nous créons un environnement propice à l’épanouissement spirituel et physique de nos enfants. L’immersion dans le mikvé, en tant que rituel de purification, contribue à établir un lien fort avec la source divine et à renforcer notre engagement envers les enseignements de la Torah.
En maintenant un niveau élevé de pureté et de sainteté dans notre vie quotidienne, nous favorisons un bien-être spirituel et physique pour nous-mêmes et pour nos enfants. Cela se manifeste par une vie équilibrée, un corps sain et une âme épanouie, et conduit à une connexion plus profonde avec D.ieu et la communauté.
En somme, la santé spirituelle et physique sont intrinsèquement liées à l’observance des mitsvot et à la connexion avec la source divine. En veillant à maintenir ces liens et en respectant les lois de la Pureté Familiale, nous pouvons assurer un bien-être holistique pour nous-mêmes, nos enfants et les générations futures du peuple juif.