Voici un résumé de texte inspiré d’une causerie du rabbi lors d’un farbrenguen (19 kislev 1954) qui représente particulièrement le message de toute la vie du rabbi : le don de soi.

Le don de soi pose les bases de la doctrine hassidique, c’est une notion fondamentale sur laquelle les rabbis de habad ont le plus mis l’accent.

Mais comment parvenir à ce don de soi ? À ce dépassement continuel, à cette force de caractère que rien ni personne ne peut achopper ?

Voici la dissertation du rabbi :

La kabbala rapporte que parmi les 10 forces élémentaires présentes chez l’homme, une se nomme « Netsah », la victoire, la volonté de vaincre.

Cet élan de détermination s’enclenche lorsque l’homme se trouve confronté à une difficulté, une épreuve, un challenge.

Plus précisément, face à une force d’opposition qui lui (dé)montre qu’il ne pourra en aucun cas la surmonter et qui inscrit l’homme dans une étroitesse insupportable pour lui.

Le rabbi pose la question suivante :

Cet élan de détermination est certes d’une puissance phénoménale au début. Lorsque un homme se projette dans un nouveau projet , l’imagine, le fantasme, cela suscite en lui un engouement exceptionnel pour la chose.

Cependant, lorsque le retour à la réalité se fait, un homme voit que tout ne se passe pas comme il l’envisageait .

Il n’imaginait peut être pas qu’il devrait fournir une charge de travail aussi importante , ni même les difficultés exercées par l’environnement dans lequel sa personne, son projet, ses actions, devaient se développer.

Comment un homme peut il faire pour que cette détermination, ne s’amenuise pas au fil du temps ? Suite à d’innombrables barrières mentales et matérielles, que ses croyances et que le monde lui impose ?

Voici la réponse du rabbi :

La force de Netsah est engendrée/générée/dynamisée par trois choses : le désir , l’intellect et les émotions.

Lorsqu’un homme désire/se convainc/se persuade qu’il lui faut quelque chose, qu’il ne peut pas atteindre dans l’immédiat , il y mêle alors ses trois forces.

Ces 3 éléments sont les vecteurs qui vont lui permettre de créer cet élan et cette projection dans ses entreprises futures.

Mais le rabbi ne s’arrête pas là ! Et voici l’exceptionnel message du rabbi :

Ces 3 éléments (Désir, intellect, émotions) ne sont là que pour propulser cette envie de réussite en amont !

Cependant si un homme, une fois lancé dans ses projets, en vient à s’appuyer sur ces 3 forces, alors l’effet sera contraire. Les 3 forces deviendront des freins et non plus des propulseurs.

Par exemple, lorsqu’un homme débute ses projets, il sera inéluctablement confronté à de nombreux obstacles, celui ci pourra en venir à se dire que finalement ce n’est peut être pas possible. Que cela ne vaut pas le coup. Est-ce vraiment la chose que je souhaitais ? (Ne voulais-je pas que la chose, sans les responsabilités et les efforts qui vont avec ?)

Et tout d’un coup, ce qui hier l’avait motivé et poussé en avant dans cette situation, le rattrape pour le tirer violemment en arrière.

Voici le secret : lorsqu’un homme agit dans les grandes entreprises de sa vie, il doit absolument se départir de son plaisir, de ses calculs et des ressentis qui l’ont amené ici.

Ne plus donner de crédit à quoi que ce soit d’autre que sa pensée première, le désir de réussite.

Et ce n’est qu’à ce prix là, un effacement total de soi dans ses projets au profit d’une cause plus grande, plus noble, qu’un homme arrivera à la perfection dans ses actions.

C’est par cette force [Netsah] que chaque homme sur terre a la capacité de se réaliser, aussi bien spirituellement que matériellement.

Et c’est également par elle, que le Machia’h viendra.

Certes notre génération, celle du Machia’h, la plus basse de toute, celle qui ne ressent rien, ne désire rien ou ne comprend rien de la divinité, n’atteindra jamais les degrés spirituels de nos aînés, cependant elle se distinguera par une seule chose : le don de soi.

Et ce, en dépit de toutes les formes actuelles d’obstacles dictées par le monde moderne !

 

Texte inspiré du Maamar « Amar Rabbi Oshaya »,
Youd Teth Kislev 1954,
rédigé par Jonas Elbaze