Je suis né et j’ai grandi en Angleterre, et la reine a toujours fait partie de nos vies. Son visage apparaissait sur toutes les devises. De nombreuses synagogues faisaient une prière spéciale qui était dite pour elle chaque semaine, et beaucoup ont écrit sur sa relation chaleureuse avec la communauté anglo-juive.

En 2001, la reine a honoré mon grand-père, le Rabbin Na’hman Soudak, du titre d’officier de l’Empire britannique, lui décernant une prestigieuse médaille au palais de Buckingham, avec toute la cérémonie dont seule Londres est capable.

De 1959 jusqu’à son décès en 2014, à la demande du Rabbi, mon grand-père a dirigé les institutions et les activités Habad à travers la Grande-Bretagne, c’est pour le remercier de ses efforts et ses réalisations que la reine lui a décerné cette médaille.

Beaucoup ont été invités au palais ce jour-là. Au milieu de la foule de gens, il y avait un homme qui « est resté dehors ». Mon grand-père était le seul à rencontrer la reine ce jour-là, il avait un aspect juif avec son chapeau et son Sirtouk. Contrairement aux habitudes, la reine ne lui a pas serré la main car d’après la tradition juive, à l’exception du conjoint et des parents, les hommes et les femmes n’établissent aucun contact physique entre eux, ne serait-ce qu’une simple poignée de main.

La reine était bien consciente de ces pratiques juives traditionnelles et les respectait. L’engagement de mon grand-père envers la tradition juive n’a pas entravé sa réputation, mais la reine a reconnu sa beauté et elle l’a publiquement récompensé.

 

 

Après la cérémonie au palais, j’ai pris la voiture avec mon grand-père et il m’a laissé tenir la médaille. Chaque fois que je repense à cette époque, je me souviens comment la reine comprenait, appréciait et respectait mon grand-père, ainsi que ses observances et ses exigences religieuses, même lorsqu’elle vivait une vie très différente.

Parfois, nous pensons que pour nous intégrer, nous devons changer qui nous sommes. Parfois, nous pouvons même nous sentir gênés d’être perçus comme différents, comme « trop juifs ».

La vérité est que nous méritons tous d’être fiers de notre héritage et de nos traditions sacrées qui font partie de l’histoire juive depuis des millénaires. Nous n’avons certainement pas besoin de changer pour nous intégrer. Au contraire, ce que nous devrions faire, c’est en apprendre davantage sur qui nous sommes, ce que signifient notre héritage et nos traditions, et découvrir la vie la plus belle, la plus significative et la plus harmonieuse que la Torah nous enseigne. .

En 2022, alors qu’il y a peut-être une plus grande prise de conscience et une plus grande sensibilité que jamais au respect et à l’appréciation de la culture et des traditions des autres, lorsque nous applaudissons et admirons les groupes minoritaires qui maintiennent leur mode de vie, une partie de cela peut et doit également être accordée aux Juifs pratiquant du Judaïsme. À une époque où d’éminents journaux consacrent l’espace du dimanche en première page à calomnier, diaboliser et déformer avec malveillance la vie des juifs hassidiques, ce point est particulièrement puissant.

Cette semaine, alors que des millions de personnes dans le monde se souviennent de la reine, je me souviens d’une femme qui a gracieusement apprécié les juifs dans son pays, et comme quelqu’un qui respectait les juifs qui respectent leur judaïsme.