Les forces israéliennes ont lancé une campagne militaire d’envergure en Syrie après la chute du régime Assad, visant à neutraliser les capacités militaires stratégiques susceptibles de tomber aux mains de groupes hostiles.

 

« Plus de 250 frappes en 48 heures », rapporte la chaîne saoudienne Al-Hadath, dont une centaine durant les dernières heures. Ces frappes visent systématiquement les infrastructures militaires sensibles :

– Des escadrons d’aviation et aérodromes
– Des systèmes de défense anti-aérienne
– Des centres de recherche scientifique, dont un suspecté de développement d’armes chimiques
– Des installations navales à Lattaquié
– Des dépôts d’armes et de munitions

Neutralisation des capacités stratégiques

« Nous agissons pour empêcher que ces armements ne tombent entre les mains d’éléments extrémistes », a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar lors d’un point presse. Selon des sources sécuritaires citées par Reuters, des dizaines d’hélicoptères et d’avions ont été détruits au sol.

Une préoccupation majeure concerne les armes chimiques. « La Syrie disposait d’environ 1 300 tonnes d’agents chimiques, notamment du sarin, du VX et du gaz moutarde », précise Jeremy Issacharoff, ancien vice-directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères.

Positionnement stratégique

Tsahal a également renforcé sa présence dans le Golan, déployant artillerie et chars après la prise du mont Hermon. Les forces israéliennes surveillent étroitement le démantèlement des positions syriennes abandonnées et les mouvements des forces russes qui se retirent progressivement.

« Nous maintenons des contacts avec les Kurdes et les Druzes en Syrie », a confirmé le ministre Saar, soulignant l’importance d’établir des relais dans la région.

Menace iranienne

Les services de renseignement israéliens observent que l’Iran procède au démantèlement de ses équipements militaires en Syrie et à l’évacuation de ses agents. Parallèlement, Tsahal s’efforce d’empêcher tout transfert d’armement vers le Liban, où le Hezbollah pourrait en bénéficier.

Les derniers loyalistes d’Assad se sont repliés dans une enclave alaouite sur la côte, entre Tartous et Lattaquié, marquant la fin effective de son régime après plus de 50 ans de pouvoir de la famille Assad en Syrie.

 

« Nous transformons le Moyen-Orient » : Le discours historique de Netanyahu après la chute d’Assad

Hommage aux soldats tombés

« En ce début, je tiens à exprimer mes condoléances aux familles de nos héroïques combattants tombés ces dernières 24 heures au Liban et à Gaza », a déclaré Benjamin Netanyahu, citant chaque victime : le capitaine de réserve Yevgeny Zeiner, le capitaine de réserve Yakov Roubinstein, Benjamin Destao Negousa, le sergent-chef de réserve Aretz Ben Efraim, le sergent Ido Jano, le sergent Barak Daniel Halperin et le sergent Omri Cohen. « La douleur immense de ces familles et de toutes les familles endeuillées est notre douleur collective. »

La chute du régime Assad : un tournant stratégique

« Hier s’est ouvert un nouveau chapitre dramatique dans l’histoire du Moyen-Orient », a annoncé Netanyahu. « Le régime Assad, maillon central de l’axe du mal iranien, s’est effondré après 54 ans. L’Iran avait investi des milliards en Syrie, tout cela s’est évanoui. » Il a qualifié le régime Assad de « tyrannique et cruel », rappelant qu’il avait « massacré des centaines de milliers de ses citoyens » et entretenu une hostilité constante envers Israël.

Les succès militaires et stratégiques

Netanyahu a détaillé les succès d’Israël :

  • À Gaza : « Nous avons détruit la branche iranienne, éliminé les unités du Hamas, leurs commandants, et détruit leurs infrastructures terroristes. »
  • Au Liban : « Nous avons mené une opération audacieuse qui a durement frappé le Hezbollah, éliminé ses commandants, et détruit ses positions terroristes. »
  • En Syrie : « Le contrôle du plateau du Golan garantit notre sécurité et notre souveraineté. »

Stratégie régionale et vision d’avenir

« Depuis l’attaque terroriste du 7 octobre, nous agissons méthodiquement pour démanteler l’axe du mal », a expliqué Netanyahu. « L’Iran avait tracé un chemin de terreur du Golfe persique à la Méditerranée. Nous modifions le visage du Moyen-Orient, et Israël s’affirme comme un pôle de puissance régional inégalé depuis des décennies. »

Les otages et la poursuite des opérations

« Nous poursuivons sans relâche nos efforts pour ramener tous les otages », a assuré Netanyahu. « Le Hamas est plus isolé que jamais. Il a perdu ses soutiens : le Hezbollah est affaibli, l’Iran est exposé dans sa faiblesse, et le régime Assad n’est plus. »

Message de détermination

« Notre histoire est celle d’une lutte, d’héroïsme et de victoire », a conclu Netanyahu. « Nous étions là avant nos ennemis et nous serons là après eux. Le monde a prédit d’innombrables fois la fin du peuple juif, mais nous avons prouvé le contraire. Le peuple d’Israël ne sera pas brisé, ne se rendra pas. De la douleur et des larmes naît la force, naît l’espoir. »

Cette allocution historique marque un moment décisif dans la reconfiguration du Moyen-Orient, avec Israël émergeant comme un acteur dominant dans une région en pleine transformation.