Il est préférable de se servir de la Matsa Chemoura pour deux raisons. D’une part, celle ci fait l’objet d’une surveillance plus intransigeante. D’autre part, la Matsa utilisée au Séder doit avoir été confectionnée dans le but de s’acquitter de la Mitsva d’en consommer, le soir de Pessa’h. Or, selon plusieurs Décisionnaires, on ne peut pas avoir cette intention en actionnant une machine. De plus, la Matsa Chemoura est ronde, ce qui, d’après la Kabbala, revêt une importance particulière. Le Rabbi se sert uniquement de Matsot confectionnées à la veille de Pessa’h (il en fait de même pendant toute la durée de la fête).

A trois étapes du Séder, il est nécessaire de consommer au moins un KaZaït de Matsa, soit 25,6 grammes en 4 minutes. Chaque personne participant au Séder le fera, pendant les deux nuits et un nombre suffisant de Matsot sera prévu à cet effet.

La quantité consommée, établie avec le plus de rigueur, est donc de deux KaZaït, (l’un de la Matsa supérieure et l’autre de la Matsa médiane), qui a été rompue. Pour autant, la Torah n’en impose qu’un KaZaït et le second est ajouté par nos Sages.

Concrètement, un KaZaït de Matsa correspond à 25,6 grammes. Néanmoins, on sait que, quand on mâche de la Matsa, certaines particules s’en détachent, se glissent entre les dents et ne sont pas avalées. II convient donc d’en prendre un peu plus d’un KaZaït, pour le premier comme pour le second, afin d’être certain d’en avaler cette quantité, ce que l’on devra faire en moins de quatre minutes et en étant accoudé, du côté gauche.

Les Matsot faites à la machine ont, en général, toujours la même taille et le même poids, soit 36 grammes.

A l’opposé, la taille et le poids des Matsot faites à la main sont variables. En moyenne, leur diamètre est compris entre 25,4 et 26,7 centimètres, alors que leur poids est de 66 grammes. Un KaZaït serait donc un morceau rectangulaire de 12,7 centimètres de largeur et de 17.8 centimètres de longueur.

On peut considérer qu’une demi Matsa Chmoura pèse environ 3 grammes soit un petit plus qu’un Kazït.

Si une personne a des difficultés à consommer deux KaZaït de cette taille, elle pourra réduire le poids du second KaZaït, introduit par nos Sages. Pour ce dernier, elle se contentera donc de 17,3 grammes, soit un tiers de moins que pour le premier KaZaït, ce qui correspond à un morceau de Matsa de 10,2 centimètres de largeur et de 15.2 centimètres de longueur.

On placera trois Matsot entières sur le plateau et de façon générale, chaque participant au Séder n’a pas systématiquement son propre plateau. C’est, en particulier, le cas pour les femmes. (Celui qui dirige le Séder distribuera donc aux autres la quantité requise de Matsa, provenant de son propre plateau). Les trois Matsot ne suffiront donc pas, en particulier pour l’Afikomen, qui représente lui même plus d’une demi Matsa. Lors de la distribution de la Matsa pour le HaMotsi, le Kore’h et l’Afikomen, on pourra donc compléter celles du plateau par d’autres Matsot, qui seront disposées à l’avance, à cet effet.1

Il est bon également de préparer, avant le Séder, des morceaux de Matsa ayant la taille requise et de les placer à côté de celui qui dirige la soirée. Ainsi, le moment venu, ceux ci pourront être distribués avec d’autres morceaux, plus petits, provenant du plateau.

 

Comment le Rabbi préparait-il le Kazaït de Maror et de Kore’h

Pour le Maror et le Kore’h, le Rabbi prend plusieurs feuilles de salade, dont il retire la partie inférieure, le bas de la tige et la base. (Parfois, il coupait même la feuille en deux, dans le sens de la largeur et n’en gardait que la moitié supérieure).

Puis, le Rabbi prend quatre cuillerées à soupe pleines de raifort râpé. Il écrase ce raifort dans sa main (ce qui a pour effet d’en faire tomber sur le sol). A l’aide de la cuillère, il lui donne la forme d’une boule, pratiquement de la taille d’un œuf. Ce raifort est ensuite enroulé dans deux grandes feuilles de salade (ou bien dans trois feuilles plus petites).

Le Rabbi prend ensuite du raifort entier, non râpé et il en coupe deux petits morceaux, qu’il place, l’un dans le Maror et l’autre dans la ‘Hazéret. (Il précisa, une fois, qu’il avait lui même introduit cet usage (un morceau de la tête du Maror). Il indiqua, à ce sujet : « Je n’ai observé cela, ni chez mon père, ni chez mon beau-père, le Rabbi ».)