Suite à une bataille juridique menée par sa fille cadette et soutenue par le Rav Laima Barber, Paul-Loup Sulitzer, écrivain et financier français décédé à l’île Maurice, a reçu l’enterrement juif qu’il souhaitait malgré des contestations familiales. Lors des funérailles, un touriste découvrit que Sulitzer avait, des décennies auparavant, guidé ses parents vers le judaïsme et assisté à sa propre circoncision. Cette coïncidence extraordinaire témoigne d’un cercle vertueux qui se referme, rappelant que les actes de bonté résonnent bien au-delà de notre compréhension.

Paul-Loup Sulitzer, célèbre financier et écrivain français, s’est éteint le 6 février à l’âge de 78 ans sur l’île Maurice, où il avait choisi de passer ses dernières années. Figure emblématique du monde des affaires et de la littérature, cet autodidacte brillant a connu un parcours exceptionnel, jalonné de succès retentissants et de revers significatifs.

Né en 1946 dans une famille juive, Sulitzer s’est forgé très tôt une personnalité ambitieuse et visionnaire. Devenu millionnaire à seulement 22 ans selon ses dires, il a bâti un empire financier avant de se lancer dans l’écriture avec un succès considérable. Ses romans comme « Money » et la série des « Cartel » ont captivé des millions de lecteurs à travers le monde, séduisant par leurs intrigues mêlant haute finance, pouvoir et aventure internationale. Il est décédé le 6 février 2025 à l’île Maurice, où il vivait depuis plusieurs mois.

 

 

Une bataille juridique pour respecter la tradition

Suite à son décès, une controverse familiale a éclaté concernant ses funérailles. Sa fille aînée avait initialement prévu une crémation du corps et son rapatriement en France. Cette décision allait pourtant à l’encontre des souhaits de l’écrivain et des traditions juives, qui prohibent la crémation.

Face à cette situation, sa fille cadette a entrepris une démarche juridique, soutenue par le Rav Laima Barber, émissaire Habad à l’île Maurice, et un avocat renommé. Ensemble, ils ont porté l’affaire devant un tribunal français, arguant que Paul-Loup Sulitzer avait exprimé le souhait d’un enterrement conforme aux traditions juives.

Après examen minutieux du dossier, le tribunal a statué en leur faveur, reconnaissant l’importance des dernières volontés du défunt et le respect des rites religieux. Cette décision a permis d’organiser l’inhumation de Sulitzer au cimetière juif de Saint-Martin à l’île Maurice, conformément à la tradition juive.

Une coïncidence divine révélée lors des funérailles

Les obsèques ont rassemblé de nombreuses personnes venues rendre un dernier hommage à cet homme d’exception. Parmi l’assistance se trouvait Chalom G., un touriste en visite sur l’île. À la fin de la cérémonie, ce dernier s’est approché du Rav Laima pour partager une révélation stupéfiante.

Le matin même, Chalom G. avait appelé sa mère pour l’informer qu’il assistait aux funérailles de Paul-Loup Sulitzer. À sa grande surprise, celle-ci s’était émue jusqu’aux larmes. Elle lui révéla alors un lien insoupçonné avec le défunt : bien avant la naissance de Chalom G., Sulitzer avait joué un rôle déterminant dans la vie spirituelle de leur famille en présentant ses parents au Rav local.

Ce Rav avait guidé ses parents vers une pratique religieuse plus observante du judaïsme, transformant profondément leur vie spirituelle. Plus remarquable encore, Paul-Loup Sulitzer avait personnellement assisté à la brit milah de Chalom G., témoignant d’un lien spirituel fort avec cette famille.

Une boucle spirituelle qui se referme

Des décennies plus tard, par un concours de circonstances que beaucoup qualifieraient de providence divine, Chalom G. s’est retrouvé assistant aux funérailles de l’homme qui avait, sans le savoir, façonné le parcours religieux de sa famille.

Cette rencontre inattendue transcende la simple victoire juridique assurant à Paul-Loup Sulitzer une sépulture conforme à la tradition juive. Elle témoigne d’une connexion spirituelle profonde et illustre comment les actions bienveillantes peuvent avoir des répercussions insoupçonnées à travers les générations.

L’histoire de Sulitzer, du Rav Laima Barber et de Chalom G. nous rappelle que les actes de bonté ne sont jamais perdus. Parfois, Hachem arrange les rencontres les plus inattendues pour boucler le cercle d’une vie d’une manière qui dépasse notre entendement humain.

Cette conclusion spirituelle à la vie mouvementée de Paul-Loup Sulitzer offre un contraste saisissant avec son image publique d’homme d’affaires flamboyant et d’écrivain à succès. Elle révèle une dimension plus profonde de sa personnalité et de son héritage, où la spiritualité et la tradition juive occupaient finalement une place centrale, comme en témoigne son souhait d’être enterré selon les rites de sa foi.