Fès, une ville historique au Maroc, a accueilli un rassemblement régional de Kinus Chlou’him, considéré comme le plus important rassemblement de rabbins dans la ville ces dernières années. Quarante Chlou’him Habad ont fait le déplacement, rendant hommage au célèbre Rambam, ou Maïmonide, qui avait trouvé refuge dans la ville après l’exil d’Espagne en 1148 suite à la conquête almohade de Cordoue.

 

La visite des rabbins et Chlou’him s’inscrit dans le cadre d’une convention historique organisée à Casablanca cette semaine, un événement majeur qui n’a pas eu d’équivalent depuis l’époque de Maïmonide. Les participants étaient là pour célébrer la conclusion du cycle d’étude du Mishneh Torah du Rambam, achevé à travers le monde récemment.

Les rabbins et Chlou’him présents lors de la convention étaient les représentants de petites communautés juives dans 40 pays, allant de l’Afrique au Moyen-Orient, et incluant de plus petites communautés juives européennes telles que celles de Bucarest, en Roumanie, et de Dublin, en Irlande. Des délégations de pays majoritairement musulmans comme la Turquie, les Émirats arabes unis, le Maroc et le Nigeria ont également assisté à la convention.

Rahamim Azouelos, résident de Fès dont la famille est implantée dans la ville depuis leur exil d’Espagne il y a environ 500 ans, a partagé ses souvenirs d’une rencontre avec le regretté Chalia’h Rav Yehouda Leib Raskin zal lors d’une cérémonie similaire en 1985. Lors de cet événement, Rahamim Azouelos a découvert que le Rav Mendel Raskin, fils du Rav Yehouda Leib Raskin zal et directeur de Beth Habad Cote S. Luc à Montréal, avait été le moniteur de son fils au camp d’été de Habad à Fès, quarante ans plus tôt.

Henri Cohen, résident de Fès depuis 54 ans, a évoqué sa première rencontre avec Habad à Sefrou, une ville voisine. Aujourd’hui, il est l’un des 40 Juifs résidant à Fès, contre plus de 27 000 lorsqu’il était jeune avec Rahamim Azouelos. Il est maintenant responsable de l’entretien des cimetières de Sefrou, sa ville natale, et de Fès.

La convention a été organisée par le Rav Levi Banon, originaire du Maroc, et son épouse américaine, Hanna Banon. Ils sont Chlou’him au Maroc depuis 2009, nommés par Mme Raizel (Azimov) Raskin, directrice de Habad-Loubavitch du Maroc.

Lors de cette convention de trois jours, les émissaires ont discuté des opportunités et des défis rencontrés dans les communautés ayant un accès limité aux services juifs, de la nourriture cacher aux Mikvaot, en passant par les écoles juives.

Le Rav David Banon de Montréal, éminent rabbin de la diaspora juive marocaine, a ouvert la convention à Fès en récitant la bénédiction traditionnelle pour le monarque du pays, le roi Mohammed VI. Le Rav Moshe Kotlarsky, vice-président de Merkos L’Inyonei Chinuch, l’organe éducatif du mouvement Habad-Lubavitch, a également partagé quelques mots pour inspirer et guider les participants.

« C’est extraordinaire qu’un tel rassemblement de rabbanim ait lieu au Maroc », a souligné Rahamim Azouelos. « En Amérique, c’est courant, mais ici, au Maroc, ce n’est pas le cas. »

Pour Henri Cohen, ce rassemblement a également une signification personnelle. « Nous sommes si heureux que des Chlou’him Habad soient venus ici. Aujourd’hui, j’ai rencontré mon cousin à Fès lors de la conférence. Il est le nouveau Chalia’h à Marrakech », a-t-il partagé avec enthousiasme, en faisant référence au Rav Chimon Lahiany. « Je ne le connaissais pas avant. Sa grand-mère et ma mère étaient sœurs. »

Cette visite a non seulement renforcé les liens communautaires, mais a également permis aux rabbins de discuter de manière constructive des défis et des opportunités auxquels ils sont confrontés dans des communautés où l’accès aux services juifs est limité.